Eve Surowicz. Il faut au pays de nos rêves une Constitution qui garantisse les droits de chacun  dans la justice et la liberté…

Nous avons eu hier soir un magnifique Seder empreint de grande émotion, une rare rencontre de membres de notre famille, dispersés sur plusieurs continents réunis en ce soir du Seder.  

Quatre générations réunies à table dont les plus anciens se souvenaient et nous ont fait entendre les mélodies du Seder qu’ils chantaient jeunes enfants dans le ghetto de Berezow et la profonde forêt marécageuse d’Ukraine où ils se sont cachés pendant trois ans.  

Ils les  ont reprises hier, presque centenaires, à  la table de ma fille, ayant pour atteindre l’Israël  de leur rêves doublement traversé la mer,  d’abord sur ce rafiot surchargé qu’était  l’Exodus avec retour à la case départ  en Allemagne car ni Dieu ni les Anglais n’avaient accepté d’ ouvrir les portes de ce paradis in spe de la liberté et de la sécurité,  imaginé par les Juifs, que serait Israël.

Après un nouvel embarquement à partir de la France cette fois-là, ils atteignirent enfin ce qu’ils imaginaient serait leur havre de paix. Ils  intégrèrent  le bien-nommé kiboutz des Lohameï Haghetaot, les combattants des ghettos.

Point de repos en vue,  car ce Dieu qu’ils ont perdu en cours de route leur imposa bien d’autres épreuves sous forme de guerres pour sauvegarder ce Paradis retrouvé et si cher en vies humaines.

Tant bien que mal la vie continua, des enfants, des petits-enfants et même plusieurs arrière petits-  enfants vinrent augmenter la population d’Israël,  renforcer Zahal en tant que pilotes ou combattants d’unités spéciales, enrichir le savoir de l’humanité grâce à  des inventions de la hi-tech israélienne….

Et nous voici en 2023, assis à cette superbe table si bien dressée par ma fille,  à écouter mon gendre nous parler du message de Pessah et de sa transmission.  Voulons-nous une liberté totale,  Hérout, qui pourrait mener au chaos et à l’anarchie ou voulons-nous un ordre très sévère qui risquerait de nous mèner à  une dictature? Bien sûr que nous ne voulons pas transmettre à nos enfants aucun de ces extrêmes.   

Il faut au pays de nos rêves une Constitution qui garantisse les droits de chacun  dans la justice et la liberté…

A la veille de fêter les 75 ans d’Israël, nos anciens, ces survivants de la pire des tragédies humaines, qui ont tant fait pour ce pays, nous ont laissé un lourd héritage: terminer ce travail , frapper dans la pierre de manière indéfectible le droit et la  justice.

© Eve Surowicz

Suivez-nous et partagez

RSS
Twitter
Visit Us
Follow Me

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*