La fête de Pessah et le récit qui nous est prescrit, la Haggadah, rappellent à chaque instant le lien indissoluble entre le peuple hébreu et la terre promise, Eretz Israël .
C’est parce que les hébreux souffrent en exil en Egypte, réduits en esclavage, que l’Eternel les prend en pitié et décide de conduire le peuple hébreu hors de son exil.
Les hébreux doivent suivre les prescriptions divines et se rendre, surmontant toutes les difficultés, dans la terre promise par lui.
Les hébreux guidés par Moïse ont tout subi pour arriver en terre promise Eretz Israël. Aveuglément ils ont même patienté 40 ans dans le désert parce qu’un jour ils avaient douté de la parole donnée.
C’est le récit écrit et millénaire répété chaque année à Pessah de génération en génération lors du séder.
Le royaume de Judée a été créé des siècles et des siècles avant notre ère et on retrouve par l’archéologie de très nombreux vestiges de cette préexistence juive.
Le joyau de cet édifice a été Jérusalem, la Cité du Roi David, une ville capitale, centre unique de la religion juive, avec en son sommet le Mont du Temple.
Puis les romains sont venus et ont détruit beaucoup selon le vieil adage romain « Vae Victis » ou « Mort aux vaincus ».
La création ex nihilo de l’État d’Israël, l’État juif.
L’Empire romain d’occident a fini par disparaitre tout comme son successeur Byzance , l’Empire romain d’Orient tombé aux mains des ottomans et rebaptisée Istanbul. Les Empires se sont succédé dans cette partie du monde, les Croisés, les Ottomans, les Anglais et finalement le sionisme a été à l’origine d’un miracle géopolitique avec la création ex nihilo de l’Etat d’Israël, l’Etat juif.
Pourtant, comme dans l’antiquité, la souveraineté juive en terre promise est contestée par des voisins puissants et la légitimité de la présence juive est à chaque instant remise en question y compris par des Juifs se voulant anti-sionistes.
L’argumentaire on le connait : les Juifs seraient des colons et n’auraient pas de légitimité, pas plus en tout cas que des représentants de religions qui n’existaient pas du temps du royaume de Juda et pas plus non plus que des nouveaux venus qui ont chassé les Juifs de cette région pendant des siècles.
Peu importe aussi le fait de savoir que des Juifs ont été chassés par la guerre, par exemple à Hébron en 1929, par d’horribles massacres, ou à Jérusalem-Est en 1948 lors de la conquête de cette partie de la ville par la légion arabe anglo-jordanienne .
Israël a gagné la guerre des six jours en 1967 et reconquis ses territoires perdus et il est donc tout naturel que les Juifs y soient revenus.
Eh oui, les guerres gagnées, ça fait parfois changer la souveraineté sur des territoires et des populations.
Par exemple en Alsace on en sait quelque chose.
Le vieux fantasme de jeter les Juifs à la mer et de donner un autre nom à Jérusalem n’est pas si impossible que ça puisqu’il a fonctionné pendant près de 2000 ans.
L’an prochain à Jérusalem
Pourtant inlassablement, les Juifs répètent cette phrase rituelle qui résonne dans tous les foyers à Pessah: « L’an prochain à Jérusalem ».
Si donc les Juifs devaient un jour renoncer à cette phrase et à son contenu spirituel, politique et de souveraineté sur Jérusalem, cela invaliderait l’existence même du judaïsme et la relation du peuple juif à la Torah.
La terre sainte n’a jamais été une expression juive, la « terre promise » si, et cela résonne à tous les niveaux .
Comme au temps de l’esclavage en Egypte les Juifs paient un lourd tribut pour la « terre promise ».
Voici maintenant que les habitants de Jérusalem sont confrontés à des enfants kamikazes qui sont envoyés pour tuer des Juifs par tous moyens.
Des enfants kamikazes! On n’a jamais vu ça nulle part !
En Europe et dans le monde entier, les Juifs sont priés au nom des « » »Droits de l’homme » et d’une prétendue lutte contre l’apartheid de désavouer les prétendus colons de Jérusalem.
Cette injonction ne sera suivie que par une infime minorité et nous sommes nombreux à penser que « la terre promise » vaut bien un combat intellectuel de résistance.
Nous le savons, sans cette résistance, les Juifs continueront à risquer l’esclavage, comme avant l’existence de l’État d’Israël.
PESSAH CACHER VESSAMEAH
© Raphaël NISAND
Chroniqueur sur Radio Judaïca
Curieux de constater une centaine de vols pris d’assaut par les israéliens pour fuir la terre d’Israël pendant Pessah.
C’était mieux en Égypte, semble-t-il.
Je ne suis pas Juif, mais je me suis plongé dans les textes bibliques du judaïsme en tentant de critiquer la religion. Jusque là, j’étais athée. Toute ma vie a été changée par cette lecture.
Quelle peuple au monde est allé à la rencontre d’un Dieu qui se donne une tautologie pour nom ? Un Dieu qui cache même son nom ! C’est « ne cherchez pas à me définir, je suis tout autre que vos conceptions ». Quand les Romains ont fait irruption dans le saint des saints du Temple, lors de la destruction de Jérusalem, sur les degrés menants à l’entrée du Temple, les prêtres nettoient le sang de leurs prédécesseurs qui ont été égorgés sans guère prêter attention aux soldats qui vont agir de même avec eux. Pompée, qui en avait vu des dieux se questionnait sur ce Dieu qui produit un tel peuple avec une telle histoire et pourquoi une telle distinction d’entre les autres peuples ? Il n’a rien trouvé dans le lieu très saint !
Le peuple, en présence de Moïse, entend les dix paroles (ou commandements) et celui-ci déclare : « Tout ce qu’a dit l’Eternel Dieu nous le ferons ». Mais qui peut-être à la hauteur des exigences du Dieu du Sinaï ? L’homme est toujours fautif face au Dieu de Moïse et à ses impératifs de perfection !
Chaque pogrome comme dans la Shoah, il y a eu la volonté de faire taire une fois pour toutes l’idéal que les Juifs ont acceptés avec Dieu au Sinaï ; « Tout ce que dit l’Eternel, nous le ferons ! » Et le monde souhaite supprimez le peuple Juif pour enlever un insupportable souvenir de son échec moral et social mis en évidence.
Dieu promet une terre. Et dès son origine Israël entend cette parole par la bouche de Moïse : « Si… vous ne m’écoutez pas… si vous vous opposez à moi… Je vous disperserai parmi les nations… Votre pays sera désolé, et vos villes seront désertes… » (Lévitique 26:14-33).
Le peuple d’Israël tient le Livre de son vécu avec ce Dieu. Livre lu et lu encore indéfiniment et commenté toujours. Livre qui annonce les prévisions de persécution, de dispersion, de martyre… Quel peuple, dans le monde, garde et se penche sur un texte qui le constitue et ne le valorise pas, comme il en est depuis les hiéroglyphes, le cunéiforme et les grandes gloires militaires ou « les grandes valeurs » qui constituent partout les traces archéologiques et nos bibliothèques ? Aucune autre communauté n’a, depuis le début, lu et relu sans cesse, appris par cœur et sans fin interprété les textes qui annoncent infailliblement toute sa destinée dans leur pré-diction.
Et dans ses os, dans sa chair de supplicié le peuple d’Israël est aussi le garant des prophéties ; Quelques 700 ans avant notre ère, après bien d’autres prophètes, Amos prévoit les souffrances indescriptibles de son peuple car Israël est redevable à son engagement envers Dieu. En finale de la prophétie, Amos annonce que les restes captifs, éparpillés aux quatre vents seront rapatriés dans la Terre promise, et ils rebâtiront les « cités dévastées pour y demeurer, ils planteront des vignes pour en boire le vin, ils cultiveront des jardins, pour en manger les fruits ».
Le Dieu d’Israël fait aussi une promesse par l’intermédiaire d’Esaïe: « En ce jour, le Seigneur étendra une seconde fois la main pour reprendre possession du reste de son peuple… Il rassemblera les bannis d’Israël et recueillera les dispersés de Juda des quatre coins de la terre » (Esaïe 11:11-12) Et encore : « Ainsi parle l’Eternel qui t’a créé Ô Jacob ! Celui qui t’a formé, Ô Israël ! Sois sans crainte car Je t’ai racheté… Je ramènerai de l’Orient ta descendance et Je te rassemblerai de l’Occident. » (Es. 43:1 et 5) – « Je rassemblerai le reste de mes brebis de tous les pays où Je les ai chassées…» (Jérémie 23:3) – « Je vous rassemblerai du milieu des peuples, je vous recueillerai des pays où vous êtes disséminés et Je vous donnerai le territoire d’Israël (Ezéchiel 11:17). Encore: « La Parole de l’Eternel me fut adressée en ces mots : Je les ai disséminés parmi les nations… Je vous retirerai d’entre les nations, Je vous rassemblerai de tous les pays et Je vous ramènerai sur votre territoire. » (Ez 36:19 et 24)… « Ces ossements, c’est toute la maison d’Israël. Voici qu’ils disent : nos os sont desséchés, notre espérance s’est évanouie, nous sommes perdus ! Eh bien, prophétise ! Tu leur diras : Ainsi parle le Seigneur, l’Eternel : voici que j’ouvre vos tombes, Ô mon peuple, et je vous fais revenir sur le territoire promis ».
Les peintres, la photographie, la littérature… Nous ont laissé des témoignages concernant le pays dévasté. Jérusalem n’était qu’une bourgade abandonnée et pitoyable, elle n’était que ruines et désolation.
Alphonse de Lamartine témoigne en 1832: Mis à part à Jérusalem, il ne rencontra pas âme qui vive. Puis, William Thackeray en 1844. Il en est de même pour Alexandre Keith en 1844, le consul britannique en Terre d’Israël, James Pinn en 1857, le cartographe britannique Arthur Penrhyn Stanley en 1862. Mark Twain en 1867 : « Pas un seul village dans la Vallée de Jezréel, pas une seule habitation permanente. Déserts sans âme qui vive, collines vides, ruine mélancolique de Capharnaüm, stupide village de Tibériade, enterré sous six palmiers. Nous arrivâmes à Tabor sans rencontrer âme qui vive tout au long du chemin. Nazareth est désolée, Jéricho est en ruine, Bethléem et Béthanie, dans leur pauvreté et leur humiliation, ces endroits n’abritent pas une créature vivante. Un pays désolé… Une étendue silencieuse, triste… ». Et le Compte-rendu de la commission royale Britannique de 1913 : « La région est sous-peuplée et est restée économiquement stagnante jusqu’à l’arrivée des premiers pionniers sionistes vers la fin des années 1880, qui sont venus pour reconstruire la terre juive…
Beaucoup de villages sont désertés par leurs habitants. »… De nombreux témoignages sont identiques à ces époques.
Aussi le Dieu du Sinaï est un juge terrible envers ce peuple qui s’est engagé envers Lui.» (Ez 37:11-12). Mais une expression revient depuis le Sinaï : Le Dieu qui se présente à Israël est un Dieu jaloux. « Garde-toi bien d’oublier L’Éternel qui t’a fait sortir du pays d’Égypte, de la maison de servitude… ». Voici Esaïe, dont un rouleau, daté de plus de 120 ans avant notre ère a été mis à jour dans les grottes de Qumram. Le texte est très proche de celui de notre Bible. « Éternel, ta main est levée, Ô Seigneur, ils ne l’ont pas aperçue (les nations hostiles au peuple Juif et à Israël). Ils verront le zèle (qin’ah = jalousie) que Tu déploies pour ton peuple et seront couverts de confusion ». (Ésaïe 26,11-13).
Depuis le chapitre 40, Dieu est fidèle à sa parole et à ses promesses. Il annonce qu’Il va délivrer son peuple et le ramener dans son pays. L’action jalouse de Dieu accomplit d’abord l’œuvre du salut et s’attaque ensuite à tout ce qui empêche son peuple d’y accéder (la désobéissance ou l’hostilité). La jalousie du Dieu qui a fait sortir Israël de la maison de servitude veille sur son œuvre.
Après 4000 ans d’existence et 2000 ans d’exil, le peuple Juif est revenu sur sa propre terre ! Jamais dans l’histoire des nations et des civilisations antiques cela ne s’est vu ! On ne verra jamais la civilisation de l’Égypte antique, et d’autres civilisations antiques refaire surface ! On n’a jamais vu et on ne reverra jamais les Hittites, les Assyriens, les Mèdes, les Phéniciens, les Scythes, les Sumériens, les Séleucides, etc., etc., refaire surface, se reconstituer et revenir sur leur propre terre, avec leur langue ancienne. Seul le peuple hébreu, a traversé les siècles et est de retour sur sa terre ancestrale et se reconstitue à partir des Juifs issus de plus de cent nations !
« Quelle sorte de créature unique est-elle celle que les dirigeants de toutes les nations ont disgraciée et broyée et expulsée et détruite, persécutée, brûlée et noyée, et qui en dépit de leur colère et de leur furie, continue de vivre et de prospérer ? Le Juif est le symbole de l’éternité… Il est celui qui détient depuis si longtemps le message prophétique et l’a transmis à l’humanité. »
( Léon Tolstoï, Qu’est-ce qu’un juif ?)
Merci pour votre éloquence qui traduit votre acte de foi
Merci de nous restituer cet éloquent texte de Tolstoi qui par ailleurs a écrit de sublime sublimes évocation quand il imagine le Grand Inquisiteur dire se l’antéchrist : Pourquoi es-tu revenu troubler notre quiétude !