Un grand jury new-yorkais a voté hier jeudi la mise en examen de l’ancien président américain Donald Trump pour plus de 30 chefs d’accusation de fraude liée aux affaires.
La chose est un fait historique et sans précédent pour un ancien président américain.
Si Susan Necheles, son avocate, a déclaré s’attendre à ce que la lecture de l’acte d’accusation ait lieu mardi, lui s’est dit « surpris » et a dénoncé une « chasse aux sorcières » politique.
Pour rappel, Donald Trump avait déclaré il y a deux semaines qu’il s’attendait à cette mise en examen.
Ont été évoqués dans les media le versement d’argent en 2016 à une actrice pour qu’elle garde le silence sur une liaison qu’ils auraient eue dix ans plus tôt, l’inculpation pour fraude fiscale de la Trump Organization de l’ancien président, une enquête pour une éventuelle ingérence électorale en Géorgie en 2020.
Donald Trump, désormais ré-intégré sur Twitter, a déclaré sur son réseau social « Truth » que cette mise ne examen constituait « une attaque comme on n’en a jamais vu auparavant », que « Les démocrates avaient menti, triché et volé dans leur obsession d’essayer de l’avoir Trump, avant de faire « l’impensable : mettre en examen une personne complètement innocente dans un acte d’interférence électorale flagrante ».
Il a aussi fustigé le choix du Procureur de Manhattan, Alvin Bragg, « financé par George Soros », qualifiant ledit choix de « honte »: « Plutôt que d’arrêter la vague de criminalité sans précédent qui s’abat sur la ville de New York, il fait le sale boulot de Joe Biden », dit le communiqué.
Alors que le président de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, a déclaré que M. Bragg avait « instrumentalisé le système judiciaire sacré contre le président Donald Trump », le chef de la majorité au Sénat a répondu que « M. Trump était soumis aux mêmes lois que tous les Américains », et qu’il pourrait « se prévaloir du système judiciaire et d’un jury, et non de la politique, pour déterminer son sort en fonction des faits et de la loi. »
Lorsque l’acte d’accusation sera lu mardi 4 avril, Donald Trump devrait être présent à Manhattan pour être brièvement et symboliquement être placé « en état d’arrestation », après les formalités auxquelles est soumis tout justifiable.
Il plaidera alors coupable ou non coupable devant les juges, et sera libéré si les juges estiment qu’il n’y a pas de risque de fuite de la part de l’ex-président américain, qui organisera alors sa défense depuis chez lui avec ses avocats.
Il n’est toutefois pas exclu que Donald Trump refuse de se rendre à Manhattan, auquel cas un juge pourrait décider de l’extrader afin qu’il se rende devant la justice: le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, où se situe la résidence de l’ex-président américain, a d’ores et déjà prévenu qu’il ne répondrait pas favorablement « à une demande d’extradition » de Donald Trump.
Selon la Constitution américaine, rien n’empêche une personne condamnée de se présenter à l’élection: une inculpation de Donald Trump ne l’empêcherait pas d’être candidat à un second mandat, et ce, même s’il était condamné, ce qui est encore loin d’être le cas: un procès, s’il devait avoir lieu, ne se tiendrait pas avant 18 mois, soit en 2024 et donc en pleine campagne électorale.
Sarah Cattan
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