
Réforme des retraites
Aujourd’hui 20 mars, au vu des titres de la presse internationale lorsqu’elle traita de la France depuis jeudi dernier, tous ceux qui vécurent en direct la séance publique à l’Assemblée savaient que le monde regardait ce moment inédit au cours duquel les députés allaient voter les motions de censure déposées par les oppositions contre le gouvernement, après son recours au 49.3 pour faire passer la réforme des retraites.
Elles étaient 2, lesdites motions, celle dite LIOT et celle déposée par le RN, chacune devant, pour être adoptée, recueillir une majorité absolue des voix, soit 287 en l’état des bancs de l’Assemblée. Les regards étaient tournés vers les députés LR, qui seuls pouvaient faire pencher la balance pour faire aboutir la motion transpartisane.
Chaque groupe, selon un planning et aussi un timing établis, allait, via un orateur désigné, présenter sa position avant que s’exprime la PM.
C’est Charles de Courson, désigné par son groupe LIOT, qui donna le La, dénonçant un « déni de démocratie »: « Vous avez échoué à rassembler », « tordu les procédures », fustigea-t-il.
S’il fut rappelé à E. Borne par la Députée RN que le 49.3 avait été utilisé 11 fois et que le couac des 1200 euros fut souvent rappelé, le Président fut présenté comme « l’artisan du chaos, porté disparu », et lorsque Hugo ou le Caligula de Camus furent convoqués, ce ne fut jamais à son avantage: Emmanuel Macron fut bien aujourd’hui désigné comme le grand responsable de la situation, le « mépris » duquel il fit preuve revenant plus souvent qu’à son tour dans les prises de parole, Olivier Marlis, Président du groupe LR, ayant eu les mots les plus durs, évoquant « six années d’un exercice isolé, parfois narcissique et souvent arrogant du pouvoir, comme insensible à la vie des Françaises et des Français », fustigeant un Président « sans respect des Français ».
lus que les mots desquels elle usa, chacun se souviendra que lorsque la PM arriva au pupitre, tous les Députés NUPES quittèrent la salle, attitude qui se voulait méprisante mais dont restera l’image méprisable de ceux qui mirent dès leur arrivée le souk à l’Assemblée.
« Si vous voulez renverser le gouvernement, vous en avez désormais la possibilité », conclut Elisabeth Borne après avoir défendu sa méthode et pourfendu le manque de tenue des nouveaux venus.
Au total, même si dix-neuf députés LR votèrent la motion de censure transpartisane, le compte n’y fut pas et c’est ainsi que a motion de censure du RN à son tour rejetée, la réforme des retraites fut considérée comme adoptée il était 19h28.
Seules neuf voix auront manqué aux oppositions pour obtenir la majorité absolue et ainsi réussir leur coup de force. Malgré cela, ce vote laissera des traces indélébiles dans le camp présidentiel. On parle déjà d’une démission d’Élisabeth Borne que le Président n’accepterait pas.
Le Président prendra la parole demain mercredi dès l’adoption de la loi.