La fête du feu est un rituel hérité de la Perse préislamique.AFP
Le compte :
Jours : 180
Manifestations : 282 villes
Décès : 750+ morts estimés, 664 identifiés et publiés par l’OMPI
Détentions : 30,000
Le soulèvement national en Iran est entré mardi dans son 180e jour, marquant le septième mois de protestations incessantes contre le régime par des gens ordinaires qui réclament leurs droits et veulent vivre dans la liberté et la démocratie.
La nuit dernière, les gens sont descendus dans la rue à Téhéran, la capitale, et dans de nombreuses villes du pays, lors d’une nouvelle vague de manifestations contre le régime. Ces manifestations ont été suivies par d’autres aujourd’hui, alors que la nation iranienne célébrait la fête annuelle du feu avant Nowrouz, le nouvel an iranien, le 20 mars.
Les manifestations nocturnes contre le régime ont de nouveau éclaté tard dans la nuit et se sont poursuivies jusqu’aux premières heures de mardi, lorsque les manifestants sont descendus dans les rues de Téhéran et de nombreuses autres villes du pays, défilant et scandant des slogans contre la dictature des mollahs. Ces manifestations ont été signalées dans la capitale et dans les villes de Mashhad, Karaj, Sanandaj, Babol, Saveh, Malayer, Amol, Kamyaran, Qazvin, Yazd, Mahabad, etc.
Les habitants de différents quartiers de Téhéran et d’autres villes du pays ont célébré la “fête du feu” annuelle en descendant dans la rue et en organisant des manifestations contre le régime. Ces rassemblements ont eu lieu à Téhéran, Tabriz, Karaj, Ispahan, Zahedan, Baneh, Qom, Divandarreh, Mahabad, Sanandaj, Zanjan, Piranshahr, Saqqez, Rasht, Javanrud, Naqadeh, Kermanshah, Kamyaran, Shahre Rey, Abdanan, Izeh, et d’autres.
Les autorités des villes de Mahabad, Saqqez et de toute la province de Téhéran ont envoyé des forces de sécurité dans les rues et appelé des renforts pour empêcher que les manifestations contre le régime ne se transforment en scènes d’agitation majeures.
Dans la ville de Piranshahr, au nord-ouest de l’Iran, les habitants ont organisé des rassemblements de protestation malgré l’envoi par les autorités d’un grand nombre de forces de sécurité dans les rues et la militarisation de leurs districts pour empêcher les gens de célébrer la fête annuelle du feu.
À Zanjan, dans le nord-ouest de l’Iran, les manifestants ont brûlé un monument construit par le régime à la mémoire de l’ancien chef de la Force Quds du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), Qassem Soleimani. À Karaj, des manifestants ont attaqué un magasin appartenant au Corps des gardiens de la révolution islamique, démontrant une fois de plus la haine du public iranien à l’égard du régime et de son appareil de sécurité répressif.
Par ailleurs, les travailleurs d’une usine sidérurgique d’Ahvaz, capitale de la province du Khuzestan, dans le sud-ouest de l’Iran, ont entamé aujourd’hui une manifestation pour protester contre le refus des responsables de l’entreprise de satisfaire leurs revendications de longue date.
Les propriétaires de divers véhicules et camions de la place de distribution des fruits et légumes de la ville de Shiraz, dans le centre-sud de l’Iran, sont en grève pour protester contre la récente augmentation des tarifs des véhicules.
Les travailleurs saisonniers de la Haft Tappeh Sugarcane Company près de la ville de Shush dans la province de Khuzestan, dans le sud-ouest de l’Iran, poursuivent leur grève et leurs protestations, leurs revendications n’ayant toujours pas été prises en compte par les responsables de l’entreprise.
© Hamid Enayat
Hamid Enayat est un analyste iranien basé en Europe. Militant des droits de l’homme et opposant au régime de son pays, il écrit sur les questions iraniennes et régionales et en faveur de la laïcité et des libertés fondamentales.
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