Tribune Juive : Cette visite, la deuxième depuis votre nomination montre l’importance que vous accordez à la communauté juive de France ?
Ofir Sofer : Je le fais avec toutes les communautés du monde. La communauté juive de France est une communauté très chaleureuse, très sioniste qui a su garder des liens très forts avec le peuple juif et la tradition juive.
Ma mission est de favoriser l’immigration de la communauté juive française qui est en baisse depuis l’an dernier et nous voulons changer cela. Nous savons que cette baisse est principalement liée aux problèmes économiques auxquels sont confrontés les nouveaux olims et ceci est un frein énorme. J’ai été nommé pour relever de grands défis et accomplir de nombreuses missions nationales.
Tribune Juive : Quels éléments allez-vous apporter pour convaincre les juifs de France et plus particulièrement les célibataires et les jeunes couples à venir vous rejoindre ?
Ofir Sofer : Nous aimerions que les jeunes après le bac puissent nous rejoindre. Les jeunes couples également. Ils sont notre avenir. Nous travaillerons pour cela de concert avec les représentants des institutions juives.
Nous avons obtenu un gros budget pour l’alyah de France qui se traduit par plusieurs millions de shekels qu’on doit traduire en programmes à appliquer
Mais je peux d’ores et déjà vous dire qu’on proposera des aides et des subventions accrues. Nous allons insister pour que les futurs olims apprennent déjà l’hébreu en France mais aussi à renforcer leur apprentissage dès leur arrivée en Israël. Nous les aiderons à mieux s’insérer dans le monde du travail.
Je suis conscient des problématiques d’intégration et je déploierai tous les moyens nécessaires pour que les juifs puissent réaliser leur rêve et venir s’installer en Israël, en réalisant une « alya de qualité ».
J’ai nommé comme conseillère Emmanuelle Toledano une Franco- israélienne qui a fait son Alyah il y a quelques années et qui a rencontré son mari dans l’avion qui l’amenait en Israël. Elle sera le lien avec la diaspora juive de France.
Tribune Juive : Devant cette vague d’attentats qui frappe Israël depuis plusieurs semaines et les manifestations dans les rues contre la réforme judiciaire, pensez vous que cela soit un frein pour relancer l’immigration vers Israël ?
Ofir Sofer : non ce n’est pas un frein bien au contraire les juifs de diaspora sont à nos côtés. Malheureusement Israël a toujours été frappé par des vagues terroristes et celles ci touchent actuellement l’ensemble du pays.
Nous nous battons pour éradiquer ces attentats pour notre pays et pour notre existence.
Nous sommes le seul peuple qui soit revenu sur sa terre après 2000 ans d’exil. Nous avons une armée très forte qui saura faire reculer la terreur.
En ce qui concerne la réforme judiciaire, les israéliens ont voté pour un gouvernement qui proposait dans son programme cette réforme. Il faut tenir compte de ces élections c’est la base de la démocratie.
Celle loi va passer mais nous écoutons bien évidemment les messages des manifestants et ceux de la population dans son ensemble et nous en tiendrons compte.
Tout cela va se calmer dans quelques semaines.
Propos recueillis par Sylvie Bensaid
Le ministre Ofir Sofer est né au mochav Alma en Galilée, fils de Rachel et Ben-Zion Sofer. Sa mère était enseignante et son père, qui venait de Libye, était directeur d’école et chef du conseil régional de Merom Hagalil. Son père a été tué dans un accident de voiture lorsqu’Ofir était collégien. Le ministre Ofir Sofer vit actuellement au mochav Tefahot en Galilée, il est marié à Adina et ils ont sept enfants. Ofir a étudié à l’école primaire régionale Lévné Hamoshavim Bnayahou, située à Kerem Ben Zimra. Au collège, il a étudié dans une école préparatoire à Kfar Saba, puis il a continué à son parcours a la Midrashit Noam et à la yeshiva Shavé Hevron.
Avant les élections de la 25e Knesset, il se présente aux élections primaires du parti Hatsionout Hadatit et arrive à la première place. Sur la liste de la Knesset, il arrive en troisième position, derrière le président du parti, le ministre Bezalel Smotrich, et le ministre Itamar Ben-Gvir, du parti Otzma Yéhoudit (Pouvoir Juif).
Sylvie Bensaid
Cher ministre, on sera toujours là pour vous accueillir, pour vous rappeler l’essentiel : Israel est un état démocratique, et nous sommes prêts à lutter pour qu’il en reste.