Nidra Poller. Revue de la presse anglophone

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« Qu’est-ce qu’il fabrique, ce mec» ? Mise en garde de Boris Johnson aux Republicans séduits par les penchants russes de Tucker Carlson 

 Joel Gehrke, Foreign Affairs Reporter / Washington Examiner / 1 février

« Qu’est-ce qu’il fabrique, ce mec »? L’ancien premier ministre britannique Boris Johnson se dit « choqué et horrifié » de découvrir tant de merveilleux Republicans tombés sous l’emprise du dénommé Tucker Carlson. S’adressant à l’assistance réunie par l’Atlantic Council, Johnson s’étonne de l’influence de l’animateur de Fox News, chef de file des Américains opposés à l’aide à l’Ukraine, qui traite Zelensky de dictateur et prévient qu’on « risque la destruction totale de l’Occident ». Selon Johnson, l’icône des conservateurs américains pour son orchestration du Brexit, l’analyse de Carlson est inversée. 

« C’est désastreux, cette pensée contaminée par des idées tordues sur Poutine, ce qu’il représente, ce qu’il croit. Il est pour la guerre, le meurtre de masse, le viol et la destruction ».

Les propos de Johnson sont le reflet des conversations qu’il a eues pendant une semaine passée à Washington, donnant un aperçu des désaccords à l’horizon sur la poursuite de l’aide à l’Ukraine. Si Poutine arrive à vaincre l’Ukraine, prévoit Johnson, il poursuivra son projet de mainmise sur l’Estonie, la Lituanie et la Lettonie, déterminé à effacer « l’humiliation » de leur intégration à l’Otan. Donnant tort aux petits calculs des populistes, Johnson croit qu’une victoire nette et rapide de l’Ukraine  bloquerait, à moindres frais, ce projet expansionniste.

L’ancien premier ministre rappelle nos erreurs de calcul : on a surestimé Poutine et sous-estimé les Ukrainiens, qui se sont avérés capables de tirer le mieux de notre technologie. Les Ukrainiens pensent pouvoir, avec le bon kit et les bonnes quantités, reprendre le territoire annexé par la Russie depuis le 24 février. Au minimum, reprendre le territoire entre le Donbass et la Crimée ; au mieux, en récupérer la totalité. Il ne faut jamais oublier que cette catastrophe est la conséquence de notre échec collectif, pour n’avoir pas puni la Russie pour le coup de force qui a modifié la frontière de l’Ukraine en 2014. 

 ‘What is it with this guy?’ Boris Johnson urges GOP to ignore Tucker Carlson on Russia | Washington Examiner

Non au « chèque en blanc » ! Le camouflet de DeSantis à Biden à son retour de Kyiv 

Barnini Chakraborty, Senior Investigations Reporter / Washington Examiner / 20 février 

 Invité dans l’émission Fox & Friends,  le gouverneur de Floride Ron DeSantis a fustigé le président Biden, rentré de sa visite surprise à Kyiv. Il accuse le président de mener une politique de « chèque en blanc » pour l’Ukraine, sans préciser l’objectif stratégique et en risquant l’escalade. Ce n’est pas dans notre intérêt de mener une guerre par procuration avec la Chine, ni de nous mêler des questions de frontières ukrainiennes et d’occupation de la Crimée.  Ce n’est pas acceptable. Ce conflit a éclaté  à cause de la faiblesse de Biden, à commencer par le retrait désastreux d’Afghanistan. Des Américains se demandent pourquoi il se préoccupe des frontières à l’autre bout du monde et ne fait rien pour protéger la nôtre. Des millions de clandestins entrent dans notre pays, des  dizaines de milliers d’Américains sont morts d’addiction au fentanyl et maintenant nous sommes humiliés par un ballon espion chinois qui a traversé notre pays ». 

D’autres élus Republicans lui emboîtent le pas. Un tweet du  Rep. Scott Perry (R-PA) reproche au président Biden de protéger la frontière là-bas et pas ici.

Matt Gaetz (R-FL) a tweeté : La crise à notre frontière, Biden fait la sieste ;  des produits toxiques brûlent dans l’Ohio, il dit « tout va bien » ;  pas de surprise qu’il largue l’Amérique pour l’Ukraine. Ils n’ont qu’à le garder!

DeSantis rips Biden’s ‘blank check’ to Ukraine following visit to Kyiv | Washington Examiner

La stratégie contreproductive de Biden en Ukraine 

Matthew Continetti / National Review / 4 mars

 Interviewé par David Muir sur ABC News, le  Président Joe Biden a dit: « Non, il [Zelensky] n’a pas besoin des F-16 maintenant ».   Encore un de ces propos à côté de la plaque sortis de la bouche d’un chef de guerre qui nous mène au désastre. A présent, la Russie n’a pas de suprématie aérienne ; l’Ukraine pourrait l’établir si elle avait les moyens, mais ils sont livrés à compte goute par Biden et les alliés de l’OTAN, par crainte de provoquer l’ours russe. Un homme d’Etat aurait reconnu que Zelensky sait mieux que quiconque ce qu’il lui faut à l’heure où le conflit se fige en guerre d’attrition. Biden n’est pas cet homme. Il nous engage, à juste titre, à soutenir l’Ukraine aussi longtemps qu’il faudra, mais il ne dit pas combien de temps ça prendra. Or, la politique intérieure est primordiale pour Biden qui fait passer l’unité de l’Otan avant la réussite de l’Ukraine, qui plie devant la menace nucléaire du tyran russe et laisse l’Ukraine avec le contrôle de 83 % de son territoire et dépourvue des moyens de récupérer le reste. Or, la politique intérieure est primordiale pour Biden, qui fait passer l’unité de l’Otan avant la réussite de l’Ukraine, qui plie devant la menace nucléaire du tyran russe et qui laisse l’Ukraine maître de 83 % de son territoire, mais dépourvue des moyens de récupérer le reste. En refusant de donner à l’Ukraine les moyens de frapper la Russie chez elle, Biden permet aux envahisseurs d’opérer à partir d’un sanctuaire. Il reproduit ainsi les conditions des « forever wars »  —  la Corée, le Vietnam, l’Afghanistan, l’Irak — terminées en  impasse ou carrément perdues. En conséquence, le conflit s’enlise. C’est la même dynamique qu’en Irak.  Voilà le prix de l’ambivalence de Biden : Poutine n’est pas impressionné, la Chine pourrait finir par fournir des armes à la Russie, notre stock d’armes est épuisé, l’Ukraine est un abattoir et d’autres conflits risquent d’éclater à tout moment.

L’opinion publique favorable à l’aide pour l’Ukraine diminue et les élites suivront, surtout les Republicans, les yeux rivés sur les présidentielles, cherchant à se redéfinir en parti national-populiste à l’abri d’une Fortress America. Si Biden pense que sa politique est payante, il se trompe. Les électeurs risquent d’opter pour un candidat qui offre la paix.

On peut obtenir une paix provisoire par l’appeasement [soumission]. Une paix durable exige la victoire. Il nous faudrait une stratégie de victoire, avec un très fort accroissement de l’industrie d’armement et de la fourniture d’armes à l’Ukraine. Il faut faire payer un prix redoutable à la Russie et décourager l’axe—la Chine, l’Iran, la Corée du nord.

Donnez à Zelensky ce qu’il demande, augmentez le budget de la défense et sa base industrielle, faites comprendre aux électeurs qu’il s’agira d’emplois industriels impossibles à sous-traiter à l’étranger, passez des marchés à long terme, reconnaissez que la guerre en Ukraine est centrale à la défense de la liberté et de  la prospérité et n’oubliez pas, le parti qui livrera une paix véritable sera récompensé.

Restricting Weapons to Ukraine is Self-Defeating for President Biden | National Review

VOIR AUSSI:

Tucker Carlson: “If The War In Ukraine Continues, America Will Lose” – Israel Unwired /David Mark / 6 mars.

© Nidra Poller

Nidra Poller, née aux Etats-Unis dans une famille d’origine mitteleuropéenne et posée à Paris depuis 1972,  est une romancière devenue journaliste, le 30 septembre 2000, par la force des choses, dit-elle, par  l’irruption brutale, dans mon pays d’adoption, d’un antisémitisme génocidaire, Nidra Poller est connue depuis comme journaliste, publiée entre autres dans  CommentaryNational Review OnlineNY SunControversesTimes of IsraelWall Street Journal EuropeJerusalem PostMakor Rishon , Causeur,  Tribune JuivePardès …

Elle rédigea longtemps le vendredi une Revue de la Presse anglophone pour la newsletter d’ELNET.

Elle est l’auteur d’une œuvre élaborée en anglais, en français, en fiction et en géopolitique, dont L’Aube obscure du 21e siècle (chronique), madonna madonna (roman), So Courage & Gypsy Motion (novel)

J’assume la contradiction, ajoute Nidra, me disant romancière mais pas auteure.

Observatrice des faits de société et des événements politiques, elle s’intéresse particulièrement aux conséquences du conflit israélo-palestinien et aux nouvelles menaces d’antisémitisme en France. Elle fait partie des détracteurs de Charles Enderlin et France 2 dans la controverse sur l’Affaire Mohammed al-Durah  et soutient la théorie d’Eurabia (en particulier avec Richard Landes).

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1 Comment

  1. Nidra Poller, BHL et les macronistes ne se sont jamais remis et ne se remettront jamais en question : “Beaucoup d’hommes (ou de femmes) ont raison d’affirmer l’invariabilité de leurs opinions mais tort de s’en vanter. C’est montrer qu’ils (ou elles) n’ont rien appris depuis le jour où elles se sont formées. Une preuve aussi évidente d’ignorance ou d’imbecillité ne s’affiche pas.”
    Gustave Le Bon (*)

    (*) encore lui !…😉

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