

Dans « The Fabelmans », loué par la critique et qualifié de chef d’œuvre, Steven Spielberg aborde des sujets qu’il avait jusqu’alors évités: l’antisémitisme en Amérique en fait partie, notamment via les scènes où Sammy Fabelman, seul élève juif lorsqu’il change de lycée, est victime d’intimidation à ce titre.
Évoquant son inquiétude face à la récente vague de comportements haineux envers la communauté juive de la part de célébrités, d’athlètes et de politiques américains, le réalisateur, qui avait jusque là répété que « l’antisémitisme n’était pas une sorte de force dirigeante » dans sa vie, a évoqué dans « The Late Show with Steven Colbert » cette « montée sans précédent de l’antisémitisme qui a infiltré la culture américaine ces dernières années. L’antisémitisme a toujours été là, il est soit tapi dans l’ombre, en train de nous épier, soit totalement assumé comme dans l’Allemagne des années 1930. La haine est devenue un club qui a rassemblé plus de membres que je ne l’aurais jamais imaginé en Amérique », a-t-il déclaré.
« Depuis l’Allemagne des années 1930, je n’avais jamais vu un antisémitisme qui ne se cache plus, et qui se tient droit et fier, une main sur la hanche, comme Hitler et Mussolini, comme s’il nous mettait au défi de le combattre. Je n’en avais jamais fait l’expérience, et surtout pas aux États-Unis », a-t-il affirmé avant de poursuivre : « la marginalisation des personnes qui n’appartiennent pas à une majorité ethnique nous guette depuis des années et des années […] La haine est devenue un club qui a rassemblé plus de membres que je ne l’aurais jamais imaginé en Amérique. Et la haine et l’antisémitisme vont main dans la main, on ne peut pas les séparer l’un de l’autre. »