Après avoir joué l’Avare de Molière, Michel Boujenah revient 20 ans après sur la scène de la Madeleine pour nous offrir le dernier chapitre de cette saga théâtrale mêlant humour et réflexion sur l’intégration.
« Adieu les magnifiques » un spectacle magnifique.
Tribune Juive : Pourquoi remettre sur scène ce portrait de trois juifs tunisiens immigrés ?
Michel Boujenah : C’est grâce à ce spectacle et celui appelé Albert que j’ai été révélé, qu’on est venu me chercher. Les personnages de théâtre sont immortels : Maxo, Julot et Guigui, et leur amitié complice. Je les aime tant, je les ai créés, façonnés je les transforme au gré de ma fantaisie, ainsi que Simone Boutboul l’archétype de la mère juive, un personnage imaginaire mais extraordinaire. Je les aime même d’une sagesse orientale.
C’est la fin d’un cycle aujourd’hui, comme une trilogie, avec des versions différentes. » les magnifiques « , ce sont des personnages aussi drôles qu’émouvants, ils sont aujourd’hui grands parents et confrontés à leurs petits enfants, je mêle tour à tour humour et réflexion.
Tribune Juive : Vous dénoncez avec brio les travers de la société actuelle ?
Michel Boujenah : Oui c’est vrai j’égratine au passage quelques politiques, je parle du décalage entre générations. Je confronte mes personnages avec la jeunesse d’aujourd’hui. Simone Boutboul adepte du me Too, le virus, le wokisme, les réseaux sociaux. Le passage du fils qui avait honte de son père, qui se sentait rejeté humilié est bouleversante.
Tribune Juive : Est ce un adieu ? Allez vous mettre fin à cette saga théâtrale inventée Il y a 40 ans ?
Michel Boujenah : Jouer Les magnifiques m’a comblé de bonheur. Etre seul sur scène demande beaucoup d’énergie, de rythme.
J’ai d’autres projets, j’ai envie de faire plein de choses de continuer à faire du théâtre, je ne voudrai pas faire le combat de trop ce n’est pas une bonne chose.
Tribune Juive : Que représente le rire pour vous ?
Michel Boujenah : Je ne suis pas un garçon drôle dans la vie, je suis tout le temps angoissé, je ne suis pas un cadeau, le rire a été ma bouée de sauvetage.
Si je ne ris pas je deviens fou.
Le rire représente la vue, le plaisir et l’angoisse.
Le rire est l’outil qui permet de cacher ses peurs, ses blessures.
Le rire sert à tout à survivre et transmettre.
Le rire est l’une des plus jolies choses qu’on a donné à l’être humain.
Tribune Juive La scène est elle un terrain de jeu pour vous ?
Michel Boujenah : La scène c’est toute ma vie, c’est la ou j’ai trouvé ma place c’est sur scène ou je suis le plus heureux je suis chez moi sur scène je sais tout faire, je déploie une énergie hors du commun. J’ai une maitrise totale de la scène, j’interpelle le public je fais participer les spectateurs qui deviennent acteurs.
Du grand Michel Boujenah, un spectacle rempli d’humanité qui nous emmène dans son univers tragi-comique, et navigue entre drôlerie et émotion.
À voir absolument !
Adieu les magnifiques jusqu’au 16 avril au théâtre de la Madeleine.
Propos recueillis par Sylvie Bensaid
J’avais il y a des lustres asssité à un spectale Boujenah à La Réunion.
Comme j’avais aimé ce spectacle !J’avais rédigé un long article dans un quotidien local pour donner les raisons de mon plaisir.
Je ne bouge plus de ma petite ville, je ne pourrai donc pas voir son nouveau spectacle.
Mais Boujenah est une des personnes les plus sympathiques de
France. Comment ne pas aimer Boujenah ?