Arrivée mouvementée dans ma ville natale.
Cela fait un bail que je n’y suis pas venu mais il fallait que je me fasse violence pour serrer mes sœurs dans mes bras.
Le froid est toujours d’actualité puisque la ville est perchée à une altitude supérieure à 1100 mètres. Les hommes ont été vissés sur les chaises des cafés depuis des décennies en interdisant toute possibilité aux femmes de venir fréquenter les mêmes lieux.
Les rues sont complètement défoncées et attendent la réfection d’un nouvel revêtement qui a dû prendre la poudre d’escampette.
Il est toujours aussi dangereux de traverser la rue sur un passage dit protégé qui ne protège que les carrosseries des voitures. Le marché central est désormais sans toiture depuis qu’il a subi un incendie et nul ne se trouve de légitimité pour parler de reconstruction.
Les femmes sont totalement invisibilisées dans l’espace public et sont enfermées à double tour à la tombée de la nuit.
Mais il m’a suffi de faire un tour en ville pour voir que mes livres sont bien visibles dans les vitrines des librairies.
© Kamel Bencheikh
Kamel Bencheikh est poète et écrivain. Né à Sétif en Algérie, il vit à Paris. Il est chroniqueur au Matin d’Algérie. Il a publié plusieurs livres, dont Là où tu me désaltères, recueil de poèmes (éditions Frantz-Fanon 2022), L’Impasse, son dernier roman (éditions Frantz-Fanon, 2020), La Reddition de l’hiver, recueil de Nouvelles (éditions Frantz-Fanon, 2019) ; également des ouvrages de poésie : Préludes à l’espoir (Éditions Naaman, Coll. « Création », Canada, 1984), Jeune poésie algérienne. Anthologie de la poésie algérienne de langue française, introduction et choix par Kamel Bencheikh (Revue Traces), Poètes algériens d’expression française (Magasin Général Éditeur). Il a aussi contribué aux ouvrages collectifs La Révolution du sourire (Éditions Frantz Fanon, 2019) qui rassemble dix auteurs et journalistes algériens et Les années Boum (Éditions Chihab, 2016), réalisé sous la direction de Mohamed Kacimi, organisé autour de textes personnels d’auteurs ayant vécu la période Boumediene.
Kamel Bencheikh est à l’initiative d’un appel pour la laïcité en Algérie.
Kamel B. vit en France, où il a certainement pris la nationalité du pays. S’il veut voir des femmes a moitié nues et des rues propres à son convenance, qu’il reste en France et qu’il nous laisse tranquille. On n’a pas besoin de caniches pou occidentaux ici.
C’est vrai qu’il vaut mieux avoir en Algérie des caniches pour wahabites qui détruisent bla civilisation berbère millénaire plutôt que de se libérer des contingences modernes et progressistes. D’autres pays que l’Algérie auraient édifié des statues pour des hommes libres comme Kateb Yacine, Boualem Sansal ou Kamel Bencheikh.
Certains pays qui ont des cerveaux creux comme le vôtre peuvent se contenter de mettre les femmes sous bâches et de cracher dans les rues. Et pourtant vous tueriez père et mère pour venir en Europe à la nage s’il le faut. En achetant voitures, téléphones portables et avions dont vous ne savez même pas comment ça fonctionne.
L’ignorance, la jalousie et la haine dont témoignent le post de Bouzid correspondent à ce que pensent (et disent) de nombreuses « chances pour la France »…
Mon commentaire leur a pas plu…N’en parlons plus.