

Nos lecteurs le savent : TJ a toujours été le juge sévère de ces Institutions supposées représenter les Français juifs.
Que de reproches leur avons-nous faits au fil du temps : trop proches du pouvoir, trop friandes des caméras, trop absentes sur le terrain, nous demandant, nombreux et depuis fort long temps, … à quoi donc elles servaient, et nous l’avons souvent moqué … le dîner du CRIF.
Un jour pourtant
Lorsque TJ a travaillé et enquêté pour écrire et publier le Dossier spécial titré « Le Monde-Israël : un lynchage sans fin », nous avons tous été choqués par le silence de tous ceux-là qui ne donnèrent pas écho au problème grave abordé : Israël-même en parlait beaucoup plus.
C’est au CRIF que nous en avons voulu particulièrement. Est-ce parce que son blog citait à fréquence régulière « les articles qu’il ne fallait pas zapper » ? Est-ce encore parce que faisaient partie de notre groupe de travail un Président honoraire du CRIF mais encore un vice-Président? Est-ce enfin à force d’entendre, proférées par des amis, les espérances nées du nouvel élu, Yonathan Arfi, « ce jeune homme que beaucoup avaient connu encore ado ». « Celui qui allait tout changer ? »
Notre colère parvint aux oreilles dudit Président, lequel, via « un mail à tous », nous proposa une rencontre.
Nombre d’entre nous ne voulurent pas en démordre : la chose ne servirait de rien.
La voix d’un de nos jeunes auteurs se fit entendre : « Moi, dit-il, lorsqu’on me propose de parler, j’accepte. Toujours ».
Plusieurs d’entre nous, exhortés par Jacques Tarnero, acceptèrent ledit rendez-vous : non, nous ne le préparâmes guère. Non, nous n’allions pas à la guerre. Oui, nous allions écouter, et nous exprimer.
Un rendez-vous au CRIF n’est pas plus conventionnel que tout autre. Celui-là dura … près de 3 heures.
Parce qu’il se fit que le rendez-vous devint rencontre.
Au cours d’un rapide tour de table pour que chacun se présentât, celle qui écrit ces lignes présenta la spécificité de TJ : Site Sioniste avant tout. Désireux de faire se confronter des opinions contraires, pour peu qu’elles soient étayées.
« »Mais, me dit alors le Président, un jour TJ a titré… ‘Le Grand remplacement’ ? »
Exact. Concernant la ville de Stains. Avec un Point d’Interrogation. Parce que le maire de ladite ville, Azzédine Taïbi, nous avait moult fois choqués. Souvenez-vous…
Lorsqu’à son tour le Président se présenta, il nous dit sans langue de bois ce qu’était le CRIF. « Oui, hier, j’ai vu le Président. Non, nous ne pouvons tout nous permettre ». Oui ‘Le Monde’ en effet le choquait. Choquait également tout son bureau. Mais était-ce au CRIF de monter au créneau. La diplomatie. La représentation. Mais aussi toutes les actions. Concrètes. Éloquentes.
La grosse voix de J.T. se fit alors entendre : « Bon, moi, je vais te dire, Yonathan, je suis très en colère. Tu n’as pas jugé utile de parler de ce Dossier spécial ?«
Dans le vif du sujet. La Disputatio
La conversation s’installa. Le Président, ébaubi lui aussi des éditos du « Monde » lorsqu’il parlait d’Israël, et qui, comme d’autres, avait appris via ce Dossier, convenait qu’un tel travail s’imposait. Que donc il fallait en parler.
Il argua sur son arrivée relativement récente. Évoqua les chantiers en marche. Les projets. « Comment pensions-nous qu’il fallait les aborder, les voyages à Auschwitz ? Toi, Qu’en penses-tu, Georges ? »
Non, elle ne fut en rien inutile cette réunion avec un Yonathan Arfi qui aurait pu prétexter quelque engagement pour se défaire plus rapidement de ces voix contraires et exigeantes.
Oui, nous avons convenu de nous rencontrer avec régularité.
Oui, il nous paraît qu’avec bon sens et intelligence, Yonathan Arfi a entendu la voix de ceux qui ne le courtisaient pas. Oui, il a compris que nous n’étions pas venus pour en découdre.
Voilà.
Lorsque cela se passe mal, TJ vous le dit.
Lorsqu’une rencontre génère quelque espérance dans l’esprit de certains venus sans la moindre naïveté, TJ le dit aussi.
A suivre donc.
Sarah Cattan