– Qu’advienne ma mort, je m’instruirai ! –
En ces jours où les femmes iraniennes luttent pour faire valoir leur vertueuse détermination à s’émanciper du dictat répressif et immonde des mollahs, où les jeunes filles afghanes se voient opprimées et interdites de scolarité, je rends hommage à une jeune martyre de la dignité féminine, victime innocente de l’atroce cruauté inhumaine des terroristes islamistes, ces fervents démons d’un islam des ténèbres.
Nombreux sont ceux qui ne la connaissent pas, même si son portrait pourrait leur rappeller quelqu’un. Mais néanmoins…
Elle s’appelle Amel Zouani Zenoune, jeune algérienne de 22 ans, une étudiante en droit à l’université, qui se prédestinait à devenir magistrate ou avocate au barreau d’Alger.
Il y a tout juste 26 ans, en ce 26 janvier 1997, à l’heure de la rupture du jeûne au 17ème jour du Ramadan d’alors, de prétendus musulmans haineux et assoiffés de sang, des algériens tout comme elle, mais démoniaques et sanguinaires, l’ont froidement et cruellement égorgée devant les autres passagers du car qui la ramenait à Sidi-Moussa, son village au sud d’Alger, pour avoir seulement refusé de porter le voile et d’incarner la femme libre.
Les assassins ne lui ont accordé aucun répit ni le moindre instant pour qu’elle leur explique que Dieu l’avait comblée de beaux cheveux, qu’Il lui offrait la vie et la liberté, et que nulle part il était écrit qu’elle devait s’obliger à se couvrir la tête, à cacher par honte la parure de Dieu qu’elle personnifiait avec élégance.
Une semaine auparavant, elle rassurait avec insistance sa maman qui s’inquiétait, avec effroi, de la tournure prise par les événements horribles et tragiques de cette guerre civile que traversait l’Algérie dans les années 90.
« Ne t’inquiète pas maman, j’espère que rien ne nous atteindra, mes sœurs et moi. Mais s’il nous arrive quelque chose à l’une d’entre-nous, maman, et que nous mourrons, ce sera au nom de l’instruction, du savoir et de la science. Nous irons au Paradis et, toi et papa, vous garderez la tête haute ! »
Quelques courtes années plus tard, son honorable Papa qu’elle chérissait tant, effondré par le chagrin, la rejoignit là où elle est à présent, dans la Paix et l’Amour de Dieu. Puis, ce fût le tour tragique de sa douce, de sa tendre Maman, torturée par le terrible destin de sa fille adorée.
En ce douloureux et triste anniversaire, je me permets, à la mémoire d’Amel, juste ces quelques mots que j’adresse à toutes les musulmanes :
« Ne renoncez jamais, plus jamais, à votre liberté, à votre dignité et à votre indépendance. Dieu est avec vous, non contre vous, Il vous aime et Il vous a créées à l’égales des hommes, non en leur inféodation ! N’oubliez jamais ! »
Elle aurait pu être ma fille, la vôtre aussi… Et je la pleure encore.
Par devoir de mémoire, pour que justice soit faite un jour, pour que l’âme d’Amel repose enfin en paix, sa soeur cadette Anissa nous rappelle inlassablement à son souvenir, car il est vrai, nul ne peut oublier cette horrible tragédie.
Avec toute ma fraternité, Anissa Zouani Zenoune. ❤
© Mohammed Guerroumi
Musulman rationaliste, engagé et laïc, nommé en 2016 Délégué régional à l’instance nationale de dialogue avec l’islam, Mohammed Guerroumi est très impliqué dans le dialogue interreligieux. Auteur à Causeur, il est un des Signataires du « Manifeste contre le nouvel antisémitisme
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