Chez « Mediapart », on a ses « têtes », un peu toujours les mêmes quand même (suivez mon regard). Et l’on ne s’embarrasse pas de figures de style ou d’euphémismes quand on veut se payer une cible identifiée. C’est le cas depuis quelques semaines de Michel Ohayon, qui dirige une entreprise qui a repris des grandes enseignes mal en point (Gap, Camaïeu, Go Sport) avant, dit-on, de les sacrifier…
Je n’irai pas ici sur le terrain de « Michel Ohayon est-il honnête ou un voyou ? » Je ne connais pas suffisamment les dossiers quand bien même Camaïeu a en effet disparu et Go Sport ne se porte pas bien (euphémisme pour le coup).
En revanche, quand le travail journalistique consiste à en faire des caisses pour servir la cause d’une campagne de dénigrement, il faut regarder de près. Et voilà ce que j’ai pu voir dès le titre et le chapô de l’article de Mathias Thépot, sans avoir accès au contenu dudit article – je ne suis pas abonné à ce média, parfois utile mais si souvent purement militant.
Analyse d’un titre et d’un chapô
Commençons par l’analyse du titre. Comme souvent chez Mediapart, mais il n’est pas le seul en ligne, il est un peu « putaclic » : « À Marseille, cet autre scandale provoqué par le fossoyeur de Go Sport et Camaïeu« . Et décomposons.
« A Marseille« , OK on veut dire que les agissements d’Ohayon et de Hermione People & Brands ne se sont pas limités, loin s’en faut à Bordeaux d’une part, au Nord de la France d’autre part, à Grenoble pour Go Sport. Sous-texte : partout en France ledit Ohayon fait des ravages !
« Cet autre scandale » : Ohayon n’est donc pas un homme d’affaires, c’est un voyou fauteur de scandales en série, puisqu’en voilà « un autre ». Un de plus. Un de trop ? Il faut en finir avec lui !
« Provoqué » : signifie que le boss d’Hermione People & Brands n’est pas victime de son incapacité, réelle ou supposée, à gérer les boites qu’il rachète à tour de bras, comme Bernard Tapie le faisait dans les années 70 et 80. Que son intentionnalité de faire du mal est pleine et entière…
« Le fossoyeur de Go Sport et Camaïeu« . Voilà Ohayon devenu un croque-mort. Mais au passage il est un croque-mort sadique qui enterre vivant, puisque si Camaïeu a bien été liquidée, ses dizaines de salariés mis au chômage et ses stocks rachetés à prix plancher par un acteur de la grande distribution, il n’en est rien de Go Sport qui est toujours debout. Chancelant certes, mais toujours debout et ses salariés toujours prêts à se battre pour sa survie !
L’analyse du chapô confirme la (mauvaise) impression du titre et enfonce le clou. Lisons-le : « L’homme d’affaires Michel Ohayon, qui a envoyé Go Sport et Camaïeu en redressement et liquidation judiciaire, est aussi à l’origine d’un scandale immobilier à Marseille. Une centaine de personnes lui ont acheté depuis 2016 des logements sur plan. Jamais livrés ».
Encore une fois, si l’on ne connait pas l’actualité, on comprend que Go Sport, comme Camaïeu, n’est pas qu’en redressement judiciaire – ce qu’elle est – mais d’ores et déjà liquidé. C’est donc faux et archi-faux ! En tous cas, à l’heure où j’écris ces lignes, et sans présumer de la suite du dossier dans les mains du tribunal de commerce de Grenoble.
A l’origine…
On en vient au fait de l’article, et à la dénonciation de Michel Ohayon qui est donc aussi « à l’origine d’un scandale immobilier à Marseille« . Le scandale en question consiste dans la non-livraison de logements acquis sur plan par des acheteurs. Ceux-ci sont donc floués et volés. Si les faits d’une intention de vol sont avérés, la chose est claire : Ohayon est bien le bandit que nous décrit Thépot.
Sur Twitter, il précise à la faveur de quatre tweets en 3 jours relayant son article : « Des retraités attendent depuis des années de pouvoir habiter le logement qu’ils ont acheté sur plan. Mais le promoteur, une société de Michel Ohayon, le fossoyeur de Camaïeu et Go Sport, ne paie pas les entreprises du bâtiment. Le chantier est à l’arrêt ». Ah donc, ça n’est pas Ohayon, mais le promoteur qui appartient à son groupe. L’intentionnalité directe d’Ohayon en prend un petit coup au passage…
Et puis, après le Covid et le début de la guerre en Ukraine, sans rien savoir encore une fois du dossier marseillais, les cas de chantiers en France qui se sont arrêtés du jour au lendemain et n’ont pas repris au grand dam des acquéreurs sur plans se comptent par dizaines. Je doute que chaque fois il s’agissait d’une arnaque. Je doute qu’Ohayon soit « à l’origine » de ces dizaines de cas…
« A l’origine », ça me fait du reste penser à un autre « scandale » qui a donné lieu à un film en 2009 de Xavier Giannoli ; il a fait sensation au Festival de Cannes. Il évoque un chantier qui s’arrête et le responsable de l’arnaque, joué par Daniel Auteuil dans le film, devient lui un héros de fiction. C’est pourtant à la base, nous dit Wikipédia : « un escroc, ex-taulard, qui vit d’abus de confiance et de petites combines sous la fausse identité de Philippe Miller« …
Mathias Thépot, un journaliste « orienté«
Mais revenons à Mediapart et à l’auteur de l’article. Je dirais que, quand on se prétend un journaliste sérieux, travaillant pour un média qui se prétend tout aussi sérieux, on ne commence pas par faire un tel titre et un tel chapô !
Sans doute était-il nécessaire d’en savoir plus sur ce monsieur Thépot. Ce que j’ai fait.
Ses fixettes contre la finance, l’économie libérale et la fausse gauche qui a ouvert la porte aux capitalistes les plus dégueulasses, et pour tout dire aux patrons voyous, sont clairement affichées dès la première recherche sur Internet. Parfaitement le droit d’être engagé, mais comme on disait en mai 68, il est important de savoir « d’où parle » ledit Thépot.
Son profil fait apparaitre qu’il a suivi une formation de journalisme à l’Université Paris 1, après y avoir obtenu un Master d’économie. Qu’il a travaillé à Marianne et au journal La Tribune à partir de 2010, au service Finances avant de suivre l’immobilier et le Grand Paris. Puis qu’il a rejoint le Mediapart de notre cher ami Edwy Plenel. Qu’il est enfin co-auteur des livres « Mon amie, c’est la finance ! Comment François Hollande a plié devant les banquiers » et « Lettre aux générations futures, en espérant qu’elles nous pardonneront ».
Parmi les autres sujets qu’il a traité récemment dans Mediapart : « Comment la Macronie a repris en main la vigie française pour le climat », un article déjà sur Go Sport : « Go Sport dans de sales draps ». Et puis sur Davos et son enfer capitaliste promu par « les élites capitalistes mondiales ». Un futur nauséabond qu’on retrouve dans les articles de Thépot consacré au projet de loi retraite. En remontant sa timeline twitter, on retrouve déjà le 20 janvier un article sur la « cavalerie » d’Ohayon, dénoncée en ces termes sur Twitter : « La cavalerie financière de l’homme d’affaires Michel Ohayon qui a racheté Camaïeu, Go Sport et Gap France durant la crise sanitaire pour 1€ symbolique est sur le point de toucher à sa fin. Non sans dégâts sociaux et transferts de fonds suspects ».
Bref, il ne faut pas être grand clerc pour saisir que le « journaliste » est en croisade contre le capitalisme par essence sale et aux mains de personnages ton sur ton comme cet Ohayon. De quelles origines serait-il du reste ?
Soyons clairs : sans présumer encore une fois de la probité d’Ohayon et de ses prétendues capacités à s’accaparer des entreprises avec l’intention d’emblée de se « servir sur la bête » avant de les faire disparaitre, j’ai trop d’estime pour la presse et pour le métier de journaliste pour accepter qu’ils soient ainsi traités.
Quand les présupposés idéologiques et le militantisme l’emportent sur les faits, ça n’est pas bon pour la démocratie. C’était mon petit coup de gueule d’avant week-end. Merci.
© Geka
Vous êtes soit un très proche de M. Ohayon soit totalement ignorant de sa situation. Dans les 2 cas ce commentaire apparaitra dans quelques semaines comme totalement ridicule.
Ce n’est pas Daniel Auteuil, mais François Cluzet, qui joue le rôle de l’imposteur dans A l’origine.
Rien compris à cet article. Qu’est-il reproché à ce Mathias Thépot (dont j’ignore tout) ? Ce n’est pas très clair. Si c’est un facho antisémite, c’est un journaliste lambda français. Dans la norme. Mais ce n’est pas de cela qu’il est question dans ces lignes…
« J’ai trop d’estime pour la presse et pour le métier de journaliste »…Moi pas !…C’est même ce qui m’inspire le plus de dégoût.
Wait and see avant de prendre la défense de ce monsieur. Vous risqueriez fort de vous retrouver Grosjean. Rien de rassurant le bonhomme question management.
PS Eddy plenel est un idéologue gocho passionné (rien à attendre de ce type) mais le site sort par moments de vrais lièvre. Je pense que c’est le cas (ohayon est pisté par Bercy). Donc prudence, prudence..
Que l’auteur de ce torchon regarde l’actualité! J’avais parlé de semaines avant que les nouvelles ne tombent. Cette fois-ci c’est la partie hotel de M. Ohayon qui part en redressement judiciaire. Il faudra admettre qu’il n’y a pas systématiquement d’antisémitisme lorsqu’un juif fait faillite ou est poursuivi pénalement pour abus de bien social. Vos propos sont ridicules et ne servent pas votre cause.
Le mot torchon pour parler d’un journal dont on ne partage pas les idées , est démodé ! On peut et on doit critiquer le contenu et mieux encore, ne jamais citer son nom pour le laisser « à l’oubli des tombeaux ».
Comment peut-on défendre l’indéfendable ? Il faut être corrompu jusqu’à la moelle pour défendre ce dépeceur d’entreprises , ce promoteur véreux qui a ruiné des centaines de personnes qui ont investi en confiance.
Le communautarisme ne justifie pas tout. Un voyou est un voyou .
Il est amusant de voir le déréférencement très rapide de cet article sur Internet alors qu’il apparaissait en top des résultats quant on cherchait des news sur M. Ohayon. Est-ce que la Tribune a compris son erreur dans ce soutien inconditionnel à un membre de sa communauté. Je pense que l’auteur de l’article pourrait faire son mea culpa en publiant quelque chose autour de : la précipitation et l’exaltation deux mauvaise conseillères …
Alors Geka quel va être votre reflexion pour le WE? FIB soit la holding de tête de tout le groupe de M. Ohayon est en redressement judiciaire. En gros dans 6 mois maximum il ne restera plus rien et tout sera vendu pour combler une petite partie du passif. La question est pour votre WE: pourriez-vous réécrire un tel tissu de bêtises?