Alma Médoubar. M’BALA M’BALA DEMANDE-T-IL PARDON ?

Je n’y croyais pas, une folle rumeur sur Twitter et Facebook se répandait, un truc de ouf, le comique français controversé qui s’est présenté il y a quelques années comme tête de liste du Parti Antisioniste aux Européennes battrait sa coulpe ! Visité par la Grâce, il demanderait pardon aux Juifs ! Dieudonné demandant pardon, je trouvais le tableau plutôt incongru, ça m’évoquait un haltérophile catégorie poids lourd en tutu et chaussons. Un gorille se faisant manucurer les ongles de pieds et appliquer du rose nacré.

Incroyable : monsieur M’bala M’Bala avait, pour ce faire, écrit une lettre pour demander pardon à la communauté juive. Une lettre lue pendant une grand messe cathodique à grande écoute et publiée dans Israël Magazine, dirigé par André Darmon, qui assistait à ladite. Pourquoi avoir accepté de publier cette lettre ? lui a t-on demandé sur le plateau de faux mages qui réunissait entres autres l’avocat de Dieudonné, Emmanuel Ludot, Bigard, le journaliste Gilles Vergès, et André Darmon donc.

– C’est parce que, dit-il, il a décidé de prendre pour argent comptant les excuses et les regrets du comique multi-condamné, multi-récidiviste, (et multi-millionnaire…) tellement repentant et désireux de se faire pardonner ses excès et ses  »outrances »…

Comme je n’ai pas de télé, j’ai cherché l’extrait sur YouTube, et j’ai regardé. Ecouté. Dans un silence religieux, la quenelle arrive subrepticement mais sûrement, dès les premières lignes, car, en fait, ce que se reproche ce monsieur, c’est de  »n’avoir pas réussi à la faire rire… » 

Qui ? La communauté juive. Mais suivez, un peu !

Déjà, ce terme,  »communauté juive » est problématique, vous remarquerez. Car ce n’est pas de la communauté juive dont il se moque, dans ses sketches, ce n’est pas elle qui est visée, mais les Juifs. Les Juifs en général. Les Juifs, ceux de la shoah, morts et partis en fumée, et  donc incapables de se défendre, mais la shoah c’est juste du chiqué, ces Juifs morts, partis en fumée n’existent pas, en plus, c’est juste pour se rendre intéressants cette histoire de shoah, (je résume à peu près hein) et puis il y a les Juifs éternels, ceux de l’Histoire, responsables entre autres de la traite des Noirs, toujours selon le comique, et enfin il y a les Sionistes, c’est à dire les Juifs d’Israël. Dont je fais partie, accessoirement. Mais le terme communauté juive désigne exclusivement les Juifs de France, organisés en communauté, ce qui me semble irrelevant et en tout cas réducteur : on peut être juif sans se réclamer appartenir à la fameuse  »communauté juive », expression problématique.

Mais lorsqu’on entend que ce que le comique se reproche principalement, c’est de n’avoir pas réussi à la faire rire, on respire profondément et on répond au salopard  »t’as pas beaucoup essayé ! »… C’est ce que j’ai fait, moi, ajoutant  »connard, va ! » mais quand on commence à insulter sa télé ou son écran d’ordi c’est mauvais signe, non ? 

Il reste que qualifier les sketches avec Faurisson, ce  »prix de l’infréquentabilité » décerné au célèbre négationniste, les éructations rageuses contre les sionistes et  »la shoah, cette pornographie mémorielle » etc de tentatives pour faire rire la communauté juive me parait quand même assez fort de café, comme disait ma grand mère.

Quel est le but de la manoeuvre ?

En lisant les commentaires postés sous l’article évoquant la publication de la lettre, on s’aperçoit que beaucoup de gens félicitent André Darmon pour sa décision de la publier  dans Israël Magazine, et qu’ils sont nombreux à qualifier le pardon de  »rédempteur », terme éminement chrétien, le Christ étant désigné couramment comme  »le Rédempteur ». Certes, le pardon est rédempteur, et tout ce que vous voudrez. Oui, le pardon c’est magique. Il libère, il guérit, il allège et crée du changement, certains disent même : des miracles. D’accord. Mais, en l’espèce, s’agit-il bien de pardon ? 

Le comique repenti demande pardon, et il serait sincère : j’estime que nonj’estimequenelle, même, tiens, voilà, c’estune formule ramassée pour exprimer mon intime conviction : ce n’est pas de pardon qu’il s’agit, mais d’une énième quenelle… Car le pardon n’est ici que le thème d’un sketch. Ce n’est d’ailleurs pas une première, car je me souviens de son grandiloquent  »Pardon, ô peuple élu ! » dans un de ses  »spectacles », exclamation qu’il faisait suivre d’un bras d’honneur agrémenté d’une grimace de débile, bouche ouverte et roulant des yeux…

Alors si ce n’est pas une demande de pardon, qu’est-ce que c’est ?

Une tartufferie. 

Ce type qui se présente comme un incompris, comme un brave garçon repentant qui ne voulait que faire rire, et qu’on accuse à tort de propager la haine, ba voyons, c’est évidemment un nouveau Tartuffe, et la tartufferie, sa spécialité, avec la quenelle ! Il veut passer maintenant pour une grande âme, pour un saint homme, visité par l’Ange du Regret. Il fait son examen de conscience pour pouvoir quitter le monde, (ou la scène, je sais plus) en paix. Shalom mes frères. Manquerait plus qu’il se convertisse au judaïsme, la totale. Remarquez, en ces temps d’inversion des valeurs, et où toutes ces stars perdent la boule – regardez l’autre comique, Gad Elmaleh qui avoue son amour pour la Vierge et fait la promo de son film en compagnie de madame le Rabbin Delphine Horviller et en laissant courir le bruit qu’il s’est converti au catholicisme- plus rien ne nous surprend. Madonna qui pète les plombs après avoir  »étudié la Kabbale » et verse dans le satanisme… Non, rien ne nous surprend plus. Si ? 

Relisez le Tartuffe de Molière, les aventures d’un faux dévot et d’un anthentique escroc… D’un imposteur. Et vous allez reconnaitre à n’en pas douter l’individu dont on parle, et à mon avis, beaucoup trop, d’ailleurs.

C’est dans Tartuffe que l’on entend l’ultra-célèbre  »Cachez ce sein que je ne saurais voir », vous vous rappelez ? Une famille héberge un faux dévot qui ne trouve rien de mieux que de déclarer sa flamme à l’épouse du maitre de maison… Le fils, qui a entendu toute la déclaration, veut ouvrir les yeux de son père en lui révélant que le soi-disant religieux qu’il a chez lui convoite sa propre épouse… Mais le père ne croit pas son fils et même, il le deshérite ! Car Tartuffe, en jouant les humiliés et les martyrs persécutés, renverse la situation à son avantage, tant et si bien que le maitre de maison finit par lui léguer tous ses biens, dame, il a menacé de quitter la maison… Loin de croire son propre fils il supplie le faussaire de rester. De lui pardonner !

Cette pièce en traitant des faux dévots, des malfaiteurs et des escrocs qui trompent leur monde en jouant les religieux, voire, les saints, parle aussi du pouvoir et de l’exercice de l’autorité. Tartuffe est la pièce la plus célèbre de Molière, avec le Malade imaginaire… Et l’Avare aussi, je suppose. En fait en voyant le Derrière de Valérie Lemercier, pas son derrière, son film, allons ! En voyant d’ailleurs plutôt un extrait du film, l’autre jour, grâce aux algues au riz de Youtube qui me l’ont mis au menu, d’un coup j’ai tilté… On voit un jeune homme se lever, comme paraissant incommodé de voir une femme se découvrir pour donner le sein à son enfant, à table… Le comique de la chose, c’est que c’est Dieudonné qui joue ! (Dieudonné, franchement, quel prénom, j’vous jure… Pourquoi pas Diablevendu ? Dieuprêté ? Dieulivré ? Dieulivrééé… Libérééé… Pauvre vieux, c’est pas facile à porter un prénom pareil… et ça explique peut-être bien des choses… Je préfère encore l’appeller par son patronyme, M’bala M’bala, ou mieux, M’bala X2, plus court, plus concis !)  Donc il regarde la femme se mettre à donner le sein, et il se lève, outré, pour aller se réfugier sur la terrasse, comme s’il ne pouvait pas voir ça… Cachez ce sein… Je m’suis dit tiens, c’est drôle, le jeune type qui joue les mecs pudiques, c’est Dieudonné, (putain ce nom…!!) marrant, je ne savais pas qu’il avait fait acteur aussi. Jeune, il est plutôt beau gosse… Et il joue déjà les Tartuffe ! Un rôle qui lui sied à merveille !

Le clown veut faire un dernier tour de piste. Etre dans la lumière, une dernière fois… C’est humain. Ce qui est choquant, c’est qu’il veuille, pour cela, situer ses motivations sur le terrain spirituel. Qu’il se donne le beau rôle. Qu’il joue les directeurs de conscience. Et qu’il conseille à Soral d’en faire autant, allez, va demander pardon à Israël Magazine, allons, qu’est-ce que ça peut foutre… ? C’est ce qu’il dit, texto, dans une vidéo postée le surlendemain de la grand messe cathodique que j’évoquais en commençant : la lettre pouvait faire illusion. (Encore des mots, toujours des mots…) Mais pas la prestation ensuite devant son ordi et qu’il a mise en ligne…

Bref, il essaie de faire parler de lui (il cherche le buzz, en langage de djeun’es) et de renverser les choses : se faire passer pour un mec bien. Ce qu’il n’est pas. C’est à mon avis une tentative d’échapper à la justice, également. Comme il a été condamné plusieurs fois pour fraude, escroquerie, blanchiment d’argent et incitation à la haine, il risque de se retrouver sur la paille, d’autant plus que sa productrice et ex-compagne, la génitrice de cinq de ses enfants, Noémie Montagne, porte plainte, finalement, elle aussi. C’est dans libé du 25 octobre dernier. Pour harcèlement et escroquerie. Notre nouveau Tartuffe est bien dans la mer mouise.

La cause est entendue. Affaire suivante…

Ce qui lui fait le plus peur, je crois, depuis son pseudo-pardon, c’est de perdre ses fans, ces créatures s’abreuvant périodiquement de haine anti-juive, qui ne viennent que pour communier dans un grand bain de foule où l’on paie pour adorer le gourou qui se la joue enfant rebelle… Quel pied de pouvoir s’enivrer, de pouvoir haïr ensemble, impunément, et bruyamment… De communier tous ensemble dans la haine du Juif, d’Israël, et du Système qui le persécute, lui, personnellement. (Parano, le mec, en plus du reste, patience, je vais développer.)

Sa grande peur, disais-je, c’est celle de perdre ses fans, rhââââ… la vache ! L’angoisse que ça doit être… Sans ses fans qui le font vivre en venant à ses spectacles (pourtant interdits) que deviendra t-il ? Et s’ils l’accusaient de baisser son froc…? De se soumettre à la juiverie, aux sionistes…? D’être lâche..? Je n’invente rien, ce sont les suppositions que l’humoriste ou prétendu tel se pose et énumère, monologuant devant son écran. 

Oui, qu’adviendrait-il de lui si ce public prenait ce pardon pour argent comptant ? Ce serait la cata. Plus de clientèle. La faillite. La ruine. La banqueroute.

C’est pour eux je suppose que M’bala X2 a tourné cette vidéo qui ne laisse aucun doute, quant à ses motivations réelles, c’est à ses fans qu’il s’adresse, en leur suggérant de ne pas trop prendre au sérieux ladite demande de pardon, il leur fait un énorme clin d’oeil, genre, vous inquiétez pas les gars, je suis toujours le même gros con qui dit tout fort ce que vous pensez tout bas, me lâchez pas surtout, tout ça c’est des conneries, ce pardon, c’est pour de rire… Non, yé né pas changé…

 »Spectateur de mon propre panache »

Ne riez pas, c’est textuellement ce que dit cet attardé, c’est pas du vice, de venir demander pardon et de se trouver  »un panache incommensurableImmense » ? (Sic.)

Ses excuses, c’est du flan. Il est évident qu’il est dans la posture, et dans la mise en scène, deux choses tout à fait incompatibles avec la sincérité et l’honnêteté requises, il me semble, pour demander pardon. Ce pardon est un caillou dans l’eau pour voir si ça fait des ronds. C’est une provoc, une grimace de plus : M’bala X2 souffre à mon avis d’une pathologie très répandue, c’est un profil borderline, je ne suis pas psychiatre mais l’affaire parait claire. Tapez personnalité borderline sur Goûts-Gueules, et vous verrez, vous reconnaitrez le monsieur.

En plus il en fait dix caisses, il ne peut pas s’empêcher d’en rajouter, en vrai malade mental et comme le vrai pervers narcissique qu’il est : comme tous ceux de son espèce, il ne connait que la provocation et l’ironie narquoise. Comme tous les pervers, il jouit de la désorientation, du désarroi de ceux auxquels il s’adresse… Si vous ne me croyez pas, regardez la video dont je vous parle, publiée le 12 janvier 2023, et qui vous enlèvera vos dernières illusions, si vous en aviez, dans laquelle il jubile, et se trouve, donc, un  »panache incommensurable »… Narcisse se mire et s’admire,  »Dieudo » aussi. (Dieudo de dos ? Non, Dieudo de face) Il se prend carrément pour Cyrano ! Ecoutez et vous verrez que c’est tout sauf du pardon. C’est même tout le contraire… Il nargue les gens blessés par ses singeries, par cet obscène shoah-ananas, tous ces gens dont les plaies se sont infectées à cause du poison versé dessus, il menace, si vous ne me pardonnez pas vous resterez dans la colère et dans la rancune… Les  »rageux » qui persistent dans le  »ni oubli ni pardon », il les menace de l’enfer, un enfer en forme de cul-de-sac ! Drôle de pardon !

Voilà, c’est dit, il ne demande pas pardon, c’est clair… Au contraire, il prétend réduire ses adversaires à l’impuissance, vous voyez, vous ne pouvez rien contre moi, chui trop fort… Toutes ces fanfaronades, ces postures de faux dévot, c’est tout sauf de la repentance, tout sauf des remords… Ce qu’il demande en réalité c’est qu’on efface son ardoise. Qu’on veuille bien passer sur ce qu’il appelle complaisamment ses outrances. En réalité, il nargue. Il en rajoute, goguenard, il prétend donner l’exemple, il s’esclaffe et qualifie sa voie d’artistique et de religieuse. Ce type n’a peur de rien, et il ose tout…

Cinglé ? Oui, sûrement. Il est condamné à deux ans de prison ferme, mais sa place est à l’asile.

Evidemment il manie en maître l’arme de l’inverson accusatoire, le pauvre chéri tendrait ses mimines depuis des années,  »sans jamais trouver l’étreinte fraternelle qu’elles appelaient de leurs voeux », sic. C’est lui qui attaque, qui ridiculise, qui ricane, mais c’est lui la victime… Ba voyons !

Inversion accusatoire, railleries sur les  »rageux »… Mortifié qu’on ne prenne pas ce pardon au sérieux, il a publié une nouvelle vidéo, intitulée Patience, dans laquelle il invoque le temps, mais, mon pauvre vieux, le temps ne fait rien à l’affaire…!

Un vrai Tartuffe, ça oui. Un rôle qui lui irait rudement bien, je le dis et je le répète. Car finalement ses tartufferies n’amusent plus que lui… Foutu pour foutu, autant retenter au cinéma… En vrai, je m’en fous, de M’bala X2.

Moi, comme comique, je préfère, et nettement, Gaspard Proust, que je trouve éblouissant de drôlerie, de finesse, et puis aussi Blanche Gardin, qui sort des énormités avec flegme, de sa douce voix, et dont la fausse candeur me fait craquer ! Dieudo, je m’en branle m’en fiche! je m’en contrefous, la vérité, de tout ce qu’il peut bien raconter comme conneries ! Il fait rire que les cons, de toute façon, les antijuifs et les simples d’esprit ! Cette dernière catégorie étant d’ailleurs surreprésentée, comme on le constate en lisant les commentaires dithyrambiques sous les vidéos de leur idole, rédigés dans une langue qu’on a peine à reconnaitre, tant l’orthographe et la syntaxe sont malmenées… Du coup, on le constate, le public de ce monsieur se compose de désavantagés de l’intelligence, sa cible c’est les sous-doués, les bas du front, les bas de plafond, les ratatinés du bulbe rachidien !

…Et eux, que deviendront-ils, les malheureux, sans leur champion ?

Ma foi, qu’ils se démerdent. Il leur reste Bigard, z’ont pas tout perdu. Et Soral.

 »Des Israéliens me rejoignent », affirme t-il, la lippe gourmande. Espère, pépère… Et s’il y en a, ce dont je doute fort, ils doivent pas être légions… Y’en a pas tripette, comme disait mon instit, monsieur Bunel, quand j’étais en CM1. Ce cher vieux Bunel… Il avait comme ça tout plein d’expressions savoureuses, comme  »Y’a d’la veine que pour la crapule…Mais y’a qu’la canaille qui s’en plaint. » A moi il disait souvent  »Stora, vous avez un poil dans la main qui vous sert de canne… » Ce cher vieux Bunel… Evidemment on l’appellait Quenelle, cela va de soi.

Bien sûr il y a forcément, des nobles coeurs, des belles âmes, qui vont me traiter de vilaine haineuse, de soupçonneuse, de vilaine pas belle qui refuse d’accorder son pardon… Je m’en bats les couettes. Je leur pardonne d’avance, sans attendre le prochain Kippour !

Mais je comprends André Darmon, qui, lui, est authentiquement dans le lâcher-prise et l’ouverture du coeur ; l’envie de donner une chance. Je crois qu’il a voulu croire à ce qu’il a pris, certes assez naïvement, pour une vraie demande de pardon. Qu’il est tombé un peu dans l’angélisme… Il faut dire qu’en plus, ça lui faisait une sacré pub pour son magazine, alors… Nan, j’ déconne… André, si tu me lis, c’est pour rire, hein ! Te fâche pas, allez, reviens, c’est pour rire !

© Alma Médoubar

Depuis Beersheva, Israë, j’ai décidé d’écrire des articles, puisque les journalistes professionnels ne font pas leur boulot !


 »Alma Médoubar » veut dire en hébreu  »de quoi parle t-on » : c’est un nom en forme de blague car j’aime bien les blagues, et rigoler en général, quoi que les occasions de se marrer deviennent assez rares par les temps qui courent. Je veux parler d’Israël où je vis depuis quelques années, espérant intéresser autant ceux qui y vivent que ceux qui l’aiment de loin, sans complaisance ni tabou. Et de tout ce qui m’intéresse dans la vie : le monde, la politique, le bonheur, la joie, la santé, etc…

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