
Le catholicisme ne devrait pas avoir en France le même statut que l’islam tout simplement parce que le catholicisme fait partie de notre « substrat culturel ».
Combien de fois faudra t-il le répéter aux sinistres laïcards déboulonnerurs ?
Si un maximalisme égalitaire hors-sol et abstrait vous fait me rétorquer qu’il s’agit d’une « discrimination » de l’islam par favoritisme à l’égard de la christiannité, je réponds oui .
Discrimination non pas de citoyens musulmans mais discrimination naturelle et fondée en raison d’une religion, liée à une civilisation respectable mais hétérogène à la France car relevant d’une aire civilisationnelle distincte.
Il faut (aurait fallu…) maintenir en lisière l’expression de l’islam dans l’espace public, pour des raisons de laïcité mais « aussi » par souci légitime de préserver notre identité.
L’islam doit demeurer minoritaire et en position d’invité
L’islam doit demeurer minoritaire et en position d’invité.
Quant au catholicisme, certes soumis aux grands principes de la laïcité, il doit pouvoir désormais, en sa dimension culturelle, jouir d’un esprit de conservation collectif et d’une amitié bienveillante, quasiment nostalgique.
Il me semble que la laïcité doit pouvoir montrer plus de bonhomie à présent que cette religion est devenue, notamment avec ses églises et ses monuments, un « trésor national » à maintenir. Que l’on songe aux efforts collectifs pour restaurer Notre Dame qui appartient à tout le monde
Une culture, un mode de vie et une civilisation ne se défendent de l’entropie, c’est-à-dire aussi de la disparition, que par la discrimination régulée et intelligente de ce qui constitue son extérieur.
Pas de moi, dit la France, sans un non-moi.
La France n’est pas l’Angleterre ni l’Allemagne ( qui sont des « personnages » bien différents) mais elle est encore moins une terre d’islam. Son génie et sa personnalité, son histoire, nous commandent de le réaffirmer.
Il ne s’agit nullement de défendre la « religion » catholique et encore moins ses menées d’empiètement ( s’il y en a encore !…) sur la sphère publique, qui doit demeurer laïque : il s’agit de faire droit à la « culture » catholique qui au même titre que La Fontaine, Molière et même le Camembert fait partie intégrante de notre patrimoine.
Aux laïcards socialistes, il serait bon de rappeler d’ailleurs, comme l’avaient vu Nietzsche et beaucoup d’autres, que les idéologies socialistes ne sont probablement que des laïcisations des valeurs profondes du christianisme. Il s’agit de sauver l’humanité souffrante et d’offrir le progrès, l’égalité , la fin des oppression comme mirage paradisiaque.
Ayant cessé d’être virulent et agressif, voire hégémonique (comme peut l’être l’islam qui, lui, est politique par essence alors que notre laïcité est programmée par l’Église) le catholicisme, en principe politiquement dégriffé, n’est plus une menace pour la Cité.
Il fait partie de notre histoire la plus profonde et la plus charnelle. Il convient à ce titre que lui soit donnée une position privilégiée.
De même que la Libre pensée ou les Lumières nous sont consubstantielles , de même la mythologie chrétienne et la Légende du Christ ( comme disait le philosophe Alain) nous traversent et nous font être, corps et esprit, ce que nous sommes.
Aussi suis-je d’accord avec Elisabeth Lévy entendue ce matin sur Cnews : « Moi qui ne suis pas catholique, quand je vois des églises et des statues de la Vierge Marie, je sais que je suis dans mon pays la France »…
© Antoine Desjardins
Professeur de Littérature, Antoine Desjardins est co-auteur de “Sauver les lettres – Des professeurs accusent” (Editions Textuel). Membre du Comité Les Orwelliens, il écrit dans le Figaro Vox, Marianne, Causeur.