Rachi de Troyes, l’histoire d’une communauté

Dans le cadre de ses activités culturelles, le groupe Apostrophe a emmené une trentaine d’Apostrophiennes à Troyes pour une journée découverte de l’histoire de cette communauté millénaire.

Notre périple débute par la visite du village de Ramerup, lieu historique tout autant que symbolique.

La terre de Ramerupt est le lieu de repos de nos maîtres, les géants de la Thora, le gendre et la fille, les petits fils de Rachi, ainsi que de nombreux Baalé Tossafot.

Il nous fallait comprendre l’histoire, en partant dans les anciens lieux d’étude de ses descendants, notamment Rabbénou Tam l’un des petits fils de Rachi, un tossafiste de l’école des Tossastes, « ceux qui rajoutent ». Il s’agit de gloses et commentaires de plus de 30 traités de Talmud qui doublent le commentaire de Rachi. Il fut surnommé Rabbénou Tam, en référence au patriarche Yaaqov qui était tam, c’est-à-dire parfait, intègre.

Après avoir prié et pèleriné, direction Troyes, une très jolie ville avec ses maisons à colombages, nous voilà sur les pas de Rachi.

Qui était Rachi ? D’abord médecin puis vigneron et négociant, Il est le commentateur le plus lu et le plus traduit dans le monde.

Il a laissé un héritage fondamental pour la culture juive. Le génie et la transmission d’un judaïsme qui s’est constamment réinventé.

La visite de la Maison Rachi en compagnie d’Alexis Nelain, un guide performant et passionnant, nous offre un très beau témoignage de ce que le judaïsme peut apporter à la Ville. Vous serez immergé au cœur des bâtiments du 17e siècle de la Synagogue Edmond-J. Safra, logée dans une cour médiévale, reconstruite sur un ensemble de 2000m2 avec sa verrière à l’image des tentes de Jacob, qui étonne par sa majesté et sa clarté, une très belle invitation à découvrir l’œuvre de Rachi.

La bibliothèque, Yaël Pitoun, spécialisée dans le domaine de la pensée Juive, hebraïca, riche de 8000 volumes.en plusieurs langues, elle est aussi généraliste avec un important rayon en histoire, philosophie, linguistique littérature, sciences sociales, Les commentaires de la Torah, et du Talmud par Rachi font de lui l’auteur le plus publié au monde.

Dans la Salle Vitrail trône un magnifique arbre généalogique façonné par Vincent-Petit. Peuplé de fruits, d’oiseaux et de feuillages, il rassemble sept générations toutes reliées au Rabbin de Troyes. Ce chef d’œuvre occupe une place centrale dans la muséographie de la Maison Rachi.

Un Sefer Thora numérisé

La salle Tanakh Abba Samoun, plus communément appelée salle digitale, dispose de 3 grandes tables numérisées qui permettent de feuilleter les pages d’un sefer torah et d’accéder aux commentaires de Rachi, en Français, Anglais et Hébreu.

L’Oratoire

Embarquez à bord d’une machine à remonter le temps en franchissant les portes de l’oratoire et du Beth hamidrac. Un habitat très ancien, un intérieur charpenté en pans de bois, sans véritable couleur, avec un éclairage diffus et pauvret, tout nous laisse à penser que le Maître va franchir le seuil et s’asseoir à sa table.

La Salle Talmud

Dernière née de la maison, cette salle met à l’honneur le Talmud.

Un majestueux ascenseur orné d’un vitrail monumental nous amène dans cette salle d’étude qui nous a aidées à comprendre pourquoi un millénaire après, Rachi est toujours considéré comme le plus grand exégète de la pensée Juive.

Ce programme de visites et de médiations culturelles, qui abrite un parcours pédagogique de haut niveau, a été initié par la famille Pitoun.

Ce fut une journée étonnante passée dans un lieu mythique, forte en émotion et riche d’enseignements.

Merci aux organisatrices Sandra, Ghislaine et Sylvie qui ont travaillé de concert pour offrir aux participantes un moment magique.

Sylvie Bensaid

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6 Comments

  1. Un excellent reportage ! Mais il aurait fallu ajouter deux précisions importantes ; Rachi a vécu dans les années 1000 donc il y a plus de 12 siècles , Rachi est un intellectuel français puisque c’est le premier qui écrivait en français et non en latin comme les autres intellectuels de son époque !

    • SHALOM ANDRE SIMON,
      Les troyens ont de la chance,j’ai habité TROYES pendant 13 années, 1971 à 1983 ,
      mais il n’y avait pas toutes ces belles structures pour RACHI.
      je suis à GRENOBLE,nous avons un beau CENTRE CULTUREL et deux SYNAGOGUES.
      SHALOM ALEHEM
      GUY SOUQUIERES GRENOBLE.

  2. Merci de cet intéressant reportage. Il me semble essentiel que les Juifs fassent partager aux non-Juifs les trésors de leur réflexion, de leur culture. Les commentaires de Rachi sur l’Ecriture sont d’une merveilleuse richesse.

  3. Il serait bon de rappeler aux  » religieux »en Israël qui sous prétexte d etudier la thora. Ne travaillent pas ne veulent pas d etudes profanes pour leurs enfants. Que cet immense maître était effectivement un médecin et vigneron. Ils feraient bien de s en inspirer

  4. N’oublions pas non plus que les travaux de Rachi ont permis à tous les historiens de la langue française de connaître la signification de nombreux mots français en usage au temps de Rachi, puis tombés en désuétude.

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