On ne prête qu’aux riches
En termes de subventions internationales, les Palestiniens sont les champions du monde incontestés, avec un budget presqu’exclusivement alimenté par des donations publiques ou privées. Outre que ces subsides sont largement plus élevés que ceux dont bénéficient les vrais réfugiés, qui dépendent tous du Haut-Commissariat aux Réfugiés, ils concernent en réalité des bénéficiaires issus d’aïeux dont le seul rapport avec le statut de réfugiés est qu’ils ont vécu pendant deux ans dans la Palestine mandataire. Les subsides font donc vivre la troisième ou quatrième génération née dans ce qui est déjà un État de facto (Gaza) ou administrée par un Président « démocratiquement » élu pour quatre ans le 9 janvier 2005, Mahmoud Abbas, qui a oublié d’organiser des élections depuis cette date. Bon 18ème anniversaire, Abu Mazen !
Mais ça, c’est le réel.
Dans l’imaginaire mondial multiplié par les tonnes de bienveillance dont les Palestiniens bénéficient de la part des médias, les Juifs sont riches. Ontologiquement. Ils naissent riches, ou ils le deviennent le jour où ils se convertissent au judaïsme.
Du coup, on se demande pourquoi, au lieu de vouloir convertir tous les Terriens à l’islam, les musulmans ne choisissent pas l’option conversion !
Rectifiez vos Bibles : Jésus chassait les marchands de la Mosquée, pas du Temple !
Les Arabes, du temps où le peuple palestinien n’existait pas encore, puis les dirigeants palestiniens après la création de celui-ci par le KGB[1], n’ont jamais raté une occasion de rater l’occasion de faire la paix, alors pourquoi prendraient-ils une décision sensée dans le domaine religieux ? Question rhétorique, puisque le judaïsme s’oppose au prosélytisme au point de transformer la conversion en gymkhana intellectuel.
Révisions : 1937-refus par la Ligue Arabe de la Commission Peel, 1947-refus de la même du plan de partage de l’ONU, 1949-refus de négocier la paix par les sept États arabes qui avaient déclenché la guerre, d’où le fait qu’il n’existe que des accords d’armistice signés par Israël individuellement avec chacun de ces États ; 1967-refus de l’échange « terre contre paix » proposé par l’État juif après sa victoire dans la guerre des six-jours : les trois NON de Khartoum ; 1993-après la signature des Accords d’Oslo, refus de la partie palestinienne d’honorer sa seule obligation, la cessation du terrorisme ; 2000-refus par Arafat des Accords de Camp David ; 2007-conclusion sur un non-lieu de la conférence d’Annapolis ; 2021-signature des Accords d’Abraham entre Israël et quatre pays musulmans, caca nerveux de Mahmoud Abbas et début de lassitude de la part des alliés arabe inconditionnels de la justeluttedupeuplepalestinien…
Goebbels accusait, accusait, mais il manquait d’imagination
Le peuple palestinien n’a comme Histoire que des épisodes de l’histoire juive transcrits en une geste musulmane, qui vise à faire pré-exister la Palestine à la préhistoire et l’islam à Mahomet.
Dans cette absence de passé, de langue spécifique commune, de traces historiques, de vestiges archéologiques, de littérature, etc., un besoin d’exister s’est fait jour, qui se réduit à l’éradication d’un ennemi commun, comme seul horizon.
Le cochon étant haram, le slogan chanté en Palestine et chez ses alliés est « dans l’antisionisme, tout est bon ». Il se décline en couplets d’une rafraîchissante inventivité.
En 2011, des attaques de requins en Égypte ont été attribuées au Mossad[2]. Deux ans plus tard, un aigle capturé par le Hezbollah au Liban a été accusé d’espionnage : il était bagué par l’Université de Tel Aviv, donc aussitôt classé espion maléfique. L’Université de Tel Aviv a initié, dans les années 1980, l’un des programmes d’observation aviaire les plus avancés au monde, cartographiant les voies de migration de plus d’un demi-milliard d’oiseaux migrateurs qui survolent Israël deux fois par an[3]. Tous, probablement recrutés par le Mossad… La preuve, en 2011, c’était l’Arabie saoudite qui avait capturé un vautour fauve bagué, portant le même sigle sur son GPS[4].
Dans un autre registre, citons en vrac le vol d’une chaussure à Londres en 2015, dans la résidence d’un lobbyiste palestinien[5], le vol des nuages au-dessus de Téhéran en 2018 pour expliquer la canicule[6], la défaite humiliante de l’Iran au foot en 2022, à cause d’Israël qui a fomenté les manifestations de femmes à Téhéran et ailleurs, pour faire échouer l’équipe de la République islamique d’Iran[7]…
On croyait avoir tout vu, meuh…
Meuh on avait tort, car l’année 2023 est âgée de moins d’une semaine et déjà riche de deux accusations zoologiques contre Israël : d’après le principal syndicat anglais d’enseignants, le NEU (National Education Union) les colons israéliens dresseraient des sangliers pour faire peur aux enfants palestiniens[8]. Sont-ils vraiment assez NEUneu pour y croire ou croient-ils que leurs adhérents le sont et avaleront l’hameçon avec l’appât de l’antisionisme ?
Ils s’en fichent, mais plusieurs villes israéliennes, notamment Haïfa, ont vu défiler de tels troupeaux d’animaux aussi anti-casher que haram. Alors, l’argument ne tombe-t-il pas à l’eau ? À moins que Haïfa soit aussi en territoire occupé ? Ça, c’est ce que croit le Président, qui avait déjà lancé une accusation aussi cochonne en 2014[9].
Pourquoi s’arrêter aux porcins, quand les bovins peuvent être source d’inspiration ? Le 3 janvier, Al-Hayat Al-Jadida, le journal de l’Autorité palestinienne[10], produisait un témoin qui avait rencontré des vaches « recrutées et entraînées »par Israël pour espionner les faits et gestes des paysans du village de Khirbet Yanun. Les bovines (qui n’habitaient pas Pantine, dans le 9-3) procédaient grâce au médaillon accroché à leur cou. Ce médaillon aurait contenu, d’après l’homme qui a vu les vaches, un micro chez les unes, une caméra chez les autres…
Alors imaginez les tonnes de données que doivent recueillir sur les Alpes françaises les vaches helvétiques avec leurs énormes cloches, probablement équipées de radars et de lance-missiles ! Ah ah ! On rigole moins, maintenant, hein !
© Liliane Messika
Écrivain, Essayiste, conférencière, traductrice, Liliane Messika est auteur de plus de 30 ouvrages, dont plusieurs sur les conflits du Moyen-Orient. Liliane Messika est membre du comité de rédaction de Menora.info.
[1] https://blogs.mediapart.fr/jjames/blog/031116/lolp-arafat-abbas-sont-des-creatures-du-kgb
[2] https://www.scotsman.com/news/egypt-refuses-rule-out-mossad-plot-link-deadly-shark-attacks-1693631
[3] https://www.ami-universite-telaviv.com/index.php/2013-05-26-08-41-51/recherche/sciences/zoologie/604-l-universite-de-tel-aviv-et-la-suisse-essaient-de-reintroduire-les-oiseaux-disparus-de-la-region
[4] https://www.bbc.com/news/world-middle-east-12120259
[5] https://fr.timesofisrael.com/une-chaussure-volee-par-le-mossad-fait-le-buzz/
[6] https://www.bfmtv.com/international/alerte-aux-vols-de-nuages-en-iran-les-services-meteo-dementent_AN-201807020086.html
[7] https://www.ynetnews.com/article/by00dgyquj
[8] https://worldisraelnews.com/israelis-release-wild-boars-to-scare-palestinian-children-uk-education-union/
[9] https://www.jpost.com/Arab-Israeli-Conflict/PA-chief-warns-against-resorting-to-religious-war-382499
[10] Traduit sur https://palwatch.org/page/32475
J’ai bien ri …si ce n’était si tragique au fond…merci Madame!
Merci Liliane, j’ai beaucoup apprécié et ri de votre ton plein d´humour.Les musulmans devraient se sentir honteux, mais ne rêvons pas….. Merci
Excellent humour! Si j’osais plagier une maxime célèbre, je dirais de Liliane Messika : Castigat ridendo mendacia.