Tribune Juive

Nous continuerons à dénoncer les mensonges du « Monde »: Karim Younis, libéré par Israël, n’est pas un « prisonnier politique », mais l’assassin en 1980 d’Avi Bromberg, soldat israélien

Clément Weill-Reynal a raison de parler de « détestable complaisance du « Monde » face au terrorisme palestinien ». « TJ » insiste: le traitement par « Le Monde » de l’info concernant Israël est trop souvent inexact. Frisant, à force de distorsion de la vérité, la malhonnêteté vis à vis du lecteur, mais encore une obsession parvenue à son acmé.

« Israël libère Karim Younis, le plus ancien prisonnier politique palestinien », titre Clothilde Mraffko:

« Membre du Fatah, l’homme de 66 ans, Palestinien citoyen d’Israël, avait initialement été condamné à mort en 1983 pour avoir tué un soldat israélien », -( un détail)-, mais l’homme, « qui a affirmé avoir renoncé à la violence, est aussi le symbole de l’impuissance des dirigeants palestiniens puisqu’il est l’un des rares prisonniers politiques palestiniens à ne pas avoir bénéficié d’une libération anticipée, ni en 1985, lorsque son nom avait été évoqué dans un possible échange de prisonniers, ni pendant les accords d’Oslo, en 1993, ni en 2011, lorsque son complice, Sami Younis, est sorti de prison dans le cadre d’un échange de détenus, ni en 2013 – le gouvernement israélien, déjà dirigé par Benyamin Nétanyahou, avait alors refusé que des détenus ayant la citoyenneté israélienne soient libérés dans le cadre d’un accord avec l’Autorité palestinienne ». 

Karim Younis, le jour de sa libération après quarante ans d’incarcération, à Arara (Israël), le 5 janvier 2023.
Karim Younis, le jour de sa libération après quarante ans d’incarcération, à Arara (Israël), le 5 janvier 2023. Ahmad Gharabli / AFP

« Libre, mais ne s’appartenant pas encore tout à fait, l’air un peu perdu, il répond de bonne grâce »

Et notre romancière y va, narrant de ce style niais pour romans à l’eau de rose l’arrivée du détenu libéré : « Keffieh sur les épaules et crâne rasé, debout dans la grande tente dressée vers l’entrée du village d’Ara, dans le nord d’Israël, Karim Younis avait l’air un peu perdu, derrière ses lunettes rectangulaires, jeudi 5 janvier, dans la soirée. Un flot continu de voisins, militants et anciens prisonniers se pressait autour de lui pour l’embrasser, prendre quelques photos, lui glisser un mot ; toutes les cinq minutes, il répondait aussi de bonne grâce au téléphone qu’on lui tendait. Après quarante ans dans les prisons israéliennes, le plus ancien détenu palestinien est désormais libre, mais ne s’appartient pas encore tout à fait: « Je ne peux exprimer ce que j’ai en moi et ce que je ressens. Aujourd’hui, j’ai humé l’air et j’ai vu le soleil », avait-il décrit quelques heures plus tôt, à son arrivée dans le village. L’ex-détenu s’est d’abord recueilli sur la tombe de ses parents – sa mère est décédée en mai 2022 – avant de rejoindre ceux venus le féliciter. « Chaque histoire de prisonnier est l’histoire de tout un peuple, et je suis fier de faire partie de ceux qui se sont sacrifiés pour la Palestine », leur a-t-il dit ».

Enfin, arrivent les faits, une peccadille

« Karim Younis a été condamné à mort en 1983, pour avoir, avec deux de ses proches, Sami et Maher Younis, enlevé et tué un soldat israélien, Avi Bromberg, en 1980, sur le plateau du Golan, occupé par Israël ». Sa peine a été commuée en prison à perpétuité, puis, en 2012, réduite à quarante ans ».

Les très méchants israéliens

« Jeudi matin, avant l’aube, Karim Younis avait été extrait de sa cellule de la prison de Hadarim et transporté jusqu’à Raanana, dans le centre du pays, où les services de sécurité l’ont déposé. Il a dû demander à des passants de lui prêter leur téléphone afin de pouvoir joindre sa famille et rentrer chez lui ». Dans l’après-midi, la police a fait annuler un cortège prévu dans son village ».

Et Clothilde Mraffko de relayer la voix des amis de l’assassin libéré après avoir purgé sa peine: « Par la longévité de sa peine, Karim Younis incarne la ‘soumoud, la résilience palestinienne' »explique celle-là, « 18 ans, venue de Majd Al Krum, à une heure de route, pour saluer le prisonnier libéré. Je suis fier, poursuit cet autre, un voisin de 21 ans: On a grandi en entendant répéter son nom ». 

Pour Rappel: Membre du Fatah, Karim Younis a été nommé au sein du comité directeur du parti en 2017 et dispose d’une influence politique certaine.

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