Un sondage nous informe sur la notoriété des ministres français.
-Certains sont connus et populaires: Bruno Le Maire.
-D’autres sont connus et peu populaires: Eric Dupont-Moretti et Gérald Darmanin.
-D’autres encore sont peu connus et peu populaires: Pap N’diaye et Olivier Dussopt.
– Quant à Sébastien le Cornu, il est inconnu, mais parvient à être populaire.
L’impression générale qui se dégage de ce sondage, c’est qu’on a dépassé le stade du désamour ou de la rancune, au profit d’une très grande indifférence.
En fait, plus personne ne croit à l’influence concrète du gouvernement sur le cours de la vie.
Pour une grande partie des Français, les ministres, en plus d’êtres inutiles, ne sont même plus divertissants.
Autrefois, il n’y avait pas les meutes numériques et la transparence, tyrannie de l’instant.
Aujourd’hui un ministre peut voir sa vie broyée en quelques heures. Et quand il s’effondre, une grande partie des citoyens reste sans pitié.
Ça nous rappelle « Les Tontons flingueurs »:
-Je ne te dis pas que ce n’est pas injuste, je te dis que ça soulage!
Certes, « ministre » n’est pas une situation très enviable, mais si tant de gens se détournent de la politique, c’est parce que ceux qui gouvernent déçoivent.
Cette déception est la conséquence directe d’un double discours.
Les politiques se font humbles devant une grève ou devant un fait divers.
Ils disent alors: « L’État ne peut pas TOUT! »
Ils ont raison!
L’État ne peut pas TOUT!
Le problème, c’est qu’après ces moments d’humilité, ils affichent une prétention effarante.
Ils nous disent alors qu’il sont là:
-pour transformer le pays,
-pour sauver la planète
-pour changer la vie.
Concrètement, ceux qui gouvernent n’ont aucune influence sur le départ d’un train à la veille d’un week-end de fête, mais ils promettent des RER partout, dans 10 ans!
Autre exemple:
Ils donnent aux bureaucrates les pleins pouvoirs pour interdire les voitures thermiques dans 12 ans, mais dans le même temps, ils sont incapables d’entretenir des centrales nucléaires!
Ils vont même jusqu’à rouvrir des centrales à charbon.
On passe très vite de la grandiloquence à l’impuissance que nous ne nous priverons pas de nommer de son vrai nom: l’incompétence!
Ajoutons à cela le sentiment d’un « 2 poids, 2 mesures ».
L’État est intraitable avec ceux qui respectent les règles,
Mais il est faible quand il est défié par une minorité agressive.
Quand il n’y a pas de risque, les ministres paradent,
Quand il y en a, on ne les voit plus!
Omniprésents pour fustiger les avions d’affaires,
Mais plus discrets quand il s’agit d’éviter que la trêve des confiseurs ne tourne au vinaigre.
© René Seror