Dans le cadre des élections à la présidence de la Wizo qui auront lieu le 12 décembre 2022, 3 candidates se présentent à cette élection. Entretien avec Alexa Amram.
Tribune Juive : Qui êtes vous Alexa Amram ? Parlez nous de votre parcours ?
Alexa Amram : Même s’il est toujours difficile de parler de soi, ce que je peux vous dire c’est que je suis une femme active, engagée et de conviction. Je suis née et j’ai grandi à Marseille, ville
cosmopolite, authentique et vivante qui a forgé mon caractère et mon endurance.
D’ailleurs, j’ai obtenu ma maitrise de Droit à l’université d’Aix en Provence quelques semaines
avant la naissance de mon premier enfant ! Il était important, pour moi, de concilier en toute
normalité ma vie professionnelle et ma vie privée… Deux autres enfants ont rapidement suivi.
Aujourd’hui, Nathan, Hanna et Léane ont 26, 24 et 22 ans. Ils sont ma fierté et mon bonheur !
Mon besoin d’entreprendre est dans mon ADN. Aussi, lorsque nous nous expatrions à Hong-
Kong, durant quelques années, pour suivre mon époux dans son activité professionnelle et
pour donner à nos enfants l’opportunité de découvrir d’autres cultures, je saisis cette
occasion pour travailler et découvrir un monde d’une puissante énergie.
Cette expérience très enrichissante m’a donné le goût des autres que je mets toujours à
profit, à la Wizo comme dans mon parcours professionnel d’agent immobilier.
Aussi loin que je me souvienne, ce désir de l’engagement est lié à mon histoire familiale.
Petite fille de déportée, j’ai tenu à poursuivre le travail de transmission de la mémoire pour
lequel ma grand-mère a milité toute sa vie. Un devoir et une responsabilité dont j’ai toujours
mesuré l’enjeu. Dans un contexte très tendu pour les Juifs de France, il était devenu urgent de
mobiliser.
Ainsi, en 2018 et 2019, avec le comité Association pour la mémoire et le rassemblement, nous
avons pu réunir près de 500 personnes lors des cérémonies de commémoration de Yom
Hashoah à Marseille. Un rendez-vous qui, jusqu’alors, ne touchait pas un tel public !
En 2019, avec les mêmes organisateurs, j’ai, également, organisé une conférence sur un
thème qui me tient profondément à cœur, celui de l’antisionisme et de la désinformation. Cet
événement a répondu, plus que jamais, aux préoccupations et aux difficultés du moment.
En 2020, en femme sioniste que j’ai toujours été, j’intègre la Wizo en tant que responsable de
la section Wizo Marseille et comme membre du bureau directeur de Wizo France.
Tribune Juive : Pourquoi vous présenter à Présidence de la Wizo ?
Alexa Amram : Je veux rendre à la Wizo ce qu’elle m’a donné. Autrement dit, je veux pouvoir agir pour Israël.
Sioniste dans l’âme, je souhaite m’investir toujours plus dans la mission de solidarité de la
Wizo envers les femmes et les enfants en Israël.
L’aspect concret de l’action de la Wizo est un atout. Il est au cœur de ma motivation. Lors de
mes nombreuses visites dans les institutions wizéennes, j’ai pu le constater avec beaucoup de
réalité.
Aussi, le projet que je conduis se veut être un projet réaliste d’autant qu’il est basé sur mon
expérience de la proximité.
En tant que femme engagée, je connais l’efficacité du terrain.
En tant que membre du Bureau Directeur de Wizo France, je sais avec précision le
fonctionnement de notre association, son cadre et ses règles.
Cette connaissance de la Wizo, j’ai envie de la partager et de la faire fructifier !
En tant que candidate, c’est la raison pour laquelle, je formule des espoirs ambitieux et
lucides, plutôt que des promesses irréalisables.
Tribune Juive : Qu’avez vous envie d’apporter à la Wizo ?
Alexa Amram : Une de mes priorités, si j’ai l’honneur d’être élue, sera de fédérer, et c’est très important, en organisant des événements intergénérationnels. Impliquer le plus grand nombre dans la
mission de solidarité de la Wizo, impliquer des femmes issues de tous les horizons ! Je pense
à développer des rendez-vous avec la jeunesse, proposer des programmes d’accompagnement pour les femmes afin de mettre en avant leurs compétences.
Vous le savez, la Wizo a été créée il y a 102 ans sur une idée de solidarité, par des femmes sionistes qui ont voyagé en Israël et ont voulu aider les pionnières à construire le pays.
Elle est aujourd’hui le premier partenaire social privé d’Israël et compte plus de 800 institutions tournées vers l’éducation, le statut des femmes et qui luttent contre la détresse familiale. C’est une force incroyable !
Aujourd’hui, plus que jamais, il nous faut mettre en avant cette puissance et ce travail. Il nous
faut le prolonger grâce à notre mobilisation. J’ai, d’ailleurs, l’intention, d’organiser davantage
de déplacements en Israël pour montrer ce que nous faisons.
Rien ne pourra se faire sans une communication efficace qui saura valoriser, auprès des
adhérentes et des donateurs, la totalité de nos actions ainsi que leurs bénéfices !
Nous sommes tous conscients, qu’il n’y a pas d’action performante sans communication.
Faire connaître, identifier, convaincre et agir : il est, donc, primordial, que la Wizo France soit
une marque forte auprès de la société civile et des institutions.
Tribune Juive : Sur quels points essentiels marquerez vous votre empreinte ?
Alexa Amram : Si l’objet principal de l’association est la collecte de fonds à destination des institutions Wizo en Israël, Wizo France est, également, active au niveau local dans la lutte contre la violence
faite aux femmes.
A ce titre, je voudrais faire de Wizo France l’interlocuteur privilégié et le partenaire de toutes
les femmes de la communauté.
En effet, il est de notre devoir d’être un porte-parole incontournable afin d’interagir avec les
instances nationales.
Tribune Juive : avez vous d’autres souhaits ?
Alexa Amram : Ce ne sont pas les idées concrètes qui manquent : Il nous faut ouvrir d’autres sections en France pour renforcer le maillage territorial, augmenter notre visibilité et donc consolider
notre action.
Je nourris également l’espoir d’impliquer et de sensibiliser les jeunes à notre démarche en
développant les volontariats au sein des « Villages Jeunesse ». C’est un des moyens pour
assurer la relève et notre avenir.
Propos recueillis par Sylvie Bensaid
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