Après des mois de manifestations de femmes et des centaines de morts liés à la répression des manifestations, le procureur général d’Iran vient d’annoncer ce dimanche la dissolution de la sinistre Police des moeurs.
Cette annonce est une nouvelle extraordinaire si elle se vérifie.
C’est en tout cas le premier signe tangible d’une reculade du régime des ayatollahs devant la force et la détermination des manifestantes.
Les femmes d’Iran se contenteront-elles de ce gage de bonne volonté ? Nul ne le sait. De fait c’était le régime lui-même qui était visé par les slogans « mort au tyran », par les brulages de voiles et les séances de cheveux coupés régulièrement pratiquées par les manifestantes.
De plus l’annonce-même de cette suppression de la Police des moeurs ne constitue en rien une garantie pour les femmes si par exemple la milice du régime, les Gardiens de la révolution, reprend les prérogatives de cette police dédiée à la répression des femmes et des homosexuels.
La mainmise de la république islamique sur le corps des femmes et surtout sur leur visage est le coeur de son système répressif.
Bien sûr qu’une annonce faite par un tel régime ne mérite que peu de crédit et qu’il faut la considérer avec des pincettes.
Mais comme dans tous les régimes autoritaires le premier recul peut être fatal au régime.
Si demain les femmes iraniennes peuvent se promener cheveux au vent, ce sera le début de la fin de la république islamique d’Iran.
Mahsa AMINI, la jeune fille qui provoque la grave crise du régime, est une jeune kurde d’Iran âgée de 22 ans qui était en visite à Téhéran avec sa famille quand elle a été arrêtée par la Police des moeurs parce que son voile était mal ajusté. Trois jours plus tard, alors qu’elle n’avait toujours pas reparu, sa famille apprenait sa mort au commissariat.
Le corps de la malheureuse n’a bien sûr fait l’objet d’aucune autopsie indépendante et il peut être considéré comme acquis que ce sont les mauvais traitements ou les tortures qui ont causé sa mort à 22 ans le 16 septembre 2022.
La dissolution de la Police des moeurs suite à ce meurtre constitue donc un premier aveu timide de la brutalité de cette police à l’égard des femmes.
Dans tout le monde occidental de nombreuses protestations contre la mort de Mahsa AMINI et de solidarité avec les femmes d’Iran se sont déroulées depuis deux mois. Il n’en va malheureusement pas de même dans les pays non occidentaux pour lesquels la République islamique d’Iran fait figure de leader depuis sa création en 1979.
L’Iran a rompu à cette date avec ses traditions universalistes et le régime s’est lancé dans un soutien mondial au terrorisme. C’est le régime des ayatollahs qui finance et arme le hezbollah, le hamas, et le régime de Bachar en Syrie.
C’est l’Iran qui entretient la guerre au Yémen et menace militairement l’Arabie Saoudite et les Etats du Golfe persique.
C’est l’Iran qui démonise les Etats-Unis appelés « grand satan » et Israël.
Le peuple iranien est un grand peuple éclairé qui vit sous la botte de dictateurs sans foi ni loi.
Les iraniens croupissent majoritairement dans la plus grande pauvreté alors que les ayatollahs les privent de toute liberté en utilisant l’argent du pétrole pour fomenter guerres et fatwas dans une soif infinie de pouvoir.
La France elle-même déplore en ce moment la prise d’otage de 7 français injustement détenus dans les geôles de Téhéran.
Il reste à espérer que le tremblement de terre politique provoqué par le meurtre de Mahsa AMINI fasse tomber pour de bon ce régime mortifère.
© Raphaël Nisand
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