Je lisais aux petites heures du matin le discours de Houellebecq lors d’une cérémonie le 15 juin dernier à l’université Kore d’Enna de Sicile, laquelle lui remettait un doctorat Honoris causa.
Il s’interrogeait sur le rôle de l’écrivain, de la littérature et plus précisément du roman dont la fonction première est de permettre à l’humain de vivre d’autres vies que la sienne, en un mot d’élargir immensément ses horizons.
J’ai trouvé son discours remarquable d’autant qu’il m’a amené à m’interroger sur les raisons de la nécessité du roman dans la vie de l’humain.
Pendant probablement des centaines de milliers d’années, l’homo sapiens fut un nomade, et ce n’est qu’avec l’invention de l’agriculture il y a quelques dix mille ans que l’homme commença à se sédentariser.
Je me demande si l’invention du roman ne vise pas à compenser l’absence d’évasion que le nomadisme permettait. Offrir à peu de frais non seulement de nouveaux horizons mais des vies différentes par procuration.
Je pense évidemment au poème de Baudelaire, Le Voyage :
…
… Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu’importe ?
Au fond de l’Inconnu pour trouver du nouveau.
© Léon Ouaknine
Totalement absurde. La littérature et la philosophie (inseparables) contribuent plus encore que la science à l’étendue des connaissances. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les wokistes haïssent les Lettres. Et inversement la musique contribue infiniment plus au bien-être humain que la littérature.
Houellebecq devrait plutôt dire : “Mes livres ne contribuent nullement à l’augmentation des connaissances, pas davantage au progrès moral humain” et là ce serait on ne peut plus vrai.
Parlez pour vous…