Tribune Juive

René Seror. Emmanuel Macron, Président vadrouilleur


Emmanuel Macron ne défait ses valises que pour les refaire aussitôt. 
Déjà, il n’y a pas si longtemps,  les adversaires de François Mitterand appelaient ce dernier 
La Madone des aéroports. 
On se demande si Macron ne tenterait pas de rivaliser avec l’homme de 81. 
En juin, coup sur coup, un Conseil européen, une Réunion du G7, un Sommet de l’OTAN, 
En septembre, l’Assemblée Générale des Nations Unies, 
la visite au Pape Francois. 
Tout de suite, à peine le G20 achevé, un autre sommet commencé: le Forum du Pacifique, à Bangkok, 
Puis ce sera le Sommet de la francophonie, à Djerba. 
Cette frénésie de voyages n’est pas terminée. 

Il est attendu à Washington pour une visite d’état le 1er décembre. 
A l’instar de ses prédécesseurs,  le président préfère consacrer son temps aux affaires du monde. 
Il est moins passionné par les affaires françaises. 
Il ne s’en cache pas. 
Lors d’une interview radiophonique, il avoue:
« Là où je suis le plus utile, c’est quand je mène un travail diplomatique. »
Il est vrai qu’une rencontre avec le Président chinois c’est plus exaltant que d’écouter Aurore Berger ou Mathilde Pannot. 

Rendons nous à l’évidence!
Tout ça pourquoi?
Est-ce que ce sur-investissement international est couronné de succès?
En toute honnêteté, sans sous-estimer les difficultés, force est de constater que les résultats sont plutôt minces.
Emmanuel Macron parle beaucoup, mais aucun de ses discours n’aura marqué les esprits comme ceux de Mitterrand ou Chirac. 
Il s’agite beaucoup, mais aucune de ses initiatives diplomatiques n’a changé le cours de l’histoire, comme le fit Sarkozy entre la Russie et la Bulgarie. 
La relation privilégiée dont il se flatte avec Poutine ne donne pas de grand résultat. 

En Afrique, la France se fait renvoyer.

En Algérie, la main tendue de la France n’est jamais saisie. 

Au Liban et au proche Orient,  l’histoire s’écrit sans la France. 

En Europe, c’est la rupture avec l’Allemagne. 

Bref, il n’y a pas vraiment lieu de pavoiser!

Le problème du président français, c’est qu’il fait exagérément confiance à son pouvoir de séduction. 

En vérité, un pays criblé de dettes, 
de déficits, 
Un pays malade de sa désindustrialisation, 
de son immigration, 
est un pays dont l’influence décline dans le monde. 

Vous négligez ces réalités nationales, elles vous le rappellent. 

N’oublions pas qu’Obama était très cool, auréolé du Nobel de la paix, qui prétendait répandre la belle parole du camp du bien. 
A la fin de son second mandat, le monde n’allait pas mieux, et aux États-Unis, c’est Trump qui l’a emporté.
© René Seror

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