Cela n’a pas été sans grincement de dents, le coup de force d’Elisabeth Borne, utilisant par trois fois le 49.3.
En effet, lors du vote d’un projet ou d’une proposition de loi, le Premier ministre peut décider d’engager la responsabilité du Gouvernement. Dans ce cas :
L’utilisation de l’article 49.3 de la Constitution fait l’objet d’une délibération préalable en Conseil des ministres.
Le projet ou la proposition de loi est alors réputé adopté sauf si une motion de censure est déposée dans les 24 heures et signée par au moins un dixième des membres de l’Assemblée nationale.
Comment ne pas se sentir floué quand les Nupes et le RN s’associent ?
Est-ce ce profondément ce que nous souhaitions lors de notre vote des Législatives ?
Ne sommes-nous pas, nous citoyens, pris en otage de notre propre vote, ce qui est un comble sans hélas de trou à mastiquer, de vide à camoufler.
Ou sommes-nous, justement, face au trou et au vide d’une pensée plus que floue, floutée et floutante.
Comparons cela à tout autre chose.
A l’amour pour ne citer encore que lui.
Pour ceux qui l’ignorent encore, on ne peut pas tout dire. On ne veut pas tout dire. Parce que l’intime ne se dévoile pas.
Parfois, on ose des bribes. Parfois, on préfère le silence.
« Le mythe est une parole » écrivait Barthes dans « Mythologies ». En référence, et comme un glissement sémantique, aujourd’hui, mes mots m’entraînent dans cette pensée : la loi est une parole respectable et par extension respectée au risque d’être hors de celle-ci et de se grimer en un malfaiteur quasi-fantoche.
Tout se résumerait, alors, à la contrainte ?
En effet, contraindre c’est forcer l’autre à agir ou à rester passif face à une situation qu’il n’approuve pas nécessairement.
C’est entrer sans ménagement dans la sphère de l’intime. C’est imposer une dictature émotionnelle.
Nuit quasi blanche rythmée par les ronflements de Bessou trouant le silence. Que de bruit provenant d’un si petit corps. Elle me veille dans son sommeil, c’est inexplicable cette relation-là. Elle n’est pas en mots, mais en regards, en éprouvement, en tendresse, en amour total.
Si l’on réapprenait le silence ?
Si l’on réapprenait à écouter l’autre ?
Si l’on réapprenait la communication ?
Sentiment d’un mur. Un mur lézardé, strié, suintant de coulures. La coulure. Bonnard. La coulure. Des traits pour sublimer une intolérable réalité. Elle désespère cette réalité. Elle désespère de façon brutale. Quasi douloureuse. Il pleut. Verlaine. S’abandonner « au bruit doux » de la pluie. Vous savez, comme dans l’amour. Cet abandon-là de l’âme et du corps. Juste de la douceur. Qu’allons-nous faire de nous, sinon ? Nous fracasser jusqu’à la brisure ? Comment dialoguer si l’on n’écoute plus ? Elle vient de là, des profondeurs, la fracture. De notre surdité. Intolérable surdité. Impossible dialogue.
Est-ce cela que nous voulons ? S’invectiver ? S’insulter ? Se détester ? C’est une désespérance de penser cela. C’est une désespérance ce positionnement de l’incommunicabilité.
Vous savez l’irréversible ? Vous le connaissez n’est-ce pas l’irréversible ? Il est inéluctable. Mais on a pas fini. On peut dire encore, oui encore. Attendez. Écoutez. Regardez. Ressentez. Avant le basculement définitif. Franchissez le rideau de pluie. On a pas fini.
Je vous l’assure.
Tout est, encore, à venir. Les caresses, les baisers, les étreintes, la tendresse. Il faut sortir de la brume. Aller vers la lumière. Vers la tolérance. Vers l’autre. Et, si en ce premier dimanche de novembre on tendait vers l’apaisement ? Juste pour réaliser que tout est possible. Hors de la violence. Serait-ce utopique ?
Elle nous fait mal cette agression. Elle nous blesse. Mais aussi nous souille. Elle est laideur de la pensée.
L’ostracisme de la pensée unique que peut-il apporter ? Il véhicule la haine. Mais quelle est sa finalité ?
Un oiseau s’est posé sur le bord de ma fenêtre. Il me regardait. Sublimement voyant. Ce n’était pas une colombe, de cela je suis certaine, un moineau, peut-être.
Et, si tout se résumait au 49.3 ? On serait alors dans une prison que nous avons nous-mêmes construite, une liberté factice, un avenir bien gris.
Tournez-vous vers la lumière.
Vous avez le choix, vous avez votre destin entre vos mains.
Ne laissez personne au monde vous dicter votre vie.
hasard
« La vie est un hasard contraire aux destinées. » Ne l’oubliez pas !
(In « Gainsbourg, Vie héroïque »)
© Felicia-France Doumayrenc
Felicia-France Doumayrenc est autrice, critique littéraire, éditrice et peintre.
Dans ma Vie Personnelle, je me suis toujours tourné vers la « Lumière ». Le 49-3 n’est pas la solution idéale pour vivre démocratiquement………..BON DIMANCHE CHERE FELIE; peut-être à bientôt. Claude Pugnotti.
Dorénavant il y a en France une Assemblée dictatoriale .
Rappelons que l article 49 compte trois alineas:
49-1/la question de confiance sur une declaration de politique generale.
49-2/la motion de censure.
49-3/l article « maudit »…
Et si les elus refusent d exprimer un oui ou un non,on gouverne comment ?
Ne confondons pas le pouvoir politiue et le regime d assemblee.
Ce gouvernement n’ayant aucune légitimité démocratique ou républicaine il n’a pas d’autre choix pour exister que de pratiquer la méthode dictatoriale. Le 49.3 n’est que l’écume de la vague : le but de Macron et de l’UE est d’éradiquer toute forme d’opposition. Le mot « populisme » a même été réintroduit dans le lexique de la propagande officielle dans ce but. Qu’est-ce que c’est le « populisme » ? C’est quoi ? Une nouvelle forme de maladie ? Une taré congénitale ? Non le « populisme » c’est le refus de l’extrémisme, du racisme, de la guerre et des inégalités sociales incarnés par nos gouvernements et leurs chiens de garde. Dans une interview Emmanuel Todd (chez qui il y a à prendre et à laisser) faisait remarquer que quand un homme (qui a tout mon respect) a giflé Macron pour défendre l’honneur des « journalistes » affirmaient que l’honneur est un concept d’extrême droite !!! Ce qui faisait dite à Todd que les macronistes sont si « moralement corrompus » que pour eux même le mot « honneur » est un gros mot !