TJ vous avait parlé de Barayé et vous avait fait écouter la chanson de Shervin Hajipur devenue hymne du soulèvement iranien.
Voilà que l’artiste franco-iranienne Marjane Satrapi, la metteur en scène Aïla Navidi et le Collectif 50/50 ont eu l’idée de faire entendre la voix du peuple iranien à travers celles de personnalités et de citoyens français, via un clip diffusé sur les réseaux sociaux depuis mercredi 2 novembre et où 48 hommes et femmes se sont réunis autour de Barayé.
Ils se relaient et déclinent Barayé en persan. Ils ? C’est aussi bien Chiara Mastroianni que Camille Cottin, Yaël Naim ou Olivier Loustau, dans un arrangement musical signé Benjamin Biolay, explique à la Presse l’auteur de la BD Persépolis, elle-même arrivée en France en 1994 : C’est un message du peuple français au peuple iranien, résume-t-elle.
A ce jour, la répression, selon les derniers bilans des ONG, a fait près de 300 morts et des milliers de personnes embastillées, parmi lesquelles nombres d’artistes et plus de 50 journalistes.
Alors bien sûr des esprits chagrins se demanderont à quoi servent ces actions somme toute dérisoires. Peut-être dire au peuple iranien que nous sommes là. Comme nous le disions, un temps, chaque soir à 20 heures, au personnel soignant ?
Hier, Nazilan, journaliste, a été emprisonnée à Evine pour avoir interviewé le père de Mahsa. Avant cette arrestation, elle avait eu le temps de poster sur les réseaux sociaux son article, et celui, précieux, de préciser : « Je n’ai pas l’intention de me suicider et n’ai aucune maladie sous-jacente »
Hier encore, la Commission professionnelle des journalistes, dénonçant une répression sans précédent, avait suggéré non sans cette ironie désespérée :
En Iran, mieux vaudrait abolir le journalisme.
Tout cela se passe sous les yeux du monde.
Pour rappel, c’était en agrégeant les tweets résumant les raisons de la colère des Iraniens sous le hashtag #Mahsa_Amini que Shervin Hajipur avait écrit Barayé.
Pour rappel encore, l’auteur avait été arrêté puis libéré quelques jours plus tard après avoir déclaré qu’il se … retirait … des affaires, et la vidéo avait été supprimée de son compte.
Sarah Cattan
« à quoi servent ces actions somme toute dérisoires. Peut-être dire au peuple iranien que nous sommes là »
C’est toujours mieux que le silence ! Et une telle chanson me paraît un message plus puissant et nettement plus émouvant que les mèches coupées de quelques comédiennes.
Dans le même style, il y a des années de cela, le très beau chant USA for Africa avec Michael Jackson avait suscité une grande vague d’émotion à travers le monde.