Freddy Eytan – Inquiétude et espoir après l’éclatante revanche de Nétanyahou

Les derniers résultats des élections législatives prouvent que le vote sanction contre Nétanyahou a échoué sur tous les plans. Le peuple israélien a prononcé son verdict et a plébiscité clairement le leader incontesté du Likoud de former un nouveau gouvernement.

Ces résultats confirment fortement l’identité de l’Etat d’Israël qui est en priorité et avant tout un Etat Juif par excellence. Plus de deux millions d’Israéliens ont voté pour le bloc de droite. Désormais, les divers courants des partis religieux représentent une quarantaine de députés soit un tiers des membres de la Knesset. Toutes les tentatives des libéraux israéliens et de l’extrême gauche d’ignorer un héritage trimillénaire sont une fois encore vouées à l’échec. Dans un pays unique comme le nôtre, fondé par des immigrants venus de tous les continents, est-il possible de gommer, du jour au lendemain, les origines et les traditions ? Pourquoi donc imposer à devenir un « Israélien laïc », une nation comme les autres ?

Les résultats démontrent clairement et tristement la débâcle des partis de gauche et particulièrement celle du parti travailliste, celui de Ben Gourion, Eshkol, Golda, Rabin et Pérès, fondateurs de l’Etat sioniste-socialiste qui dirigeaient le pays depuis la première Knesset de 1949 et durant plusieurs décennies avec une majorité écrasante. Il se retrouve aujourd’hui avec 4 sièges seulement. Quant au parti de l’extrême-gauche Meretz, il risque de disparaître complètement de l’échiquier politique.

Le représentant du changement, Yair Lapid, a réussi à augmenter ses sièges sur le compte de Meretz, Avoda, et les partis de Liberman et de Benny Gantz. En revanche, il n’a pu obtenir la majorité ou arriver à un match nul pour poursuivre tranquillement ses fonctions de Premier ministre par intérim, du moins jusqu’au sixième round prévu pour le mois d’avril 2023.

Netanyahu
(Capture d’écran/Ynet)

Hélas, la dernière campagne a été la plus virulente, la plus indigne que nous ayons connue depuis plusieurs décennies. Il était triste d’observer comment les attaques et les insultes personnelles ont dominé les débats et négligé les questions graves sur l’avenir de l’Etat juif. Toutefois et contrairement aux prédictions la machine électorale était bien huilée et aucun incident grave s’est produit.

La campagne électorale est enfin dernière nous. Tous sont soulagés d’avoir écarté dans un proche avenir une nouvelle échéance électorale inutile et très coûteuse au contribuable et au budget de l’Etat.

Lapid
(Capture d’écran/i24News)

Les résultats des élections législatives ont prouvé une fois de plus que les instituts de sondage avaient échoué dans leur évaluation, leurs pronostics ne demeurent qu’un échantillon d’opinions éphémères et non une science exacte.

La majorité des analystes de la presse a aussi sous-estimé les capacités acrobatiques de Nétanyahou, son acharnement à revenir à la tête du gouvernement, et la volonté de la droite de le maintenir au pouvoir malgré et en dépit de ses échecs successifs et ses zones d’ombre.

Depuis la création de l’Etat d’Israël, Nétanyahou qui vient de fêter ses 73 printemps, tranche avec tous ses prédécesseurs. Il représente un véritable phénomène dans la vie politique israélienne et mondiale. Face à un procès juridique sans issue, devant un vote sanction permanent, une presse mobilisée et hostile, et une opinion internationale déchaînée contre sa politique, Nétanyahou n’a jamais quitté la scène. Même dans les rangs de l’opposition, il a lutté avec acharnement pour revenir au pouvoir le plus tôt possible.

Cette dernière année, il a combattu par tous les moyens pour faire tomber le gouvernement Bennet-Lapid qui fut composée bizarrement d’une coalition hétéroclite soutenue par un parti arabe islamiste. Les résultats des élections prouvent que la majorité écrasante des Israéliens ne souhaitent plus dépendre des caprices d’un parti arabe. Pire, les Arabes israéliens non plus confiance en leurs députés et préfèrent s’intégrer au sein des partis sionistes. Cela explique la défaite de Balad, un parti arabe extrémiste et antisioniste déclaré.

Suite aux résultats officiels, le président Itzhak Herzog va charger Benjamin Nétanyahou de former un nouveau gouvernement dans le but de l’élargir avec des membres des partis du centre. Pour l’heure, cela semble impossible mais cette option n’est pas à exclure dans les mois à venir.

Aujourd’hui, la tâche de Bibi sera plus facile qu’auparavant puisque le bloc de droite a obtenu une majorité absolue avec plus d’un million d’électeurs pour le Likoud.

Cependant, nombreux sont aujourd’hui inquiets de la montée en puissance des extrémistes et l’affaiblissement du pouvoir juridique. Nétanyahou est sans doute le principal responsable de cette situation malsaine. Malheureusement, les réseaux sociaux et les chaînes commerciales ont beaucoup contribué à semer la panique en offrant ouvertement la participation active des radicaux sur les plateaux de télévision.

Incroyable mais vrai, 40 listes étaient en compétition dans cette dernière campagne. Dans ce contexte, il est souhaitable de changer enfin le système proportionnel actuel puisque les trois grands partis forment ensemble plus de 70 députés.

Israël est un Etat qui fonctionne depuis sa création avec des valeurs démocratiques et universelles. Cette fois-ci, le peuple a tranché et donc l’opposition devra respecter scrupuleusement les résultats des élections et la passation du pouvoir. Les chancelleries et la presse internationale aussi devront prouver plus de maturité et honnêteté intellectuelle. Elles ne peuvent intervenir dans nos affaires intérieures ni nous donner des leçons de morale avant même la formation du cabinet ministériel. Du jamais vu pour d’autres pays.

Les pressions ou le boycottage sont voués à l’échec devant un gouvernement élu démocratiquement, et déterminé à achever son mandat de 4 ans.

Nétanyahou possède une riche expérience gouvernementale et diplomatique. Conscient que dans un échiquier complexe comme le nôtre, et dans un Proche-Orient en pleine turbulences, il doit agir avec prudence mais fermement pour prendre des décisions sages et audacieuses, accomplir des réformes et relever les défis intérieurs et extérieurs.

Aucune raison donc de paniquer ou de prédire un proche déclin de la démocratie israélienne, un retour aux années sombres du Moyen-Age, un retour d’une justice calquée sur les temps bibliques, ou même une nouvelle guerre imminente contre les Arabes. Certains observateurs, journalistes et intellectuels expriment déjà leur fort mécontentement, et osent envisager un départ volontaire du pays pour y vivre paisiblement à l’étranger.

Depuis la victoire éclatante de Menahem Begin en 1977 tous les prophètes de malheurs au sein des mouvements et des médias de gauche se sont bien trompés.

L’avenir du nouveau gouvernement Nétanyahou dépendra de ses capacités à préserver son unité, à réduire l’influence des extrémistes, à calmer les esprits, à résoudre les problèmes socio-économiques et à relever les grands défis en cours.

Espérons que Bibi maintiendra le cap, rectifiera les erreurs du passé et poursuivra ses diverses actions pour rassurer tous les Israéliens, Arabes, Juifs et chrétiens, de ses bonnes intentions en faveur de la prospérité et le bonheur de chacun et pour aboutir enfin à la paix avec nos voisins. Sa réussite sera bénéfique pour tous.

Freddy Eytan,

,  jcpa-lecape.org

Voir l’ouvrage de Freddy Eytan Bibi le réveil du faucon paru aux Editions Alphée. https://jcpa-lecape.org/bibi-le-reveil-du-faucon-portrait-biographique-de-benjamin-netanyahou/

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1 Comment

  1. ” La montée des extrémistes ” ?
    Vous voulez parler bien sûr ;
    de Meretz et Avoda deux parti post-sionistes et judaïquophobes.
    Des partis Nassériens et Islamistes qui rêvent de “finir le travail” de 1948.
    De collègues de Lapid ( Ran Ben Barak) qui agite le spectre des années 30 !
    De Lieberman qui rêve de jeter les harédim on sait ou !
    De Lapid lui même qui méprise plus de la moitié de la population Israélienne et les
    taxe de “Harot” ( le mot de Cambronne) et dénonce ses adversaires politiques aux chancelleries étrangères comme si on était dans un shtetel en Pologne.

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