En décortiquent l’intervention d’Emmanuel Macron, on retient surtout la main tendue aux Républicains.
Le Président serait-il disposé à franchir le rubicond qui le sépare de la droite, ainsi que le lui suggère Nicolas Sarkozy dans le JDD?
Ce qui en ressort, de façon certaine, c’est qu’il a lu de très près l’interview de l’ex-président.
Mises en parallèle, les deux interventions se superposent.
Sarkozy dit: “Je crois au parti de l’ordre qui récompense le travail et le mérite!”
ORDRE, TRAVAIL, MÉRITE!
Lors de son intervention, Macron dénonce le comportement conjoint de la NUPES et du RN, et dit:
“Ils ne sont pas du côté du mérite, de l’ordre, du travail!
Le tiercé, dans le désordre.
Un peu plus tard, il reprendra les mêmes thèmes:
“Ce en quoi je crois, c’est une société du travail et du mérite! “
Quand on veut faire passer une idée, il faut enfoncer le clou!
Alors il dit:
“Je veux une France plus FORTE , plus JUSTE et plus APAISÉE!”
Comme ça résonne à mes oreilles comme un vieux tube du passé, je recherche dans mes archives et Je retrouve une intervention de Sarkozy de 2012:
LA France FORTE et JUSTE.
Manque d’inspiration?
C’est réellement du Copié-Collé!
Ne nous y trompons pas!
Si tous les deux souhaitent un rapprochement entre LR et le gouvernement, ils ne parlent pas de la même chose.
Sarkozy dit qu’il est pour “un accord de gouvernement en bonne et due forme.”
Décodé, ça veut dire: Constitution d’un nouveau gouvernement, dont LR serait partie prenante.
Alors que Macron ne l’entend pas de cette oreille. S’il parle d’alliance avec LR, il précise aussitôt qu’il s’agit de travailler ensemble pour passer
-la réforme sur le travail,
-la réforme sur les retraites,
-celle sur l’immigration
-ou celle sur les énergies renouvelables.
Convenons que ça n’a rien à voir avec un accord de gouvernement.
Macron cherche des voix d’appoint pour faire adopter des lois qu’il ne peut pas faire passer en l’état actuel de cette majorité impuisssnte.
Où l’on voit qu’il ne suffit pas de juxtaposer deux modes de pensée, à priori identiques, au travers d’une surface transparente, pour qu’elles se rejoignent et se superposent!
Rien de scandaleux, mais ce n’est pas une coalition.
De ces deux scénarios, il ressort que celui de Macron peut se réaliser: Que LR vote la réforme des retraites sera simplement une alliance ponctuelle.
Ça ne voudra pas dire qu’ils voteront tous les textes.
Pour Macron, le problème reste entier.
Quant à la proposition de Sarkozy de créer une vraie coalition, elle apparaît totalement improbable.
D’abord, parce que les élus LR sont anti-Macron, Qu’ils ont été élus par des électeurs anti-Macron, est que ces députés LR n’ont pas envie de se faire diluer, de disparaître.
Ensuite, Macron ne souhaite pas plus qu’eux cette coalition: Il a trop besoin de la partie de sa gauche qui lui reproche déjà d’être trop à droite.
Cette partie gauche lui reprocherait cette coalition comme une trahison.
N’étant à l’abri d’aucune surprise, si LR dépose une motion de censure et qu’elle est adoptée, Macron n’aurait le choix qu’entre 2 solutions: Soit, il dissout l’Assemblée, avec le risque que la majorité passe au RN. Soit il consent, contraint et forcé, au scénario Sarkozy, en nommant un premier ministre LR.
Dans tous les cas, ça s’appelle la COHABITATION.
C’est un grand classique de second mandat. Mitterand et Chirac l’ont éprouvé.
Aussi, ceux qui anticipent le fait que Macron ne finira pas son mandat doivent comprendre que le droit, dans un état de droit, permet tant d’acrobaties… Et D sait combien nos hommes politiques pratiquent avec aisance cette gymnastique.
Dans le privé, la grande majorité des députés et une partie des ministres pointeraient POLE-EMPLOI.
Dans le privé, on vire le PDG quand il ne tient pas les résultats.
Au sommet de l’État, Jupiter n’est pas un patron, il se prend pour une divinité! De celles qui ont la tête dans les étoiles.
Plus dure sera la chute.
Ensuite, il écrira ses mémoires, expliquant quelques erreurs minuscules, de façon à faire passer ce qu’il croit être de grandes innovations.
© René Seror
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