Tribune Juive

Dans « Le Monde », forcément : 5 anciens ministres dont nul ne se souvient signent une « tribune anti-Israël »

Erkki Tuomioja, Mogens Lykketoft, Ivo Vajgl, Baroness Sayeeda Warsi. Hubert Védrines
Richard Kenigsman

Dans Le Monde, forcément : 5 anciens ministres signent une tribune anti-Israël. On pourrait se gausser. Passer sous silence. Mais la chose, qui s’apparente à un prurit récidivant, est aujourd’hui si systématique qu’un esprit sensé en réfèrerait … à la médecine.

Ils sont danois, finlandais, slovène, britannique, français.

Ils sont 4 hommes, 1 femme.

Ils ont tous été ministres des Affaires étrangères 

Ils ont tous été … oubliés: leurs noms ne nous parlent guère.

Ils s’appellent Erkki Tuomioja, Mogens Lykketoft, Ivo Vajgl, Baroness Sayeeda Warsi. Hubert Védrines.

Ils sont les cinq signataires d’une tribune longue comme un jour sans pain estimant que l’État d’Israël est coupable. Coupable de crime d’apartheid en raison de ses politiques et de ses pratiques à l’encontre des Palestiniens. Eux veulent dénoncer ce qu’ils appellent « les violations des droits humains et des libertés des Palestiniens ». En vertu de quoi la bande des 5 exhorte la communauté internationale à « demander des comptes au gouvernement israélien ». ( Sic )

Pour ce faire, ils apportent leur papier au « Monde », lequel, vu le lot quotidien de ses diatribes à l’encontre d’Israël, vus le rythme grotesque de ses publications sur le sujet et leur teneur d’une hostilité virant à la pathologie concernant l’exercice, leur a, il va de soi, ouvert grands les bras.

L’un des 5 signataires ajoute – et ça en devient cocasse- à son titre de ministre celui de … « président de l’Assemblée générale des Nations unies » tandis que la britannique fut « ministre du Foreign Office pour les Nations unies, les droits de l’homme et la CPI ».

Démarrant leur texte en se réjouissant que le discours politique soit aujourd’hui, ( Russie-Ukraine), dominé par l’urgence de protéger un ordre mondial fondé sur le droit international, nos signataires regrettent que la réponse internationale ne soit pas la même dans le cadre du conflit israélo-palestinien, qu’on sait être leur marotte.

Dénonçant « l’illégalité et l’immoralité de plus de cinq décennies d’occupation dans les Territoires palestiniens » ainsi que « l’inaction de l’Union européenne », ils martèlent que les gouvernements israéliens successifs, y compris le gouvernement actuel, ont clairement indiqué à plusieurs reprises qu’ils n’avaient pas l’intention de prendre des mesures pour mettre fin à cette « occupation prolongée ».

Concernant ce qu’ils nomment « les colonies illégales en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est », ils estiment que « ces colonies fragmentent intentionnellement la population palestinienne en enclaves déconnectées, érodant la viabilité d’un futur État palestinien ».

Les voilà qui dénoncent dans la région « un système juridique à deux vitesses, avec des droits inégaux entre les Palestiniens vivant sous le régime militaire et les Israéliens vivant sous le régime civil israélien : Les Palestiniens sont confrontés quotidiennement à la répression structurelle, ainsi qu’aux restrictions de mouvement, à la confiscation des terres, aux démolitions de maisons, à la surveillance et aux violations des droits civils fondamentaux, notamment la liberté d’expression et de réunion », écrivent-ils à l’appui de ce qu’ils pensent être une argumentation.

Ils estiment encore que « nous » assistons à une augmentation significative de la gravité et de la fréquence des violences commises par les colons à l’encontre des communautés palestiniennes, et cela en toute impunité, et dénoncent l’interdiction de six ONG classées terroristes par Israël.

Après s’être inquiétés du transfert forcé de plus de 1 000 résidents palestiniens des communautés de Masafer Yatta, dans les collines du sud d’Hébron, ils reviennent sur la mort de la journaliste d’Al-Jazira Shireen Abu Akleh, qui témoigne d’un mépris croissant et profondément alarmant pour les droits et libertés fondamentales des Palestiniens.

En conclusion, ils rappellent que les organisations – B’Tselem, Yesh Din, Human Rights Watch, Amnesty International, un rapporteur spécial des Nations unies et la Clinique internationale de défense des droits humains de la faculté de droit de Harvard – ont jugé que « la situation équivalait à de l’apartheid » : « Nous ne voyons pas d’autre alternative que de reconnaître que les politiques et pratiques d’Israël à l’encontre des Palestiniens vivant en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et à Gaza équivalent au crime d’apartheid, et nous appelons nos collègues de la communauté politique européenne à se joindre à nous pour exiger une action visant à mettre fin à ces politiques injustes et à faire apparaître les perspectives d’une solution à deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans la sécurité, la démocratie et la paix ».

Il faut donc, disent-ils, que la communauté internationale demande des comptes au gouvernement israélien.

Nous sommes loin de la Chronique de Denis Parent: « Les Bras m’en tombent ». Tant l’exercice est devenu banal et tant l’accueil par celui qui fut un Quotidien de référence frise aujourd’hui le parjure.

Juste ça: Existe-t-il, même au « Monde », « ce » lecteur avalant ce type de couleuvres et acceptant d’être ainsi pris pour un niais appelé à juger cette création du monde où d’inoffensives victimes, épuisées, harcelées, se font ainsi massacrer sous les yeux du monde.

Sarah Cattan

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