Le 27 octobre 2018 au matin, Robert Bowers est entré dans la synagogue où il a abattu 11 juifs
La chaîne de télévision américaine HBO a diffusé mercredi soir, en avant-première, le documentaire « A tree of life » consacré à la fusillade meurtrière dans la synagogue éponyme, à Pittsburgh, le 27 octobre 2018.
À l’occasion des quatre ans de cette tragédie qui a coûté la vie à onze personnes, la diffusion de cette œuvre, signée Trish Adlesic, elle-même originaire de Pittsburgh, permet d’en savoir plus sur le déroulement de la fusillade et sur la façon dont elle a été ressentie par les survivants.
Considérée comme la pire attaque antisémite de l’histoire des États-Unis, l’attaque avait alors profondément choqué la communauté juive.
Le 27 octobre au matin, pendant l’office de shabbat, alors que les fidèles se préparaient à célébrer une circoncision, Robert Bowers, 46 ans, est entré dans la synagogue « Tree of Life » avant de crier « Tous les Juifs doivent mourir ».
Il est alors resté environ vingt minutes à l’intérieur de la synagogue où il a abattu onze personnes et blessé six autres, dont quatre policiers, avant d’être interpellé.
De grands noms se sont associés à la confection du documentaire. Parmi ses producteurs exécutifs figurent notamment Billy Porter, Michael Keaton et Mark Cuban, originaires de la région, tandis que la chanson du générique de fin est interprétée par la star de Broadway Idina Menzel.
Le film de Trish Adlesic est composé d’entretiens avec des survivants et des proches des victimes.
Les témoignages d’Audrey Glickman, d’Anthony Fienberg, de Michele et Diane Rosenthal, de Carol Black, de Barry Werber, de Joe Charny, d’Andrea Wedner, de Stephen Weiss et de Dan Leger, ainsi que des images et des extraits radiophoniques, donnent un aperçu exhaustif et glacant de ce qui s’est passé dans la synagogue ce jour-là.
Les détails de l’attaque restent terrifiants. Mme Glickman raconte notamment comment, après le début de la fusillade, elle s’est cachée dans un placard rempli de vêtements donnés, espérant trouver refuge dans les paquets. Stephen Weiss, lui, évoque son souvenir de la vue des douilles en laiton du fusil semi-automatique de l’assaillant rebondissant sur le sol de la synagogue.
La réalisatrice accorde également une place à la montée du nationalisme blanc et de l’antisémitisme qui a empoisonné l’Amérique au moment de l’attaque.
Elle revient aussi sur la venue controversée du président de l’époque Donald Trump à un mémorial des victimes, après qu’il a été accusé de bienveillance à l’égard des suprémacistes blancs.
« Dans le film, le spectateur est invité à considérer les questions complexes qui motivent l’antisémitisme, la rhétorique de la haine raciste et les crimes de haine, le contrôle des armes à feu, une perspective de justice intersectionnelle qui prend en compte toutes les personnes affectées par la suprématie blanche, et, finalement, la guérison à travers les voix, les pensées et les expériences des survivants et des familles des tués », a déclaré la réalisatrice.
« Il n’y a pas de ‘têtes parlantes’ dans cette production, juste l’échange à la première personne essentiel pour créer une connexion avec le public et motiver le changement autour de certains des problèmes les plus difficiles auxquels notre société est confrontée aujourd’hui : la montée exponentielle de l’antisémitisme, de la suprématie blanche et de la haine raciste », a-t-elle ajouté.
Le documentaire se termine en mettant en lumière les noms des 11 victimes du massacre : Joyce Fienberg, Richard Gottfried, Rose Mallinger, Jerry Rabinowitz, Cecil et David Rosenthal, Bernice et Sylvian Simon, Daniel Stein, Melvin Wax et Irving Younger.
© Jérémy Elfassy
Poster un Commentaire