Je n’ai jamais eu une grande passion pour l’activisme. Il parait que certains voient dans les actions militantes une volonté esthétique, celle de provoquer des photos belles et choquantes à la fois lors d’actions… Que l’on songe dernièrement à la grand-mère rescapée du Stalinisme avec ses pancartes contre la guerre Place Rouge… Ou aux femens brulant un drapeau salafiste devant la grande mosquée de Paris… On peut être pour ou contre… Risquez la contrainte de corps pour qu’une cause soit entendue est un acte manifeste de courage et de noblesse.
En activisme aussi le niveau baisse. C’est ainsi qu’en l’espace de 10 jours quatre jeunes souffrant d’éco-anxiété, enfin des petits cons avec des cheveux aux colorations bien chimiques pour être plus claire, s’en sont pris à des tableaux de maitres en balançant dessus comme des porcs de la soupe à la tomate et de la purée. Il s’agit des Tournesols de Van Gogh en Angleterre, et d’un paysage de Monet en Allemagne. Difficile de faire plus écologique qu’un tournesol pourtant. Lui qui a le bon ton par héliotropisme de suivre le soleil pour profiter d’un maximum d’ensoleillement. L’héliotropisme… C’est un phénomène qui a intéressé en plus des peintres, les architectes, pour des questions de écologiques. Il y a plus de lien à mon sens entre Van Gogh fasciné par la nature et représentant ces plantes mouvantes dans une série de natures mortes et les quelques architectures mobiles des années 70 qu’entre les wokes et ce que devrait être l’écologie.
Sandrine en fleurs – Tis a pity she was a bigot
La différence entre la destruction de la beauté, et la création d’un geste esthétique et militant a visiblement complètement échappé aux Sith wokes, qui vont par deux, et s’acharnent sur des œuvres sans que l’on sache quelle sera la prochaine dégradée. Devra-t-on fermer les musées pour laisser les wokes en liberté ? En France, ils ont en plus une caution politique toujours plus convaincante sur Twitter et dans l’Hémicycle. Sandrine Rousseau. Elle baise pas, elle pense pas, elle boit pas, mais qu’est-ce qu’elle cause: “L’action de ces jeunes avec de la soupe est hyper intéressante parce que très dérangeante. La colère monte chez les jeunes contre l’inaction climatique. Et ils ont raison d’être en colère. Vraiment.”
C’est OKLM comme dit son électorat et sa fan base. “La politique devrait être une vocation” (Gabin dans Le Président) … Dans le groupe de la NUPES, ceux qui ont la vocation (et il y en avait) ont cédé depuis longtemps la place aux opportunistes électoraux. Personne ne sait comment elle va réagir avec le jet de purée. C’est quand même très hétéronormé tout ça… la provocation non déconstruite, ce n’est pas du militantisme conscientisé.
Les wokes : ourson d’or du Trotskysme et cancre de la culture
Une des forces de la culture a toujours été de s’opposer et de dénoncer les interdits absurdes, de libérer l’être humain des fausses morales et des dangers. La culture n’est pas une somme d’interdits, elle est un plaidoyer pour la liberté. Il faut n’avoir rien compris à ce principe pour s’en prendre à l’art. Sur les trente dernières années, l’immense majorité des dégradations d’œuvres plastiques n’avaient pas de revendications réfléchies : une déséquilibrée invitant à remettre en cause les thèses du 11 septembre sur la liberté guidant le peuple, des coups de marteau endommageant la Pieta de Michel Ange dans la chapelle Sixtine… Notables exceptions : le Piss Christ détruit par des catholiques intégristes et L’Urinoir de Marcel Duchamp par un artiste niant la réalité artistique de « l’œuvre », et dans lequel je voudrais bien pouvoir bizuter quelques militants désespérants.
Le woke, la brute, et le truand
Cette série d’attaques de tableaux ressemblent à un emprunt aux systèmes de pillage par des barbares, comportement des vainqueurs visant à déposséder les vaincus, à les dépouiller de leurs biens culturels après une bataille, ici idéologique… A ceci près que les barbares avaient conscience du prix de l’art à défaut d’en admirer la valeur. A ceci près que les barbares n’appartenaient pas aux civilisations pillées. Les wokes hurlent au vol de culture, à l’appropriation culturelle d’œuvre « de minorités » lors d’hommages ou d’inspirations rendues dans des œuvres occidentales. Mais ils détruisent l’art qui est censé être leur héritage. Curieuse idée que celle de se déposséder soi-même.
© Laurine Martinez
Laurine Martinez est chanteuse lyrique en fin d études, diplômée de sciences pipo Paris, russophone.
« Système de pillages par de barbares, comportement des vainqueurs visant à déposséder les vaincus » : vous décrivez très bien l’obscurantisme et la barbarie du monde dit « libre » et « progressiste » où nous sommes. Un mélange de Talibans et de 3ème reich.
Une belle bande d’abrutis ! s’en prendre aux plus grands artistes peintre ,quand j’allais au Louvre, le jeudi matin ,j’avais onze ans à peu prés, j’allais d’abord admirer Chopin par Delacroix, puis la Dentelière de Vermeer de Delft: elle fut mon coup de foudre en peinture et le restera et la Jeune Fille à la perle a été outragée par ces imbéciles, des vitres ont été installées pour protéger ces oeuvres , ce n’est plus comme avant, on ne peut admirer ou regarder une peinture à travers une vitre….
Je suis Danielka ,pas aaussi !
Super article.