Hier à l’heure de la prière de vendredi un homme armé d’un couteau a été interpellé à la mosquée de Drancy où officie Hassen Chalghoumi.
Que se serait-il passé si l’individu, sur le chemin de la mosquée, n’avait demandé à boire à un passant et si celui-là, avisé, a trouvé anormal que l’individu se dirigeant vers la mosquée portât une arme blanche.
Ce citoyen, apeuré et avisé, a composé le 17. Aussitôt, aidés du Service de sécurité imposant qui entoure l’Imam, 40 hommes de la BAC ont arrêté un homme récitant des versets du Coran, tandis que Hassen Chalghoumi était exfiltré et la Mosquée évacuée.
On nous dit que l’homme n’était pas menaçant.
Hassen Chalghoumi, encore sous le choc, nous dit que d’évidence il était visé : « Ma personne, et peut-être un carnage parmi mes fidèles ».
Il ne veut pas entendre l’hypothèse du déséquilibré qui aurait sciemment visé Drancy : « Pourquoi n’a-t-il pas choisi Pantin ou Bagnolet ? Bien sûr que je pense que tout cela a à voir avec mon combat quotidien. Hier même, mon avocat venait d’obtenir à Albi une peine de prison pour l’individu qui m’avait menacé à la sortie de mon livre. Toutes mes prises de position contre l’intégrisme me mettent en grand danger. J’ai été le seul à me positionner concernant Iquioussen. Plus avant, Charlie. Le Bataclan. Hyper Casher. Mila. Samuel Paty. Aujourd’hui, Lola ».
Selon les premières informations policières, l’individu au moment de son arrestation portait à la ceinture une feuille de boucher de 30 centimètres. De nationalité algérienne, sans domicile fixe, il était recherché après une obligation de quitter le territoire français et l’interdiction administrative de retour sur le sol français.
« Selon ses propos », poursuit Hassen Chalghoumi, « il venait pour massacrer. Si ce n’était pas pour les fidèles et le symbole de la mosquée de Drancy c’était pour ma personne et le gilet pare-balles ne peut rien faire face à un couteau ».
L’Imam Chalghoumi, sous le coup de menaces sérieuses, vit éloigné de sa famille, Protégé 24 heures sur 24 par un service imposant, et est contraint à un mode de vie que nul n’ose imaginer.
Sarah Cattan
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