Gérard Kleczewski. A ceux qui n’ont pas la foi, la solution C’est sans doute l’Art

Une peur. Une terrible peur. Une peur irrésistible que tout foire, que tout parte en sucette dans ce monde, astre fou…

Partout où le regard se pose sur l’actualité, partout où l’oreille traîne dans les médias, la somme des informations anxiogènes nous agresse et agresse ce qu’on est ou ce qu’on rêve d’être, bouscule le présent et rend infernale ou floue toute vision d’un futur apaisé.

Un crime atroce, (un de plus, un de trop ?), une guerre sanguinaire sur le sol européen où les crimes de guerre contre les populations civiles se succèdent à grande vitesse entre deux découvertes de charniers et trois déportations forcées de populations apeurées, une pandémie qui n’en finit pas de faire des vagues qu’aucun surfeur n’aurait plaisir à défier, une économie qui vacille en cadence avec une écologie qui sombre, des pantins grotesques qui s’agitent à l’Assemblée que l’on dit nationale sans mesurer l’impact de leurs comportements dignes d’enfants de 5 ans dans une cour de récréation (et encore pour les enfants c’est chouette une cour de récréation), des températures dignes du mois de juillet en plein cœur du mois d’octobre, des citoyens qui en viennent aux mains pour remplir le réservoir de leur voiture comme si leur vie était en jeu, l’inflation qui galope, la bêtise et la violence qui se répandent, etc.

Les médias, qui vivent littéralement du malheur du monde qui génère du buzz donc de l’audience donc du pognon, ne mesurent sans doute pas l’impact qu’ils ont sur nos vies, sur nos cœurs et sur nos âmes souvent déjà blessés par des petits et grands malheurs personnels…

Alors que faire ? Tourner le bouton comme on disait au milieu du 20 ème siècle ? Se boucher les oreilles, fermer les yeux et faire taire, jusqu’à l’asphyxie, nos douleurs et nos craintes ? 
Je ne sais pas, je ne sais plus, je suis perdu… Difficile quand on est humain de faire comme l’oiseau, Icare est là pour nous le rappeler… 

Je me dis que pour ceux qui n’ont pas “la chance” d’avoir une pratique religieuse intense cadrant leur vie et les préservant par la foi en un Sauveur Suprême de tout pessimisme excessif, la solution c’est sans doute l’Art. 

L’Art est le seul qui apaise vraiment l’âme, qui efface (un peu) chez la femme et l’homme l’angoisse et la douleur au quotidien. Lire un roman, écrire un poème, écouter les yeux fermés une chanson douce, une symphonie de Mozart ou les Variations Goldberg par Glenn Gould, plonger dans un tableau de Chagall, Degas ou Garrouste en essayant de saisir les messages du peintre, voir un film de Kubrick ou Truffaut, même regarder une série pas trop nulle sur Netflix ou ailleurs… 

Toutes des expériences hors du temps qui font oublier les informations tristes ou anxiogènes. Qui font que le cœur ne cède pas quand il menace à tout moment de le faire… 

Merci aux écrivains et aux poètes, aux réalisateurs, aux peintres, aux sculpteurs, aux musiciens et aux chanteurs, à tous les artistes d’où qu’ils viennent, de rendre nos existences plus douces, simplement vivables ! 

Et quand un écrivain décède (comme Jean Teulé hier, putain de resto comme il y eut un putain de camion pour Coluche), quand un artiste s’en va plus généralement, c’est un peu de notre oxygène qui s’échappe, un peu de notre raison de vivre qui s’amenuise. 

Mais quand un artiste tombe, petit soldat d’un conflit sans arme, un autre se lève et nous dit “N’aie pas peur, Ne sois pas angoissé par le monde qu’on te vend, Écoute-moi (ou Lis-moi ou Regarde-moi), Je suis là… Pour l’éternité !”

© Gérard Kleczewski

Gérard Kleczewski est citoyen et journaliste

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2 Comments

  1. “Les médias qui vivent littalement du malheur du monde” … Idée reçue ! Les médias sont aujourd’hui de purs organes de propagande. Leur but est uniquement de faire la propagande d’une idéologie (en l’occurrence raciste et contraire aux principes fondamentaux des valeurs humanistes), soit au pouvoir comme en France soit dans une opposition temporaire comme dans d’autres pays. En France c’est au contraire cacher les malheurs du monde qui les arrange neuf fois sur dix.

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