Lola. Bien sûr, tout le monde pense à elle: une collégienne de 12 ans, l’enfance et l’innocence. On se couvre les yeux, comme pour refuser de voir la barbarie qui l’a assassinée, comme pour se cacher cette boîte dans laquelle son petit corps torturé a été retrouvé. Puis, face à l’indicible horreur, on s’interroge: pourquoi Lola? Pourquoi a-t-elle croisé la mort un vendredi après-midi dans le hall de son immeuble du 19e arrondissement de Paris? Pourquoi pareille sauvagerie? Les tentatives de réponse affluent: sur le profil de la suspecte, son passé, ses troubles psychiatriques. L’enquête commence. La tragédie n’a pas livré tous ses secrets.
Pour autant, faudrait-il se taire, ainsi que le veulent certains? Ce serait observer un silence coupable. S’en remettre à la fatalité d’une mauvaise rencontre? Ce serait céder à la lâcheté. Le recueillement n’interdit pas le débat. L’indignation n’est pas nécessairement synonyme d’instrumentalisation. D’un côté, il y a l’insondable mystère des comportements individuels. Imprévisibles, c’est entendu.
Mais, de l’autre, il y a les règles qui régissent, garantissent et protègent notre vie en société. À l’État de les faire respecter. Ce qu’il fait de moins en moins sur le front régalien. Les expulsions d’étrangers en situation irrégulière sont effectuées au compte-goutte.
Seules 6 % d’entre elles ont été suivies d’effet en 2021, contre 13 % quatre ans plus tôt!
Au nom de Lola, l’État doit être mis en demeure de corriger ses fautes
La tortionnaire supposée de Lola, une ressortissante algérienne de 24 ans, est arrivée en France avec un titre de séjour provisoire d’étudiante en 2016. Après des années de clandestinité, une obligation de quitter le territoire lui a été signifiée en août dernier, à l’occasion d’un contrôle dans un aéroport français. Mais cette OQTF, qui s’est perdue dans le labyrinthe bureaucratique, n’a pas été exécutée. Comment, dans ces conditions, une fois encore, ne pas accuser l’administration de faillite et les responsables politiques de manque de vigilance quand leurs services déraillent?
Pour Lola, rien ne réparera l’irréparable. Mais, au nom de cette adolescente et pour toutes celles qui ont l’avenir devant elles, l’État doit être mis en demeure de corriger ses fautes.
© Yves Thréard
https://www.lefigaro.fr/vox/societe/meurtre-de-lola-silence-coupable-20221018
La comparaison faite par le garde des sceaux, lors des questions au gouvernement, des demandes formulées par des députés avec un tract ou avec le cercueil de Lola servant de marche-pied étaient hors-sujet. Cette comparaison a permis au garde des sceaux de ne pas répondre à la question relative à l’assassin présumé qui n’aurait pas dû être en France.
L’ampleur du drame à permis une récupération politique : ne pas répondre aux députés intervenant dans le cadre des questions au gouvernement en mettant en avant le drame et en qualifiant d’inhumains les députés interrogeant le gouvernement dans le cadre de leurs droits constitutionnels.
Toujours égal à lui-même, L’immonde parle d’une « récupération par l’extrême droite ». Voilà ce qui se passe quand la véritable « extrême droite » (PIR, NUPES etc et donc l’Immonde) : l’inversion des rôles est totale et tandis que les racistes, les antisémites et les néo fascistes se font passer pour le camp du bien, ceux qui dénoncent la barbarie sont présentés comme faisant partie du camp du mal. Ne pas nommer la barbarie et le fascisme par leur nom c’est contribuer à des horreurs comme le meurtre de Lola, de Sarah Halimi et tous les autres.
Quand la véritable extrême droite n’est pas nommée par son nom.
Quelles que soient les motivations de ce crime, et il est fort possible que nous ne les connaissions jamais, on en revient toujours au même constat : dans notre 4eme Reich, ce n’est pas l’identité des victimes qui compte mais celle de leurs bourreaux _ d’où la volonté de ne pas faire de vagues.