L’ex-Democrat Tulsi Gabbard nous prévient: « Le parti nous mène à un holocauste nucléaire »
Caroline Downey /National Review / 11 octobre
Invitée à l’émission de Tucker Carlson sur Fox News, l’ancienne Représentante Democrat Tulsi Gabbard annonce qu’elle quitte ce parti « bourré de faucons qui nous mènent à un holocauste nucléaire ». A Washington, des membres des deux partis, mais tout particulièrement des Democrats, sont inféodés au complexe militaro-industriel. L’invasion russe de l’Ukraine est une guerre par procuration entre la Russie et les Etats-Unis. Des deux côtés, Democrat et Republican, on prévoit l’utilisation de l’arme nucléaire pour défendre la souveraineté ukrainienne. Cette demande est devenue plus pressante depuis que Poutine menace d’« une riposte sévère » après l’explosion sur le pont reliant la Crimée à la Russie. On s’approche de plus en plus rapidement d’une guerre nucléaire qui détruira le monde tel qu’on le connaît. Gabbard est connue pour sa défense de la liberté d’expression et son opposition, au sein du camp America First, à toute intervention militaire étrangère. Elle a fini par conclure que le parti Democrat est sous l’emprise d’idéologues fanatiques qui détestent la liberté et la Constitution. Elle précise, dans un tweet vidéo, que ce parti est dominé par une cabale élitiste de va-t’en guerre wokistes qui racialisent tout, attisent le racisme antiblanc, sapent nos libertés de droit divin, détestent les croyants, diabolisent la police & protègent les criminels aux dépens des honnêtes citoyens américains, militent pour des frontières ouvertes, instrumentalisent l’appareil de sécurité nationale pour pourchasser leurs opposants politiques et, par-dessus tout, nous entrainent vers la guerre nucléaire ».
Tulsi Gabbard Warns Democrats ‘Leading Us to Nuclear Holocaust’ | National Review
Nous sommes sur le chemin de la guerre nucléaire
JEREMY SHAPIRO / War on the Rocks / 12 octobre
Dans la guerre, rien n’est inévitable et peu de choses sont prévisibles, mais on a le devoir de nommer le trajectoire, visible par les observateurs, de la guerre en Ukraine. Initiée comme une agression criminelle russe, elle est devenue une guerre par procuration entre Washington et Moscou, les deux parties bloquées dans un cycle d’escalades qui deviendra un conflit direct, puis nucléaire, entraînant des millions de morts et la destruction d’une grande partie du monde. Si cette prévision audacieuse se confirme je ne serai probablement pas présent pour bénéficier du mérite de l’avoir discernée.
Dans un premier temps, le président Biden a nommé le danger, apparemment convaincu qu’en le nommant il pourrait mieux l’éviter. En effet, le pire sera évité à condition que, des deux côtés, on agisse de manière à empêcher la confrontation directe. Ce qui n’est pas le cas à présent. La Russie réitère les menaces nucléaires et, aux Etats-Unis, on traite de munichois ceux qui osent sonner l’alarme. A mon avis il y aura éventuellement de longues périodes de blocage, le dénouement horrifique ne se produira peut-être pas, mais nous sommes sur le chemin d’une escalade incontrôlée.
Les lignes rouges à l’épreuve
La guerre nucléaire ne sera pas déclenchée par la volonté d’un dirigeant mais en fonction d’une escalade où la défaite est inacceptable pour les deux côtés, surtout pour les Russes, qui risquent la chute du régime, voire la perte de l’intégrité territoriale. Suite à des revers sur le champ de bataille, la Russie avait tracé des lignes rouges contre l’intégration de la Suède et de la Finlande dans l’Otan, puis, en cas d’attaque contre la Crimée. Devant la riposte, largement en-dessous de la gravité des menaces, l’Occident a conclu au bluff. En fait, l’escalade ne sera pas basée sur des lignes rouges mais plutôt sur l’évolution de la situation sur le champ de bataille. Il est clair que l’escalade, des deux côtés, est corrélée à la crainte de perdre.
Les Américains augmentent en grade et en quantité le soutien militaire, fournissant des armes refusées quelque mois auparavant en raison du risque d’escalade. Ils ajoutent encore des sanctions pour affaiblir définitivement, voire de détruire l’économie russe. Les Russes réagissent aux échecs sur le terrain par l’arrêt de la fourniture d’énergie à l’Europe, des attaques contre des cibles civiles, l’annexion de quatre provinces et la mobilisation partielle, affrontant par-là l’opposition interne plutôt que le risque de la défaite. A chaque étape, de chaque côté, on augmente le prix d’un éventuel compromis. L’escalade aux armes nucléaires pourrait venir si une partie au conflit redoute une défaite militaire qui serait catastrophique pour le régime.
Le danger des génies
On peut imaginer la suite : si les Russes continuent à perdre sur le terrain et, surtout, si les Ukrainiens commencent à envahir la Crimée, un génie au Kremlin convaincra ses pairs qu’une démonstration nucléaire pourrait inverser le mouvement et faire reculer l’Occident qui, redoutant une guerre nucléaire, laissera tomber l’Ukraine. De tels faibles espoirs sont les pires ennemis de la paix. La Russie lancera quelques frappes nucléaires tactiques contre des concentrations de troupes ukrainiennes, des lignes de ravitaillement de l’OTAN ou, faute de mieux, des cibles civiles, tout en mettant sa force nucléaire stratégique en état d’alerte. Parfaitement consciente de cette éventualité, l’administration Biden, qui a déjà averti les Russes des conséquences horrifiques et catastrophiques de l’utilisation de l’arme nucléaire, préconise une riposte qui évitera pourtant l’escalade vers une guerre nucléaire totale. Le génie côté américain interprétera le menace d’une frappe nucléaire stratégique comme du bluff et l’administration lancera une attaque conventionnelle de l’OTAN contre des cibles militaires russes. Le Kremlin, paranoïaque, voyant dans cette attaque l’intention de détruire le régime et de tuer les dirigeants, poursuivra ses frappes nucléaires tactiques contre les forces de l’OTAN dans des Etats limitrophes comme la Pologne et l’Estonie.
Les Etats attaqués invoqueront l’Article 5, déclenchant une opération conventionnelle pour supprimer la capacité offensive russe. Les Russes, craignant la destruction de leur capacité nucléaire stratégique, lanceront une frappe stratégique préemptive e dans le faible espoir d’affaiblir la détermination occidentale. J’aurai quelques minutes pour transmettre à mes collègues un email disant « Je vous l’avais bien dit ».
Ce n’est qu’un scénario, en rien inévitable. Mais le chemin que nous suivons à présent le rend de plus en plus probable si, d’un côté ou de l’autre, on s’enfonce dans le désespoir. Les conséquences en seront profondément dévastatrices. Il faudrait nommer ce chemin.
Jeremy Shapiro est directeur de recherche à l’European Council on Foreign Relations et non-resident senior fellow à la Brookings Institution. Il a servi au Département américain d’Etat de 2009 à 2013.
We Are On a Path to Nuclear War – War on the Rocks
© Nidra Poller
Nidra Poller, née aux Etats-Unis dans une famille d’origine mitteleuropéenne et posée à Paris depuis 1972, est une romancière devenue journaliste, le 30 septembre 2000, par la force des choses, dit-elle, par l’irruption brutale, dans mon pays d’adoption, d’un antisémitisme génocidaire, Nidra Poller est connue depuis comme journaliste, publiée entre autres dans Commentary, National Review Online, NY Sun, Controverses, Times of Israel, Wall Street Journal Europe, Jerusalem Post, Makor Rishon , Causeur, Tribune Juive, Pardès …
Elle rédigea longtemps le vendredi une Revue de la Presse anglophone pour la newsletter d’ELNET.
Elle est l’auteur d’une œuvre élaborée en anglais, en français, en fiction et en géopolitique, dont L’Aube obscure du 21e siècle (chronique), madonna madonna (roman), So Courage & Gypsy Motion (novel)
J’assume la contradiction, ajoute Nidra, me disant romancière mais pas auteure.
Observatrice des faits de société et des événements politiques, elle s’intéresse particulièrement aux conséquences du conflit israélo-palestinien et aux nouvelles menaces d’antisémitisme en France. Elle fait partie des détracteurs de Charles Enderlin et France 2 dans la controverse sur l’Affaire Mohammed al-Durah et soutient la théorie d’Eurabia (en particulier avec Richard Landes).
Elle a fondé les Éditions Ouskokata.
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Bien qu’allergique à Nidra Poller lorsqu’elle exprime ses opinions perso (j’abrège pour rester poli).
J’apprécie ses apports en provenance de la presse US.
Lorsqu’on sait que les vents d’ouest finissent toujours par nous contaminer de ce qui les empoisonne là-bas, il y a intérêt à en prendre connaissance histoire d’anticiper l’antidote ; si possible…
Surtout en matière de « guerre contre l’Ukraine » (c’est son propre titre).
Car sachons au moins à quelle sauce nous serons mangés ; vu que, merci Ursula, nous ne sommes en la matière que les caniches de Biden, les dégâts collatéraux consentants, les dindons d’une monstrueuse farce planétaire.
Même si ses sources ne sont pas toujours d’un parfait équilibre. La fine équipe « Tucker Carlson sur Fox News » et « National Review » penche décidemment à droite ; aux USA cela veut dire Républicain, voire pro-Trump.
Normal donc qu’ils citent une ancienne parlementaire US démocrate ayant tourné sa veste pour accuser le parti démocrate (donc Biden) « qui nous mène à un holocauste nucléaire ».
Intéressant ; car cela confirme l’existence d’une opposition US, surtout des républicains, à l’ingérence profonde, voire la cobelligérance, américaine actuelle dans la guerre en Ukraine.
Cela coïncide avec l’hypothèse d’un penchant pro-russe de Trump, contrairement à celui de Biden.
Autrement dit, une majorité républicaine (probable) au congrès US suite aux élections de mi-mandat du 8 novembre pourrait bloquer le président et inverser le sort de la guerre ; sinon l’éteindre.
La suite est d’une autre qualité. JEREMY SHAPIRO est un analyste renommé du monde politico-industrialo-militaire ; surtout américain. En principe, il n’est inféodé à personne.
« War on the Rocks », le site web qui apporte ses dires, bénéficie d’une belle réputation d’objectivité et de solidité.
L’avertissement prononcé par eux “We Are On a Path to Nuclear War” (nous sommes en route vers une guerre nucléaire) coïncide avec les dires précédents de personnes identifiées avec la « droite » US.
On dirait que l’Amérique commence à douter du chemin… ce n’est pas trop tôt.
Il reste à convaincre Ursula von der Goebbels de dégager.
@JCheval
Ce que cela montre surtout, c’est que dans ce pays que beaucoup admirent encore, les identitaires, les racistes, les antisémites et les va t en guerre sont appelés « gauche », « progressistes » et « antiracistes » alors que les pacifistes et les antiracistes d’aujourd’hui sont appelés « droite » ou « conservateurs » voire « extrême droite »…
« La guerre c’est la paix/ La liberté c’est l’esclavage/ L’ignorance c’est la force »….
Dans un article que j’ai lu il y a quelques années, un Américain vivant à Paris disait (je cite de mémoire, n’ayant pas le texte sous la main) qu’aux USA la notion même de vérité ne voulait (plus) rien dire : c’est le pays du wokisme, effectivement !