Donner la possibilité aux personnes en situation de handicap d’être éduquées, formées pour pouvoir travailler.
Si on regarde froidement les choses, une personne privée ´d’éducation puis d’emploi aura un coût démesuré pour la collectivité et pour sa famille.
Si on regarde humainement les choses, être privé d’éducation et d’emploi est d’une grande violence pour la personne concernée. Son bonheur et sa santé mentale sont en jeu.
En outre, Sa capacité à développer d’autres compétences, talents et stratégies de contournement compensation est souvent compromise : il faut beaucoup de talent et de compétences pour pouvoir compenser son propre handicap. Pouvoir et savoir le faire améliore l’estime de soi et la vision des autres.
Si on regarde « cyniquement » les choses, pourquoi une société laborieuse et productiviste devrait se priver de forces de travail et d’intelligences créatrices ?
Si on regarde socialement les choses, comment sont perçus les inactifs et comment se perçoivent-ils eux mêmes ?
Ce n’est plus un enjeu de charité chrétienne, de fraternité républicaine, et même de solidarité : il s’agit d’un enjeu de société, économiquement, socialement, objectivement, la société a besoin de tout le monde.
Personne ne doit rester au bord du chemin, dans son intérêt et dans le nôtre.
Une inclusion réussie participe à notre produit intérieur brut et à notre indice de bonheur et bien-être partagés.
Toute exclusion ou intégration non réussie génère des risques psychosociaux et des effets négatifs voire délétères pour nous tous, individuellement et collectivement.
Inclusion scolaire / droit à l’éducation et à la formation
Dans son ouvrage, «Rien n’est impossible…», oct. 2022, Michel Cymes, très médiatique médecin, diagnostiqué de troubles du déficit d’attention et de l’hyperactivité, explique :
«Je m’ennuie vite, je passe d’un sujet à l’autre, j’ai besoin de remplir mon agenda. En parler est aussi montrer que la vie ne s’arrête pas à un échec. Échouer au bac une fois ne m’a empêché de devenir médecin. » (…)
« Grâce à mes études qui ont duré un certain temps, je me suis constitué une sorte de bibliothèque dans mon cerveau, où je viens puiser. Ma chance aussi, c’est que je m’ennuie très vite. J’ai même un ami pédopsychiatre qui m’a diagnostiqué un TDAH : un trouble de déficit de l’attention avec hyperactivité. Ce qui m’a permis de comprendre les difficultés que j’ai eues à mener mes études. Je sais désormais que j’ai une capacité de concentration ultra limitée dans le temps. »
Il a beaucoup échoué à l’école, puis il a usé lui-même de stratégies d’apprentissage compensatrices totalement de sa propre invention que l’éducation nationale aurait été incapable de lui proposer à l’époque.
Cet ORL est précieux à notre société.
Combien d’autres Michel(e) n’ont pas eu cette possibilité et ont définitivement échoué dans leurs études ?
Proportionnellement, Il y a beaucoup plus de non voyants dans la profession de kinésithérapeute que dans la population générale.
Ce sont souvent d’excellents praticiens.
Il semble que le fait de ne pas voir leur permet de mieux soigner.En revanche, si dès le début de la scolarité, nous compromettons leurs chances de faire des études scientifiques, nous renonçons à leurs talents utiles et nous les privons de ce merveilleux métier.
On a vu des dyslexiques réussir Sciences Po…
L’inclusion scolaire des enfants en situation de handicap ou présentant des troubles des apprentissages est aussi un bénéfice pour la collectivité.
Elle permet l’accès à l’emploi, une vie sociale, professionnelle et personnelle immensément plus riche et positive pour la collectivité et pour le futur adulte.
Cette Inclusion en milieu ordinaire présente un autre effet positif :
Le contact des jeunes enfants avec d’autres enfants présentant des handicaps crée une forme d’acceptation/normalisation de l’altérité qui aura des effets positifs tout au long de leur vie : ils seront plus enclins à les intégrer dans leur vie sociale et professionnelle. Ils appréhenderont la personne avant de la considérer handicapée, considèrerons leurs compétences et talents avant d’évaluer leurs incapacités, sauront aussi mieux interagir avec elle, tenir compte de leurs besoins spécifiques sans avoir des comportements délétères nuisibles à l’amour propre : intrusifs, surprotecteurs, stigmatisants voire complètement hostiles.
La condition de la réussite de cette entreprise éducative inclusive tient à l’amélioration des conditions de sa mise en œuvre : mieux accompagner les enfants et les jeunes dans leur parcours scolaire, mieux former/accompagner les professionnels pour leur éviter un sentiment d’échec, inventer une vraie médiation information pour les autres élèves et leurs parents de façon à anticiper toute situation de rejet : l’accueil de la différence doit devenir un plus formateur dans la vie de la classe et non une gêne pour les apprentissages du groupe , comme cela est trop souvent perçu.
Malheureusement, lorsque les conditions optimales ne sont pas réunies, on assiste à une démarche contreproductive pour l’enfant et pour le groupe. L’échec est interdit car il produit plus de dommages que si l’inclusion en milieu ordinaire n’avait été tentée. Si elle est mis en œuvre, elle a une obligation de moyens et, surtout, de résultats.
Inclure doit faire partie du parcours civique et citoyen de nos jeunes pour former des adultes pour lesquels le handicap fait partie de la normalité et que la compensation de celui-ci est une procédure naturelle et bénéfique.
Chacun, dans sa vie, peut-être confronté à une situation de handicap personnellement ou pour un proche : cette culture de la compensation et de l’inclusion permet une meilleure acceptation et adaptation pour soi-même ou pour ce proche. Devenir aidant est plus facile si nous sommes sensibilisés.
La réelle et authentique inclusion, celle qui fera grandir nos sociétés, celle que nous semblons désirer tous, du moins dans nos paroles, se traduira dans les actes de chacun d’entre nous, c’est la condition de son résultat. Même si nous sommes tous en droit d’attendre les moyens de sa mise en oeuvre par les pouvoirs publics, de façon volontaire, massive et sincère : éducation, formation, accès à l’emploi, à la culture, aux conditions matérielles de l’épanouissement de chacun. C’est un des enjeux primordiaux de l’évolution de la civilisation.
Si Claude Monet avait eu une parfaite acuité visuelle,
pourrions-nous admirer ses sublimes nymphéas ?
© Frédéric Terrier Hermann
Tribune écrite dans le cadre du #CollectifContrepoint Fondé est animée par@Myriam Varin-Bréant
https://medium.com/@terrier.frederic/inclusion-handicap-un-objectif-gagnant-gagnant-619b8ac10bf4
Encore et toujours la même propagande socialiste moralisatrice !!!
Bien sûr qu’il y a des exemples d’inclusion dans l’école ordinaire, réussie ; mais combien d’inclusions qui ont échouées, et ce malgré les auxiliaires de vie.
Vouloir généraliser l’inclusion en milieu ordinaire est une aberration idéologique primaire.
Certains cas de handicap plutôt légers, comme M. Cymes, justifie cette inclusion en milieu ordinaire, mais la plupart des cas, plus lourds, NÉCESSITE un milieu spécifique d’accueil, parfaitement adapté ; on pourra toujours écrire tout et n’importe quoi, ça restera ainsi, n’en déplaise à ce M. F. Terrier-Hermann !
Je suis heureux d’écrire n’importe quoi 😶
Je suis consterné par le fait que dans un tribune construite avec un savoir experienciel, vous vous permettiez d’utiliser le mot propagande.
Je suis cadre sup de l’administration
Si je vous lis, je donne ma démission, trop handicapé pour remplir mes missions?
Prenez soin de vous
M. Terrier, vous n’avez rien compris à mon post ; votre témoignage personnel (qui n’apparaissait d’ailleurs pas dans votre article), ne fait que conforter ma démonstration.
Je répète que vous faites de votre cas personnel une généralité, qui n’a pas lieu d’être ; on pourrait donner des centaines de cas contraires (et j’en ai moi-même un dans mon entourage), qui démontre le contraire de ce que vous dites.
Alors, oui, stop à la propagande socialiste moralisatrice et culpabilisante.