« Enseigner, c’est expliquer et non se taire » : à la Sorbonne, le puissant discours de la sœur de Samuel Paty
Un hommage s’est tenu ce samedi à la Sorbonne en mémoire de Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie assassiné le 16 octobre 2020 par un terroriste islamiste à Conflans-Sainte-Honorine. Sa plus jeune soeur , Mickaëlle Paty, dont le discours était très attendu, a pris pour la première fois la parole publiquement.
Mickaëlle Paty parlera 13 minutes durant devant les élèves des trois classes lauréates et leurs professeurs, ses parents, assis au premier rang, mouchoir à la main, le ministre de l’Éducation, et la rédaction endeuillée de Charlie Hebdo, l’historien Patrick Weil, les philosophes Catherine Kintzler et Henri Peña-Ruiz, tous réunis dans l’amphithéâtre Richelieu.
« Je dédie ce discours à toutes les personnes mortes, blessées, torturées, incarcérées dans le monde, pour avoir osé s’exprimer. Je le fais pour faire comprendre qu’on ne met pas un « oui, mais » après le mot décapitation. En France, on met un point. […] Enseigner, c’est expliquer, et non se taire. […] En attendant le devoir de vérité, je vais donc ici reprendre son cours pour assurer un dernier devoir, celui de lui rendre son honneur.
‘La liberté de la presse’ et ‘situation de dilemme : être ou ne pas être Charlie’ sont les deux cours que mon frère a présenté à ses classes de 4e suite à l’attentat de Charlie Hebdo. Dans le premier, le professeur d’histoire-géo évoque la liberté d’expression et les menaces qui pèsent sur elle et rappelle que toutes les libertés sont des conquêtes. Lors du second cours, « trois caricatures représentant le prophète Mahomet sont montrées quelques secondes. Elles sont issues du réseau Canopée de l’éducation nationale. Dans ce cadre-là, il interroge sa classe : faut-il ne pas publier ces caricatures pour éviter la violence ? Ou faut-il publier ces caricatures pour faire vivre la liberté ?
Samuel a proposé – et non imposé – aux élèves qui auraient eu peur d’être choqués de ne pas regarder ou de sortir. C’est un acte de prévenance, envers un public encore jeune. Il leur a ainsi laissé le choix.
Alors non, Samuel Paty n’est pas responsable de sa propre mort.
Il n’a pas fait pas l’éloge de la caricature, mais a défendu la liberté d’en dessiner une. Les caricatures peuvent choquer, mais ne sont pas faites pour tuer. Samuel apprenait à ses élèves à se confronter à ce qui peut déplaire, tout en les laissant exprimer leur désaccord. Il a opposé le langage à la violence.
Est-ce que cela n’est pas problématique de dire qu’il a froissé les élèves ?
Et comment accepter qu’on ait pu demander à son frère de s’excuser ?
« Non, Samuel Paty n’est pas responsable de sa propre mort »
Invitant les adeptes du “oui mais” et inverseurs de culpabilité à prendre lecture de la note du comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation du 27 août dernier , elle rappelle que les trois pages pointent une recrudescence, sur les réseaux sociaux, de messages encourageant à porter des tenues religieuses ou à faire sa prière dans l’enceinte scolaire.
« Sommes-nous toujours libres de nous exprimer ? […] Vous, élèves et professeurs, montrez-nous, démontrez-nous qu’on peut encore répondre à cette question par un oui, pour la dernière fois.
Tant que rien ne change, c’est que rien n’est fait. »
En mémoire de Samuel Paty De nombreuses initiatives lui rendent hommage. Les Presses Universitaires de Lyon ont édité son mémoire de recherche, qui porte sur la couleur noire. L’Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie (APHG) a fondé de son côté le Prix Samuel Paty. Le Prix de l’initiative laïque a été attribué à l’exposition « Touche pas à mon Professeur ». https://blogs.mediapart.fr/edition/laicite/article/111022/en-memoire-de-samuel-paty
Le 6 avril 2022, Mickaëlle et une partie de sa famille portaient plainte contre l’Etat pour « non-assistance à personne en péril ». Les juges d’instruction antiterroristes viennent de clôturer leurs investigations.
Sarah Cattan
NON MAIS!
Ce discours ne cite nullement « Islam » ni « terrorisme » ni « islamisme » ni « terrorisme islamique ».
Il ne nomme pas l’ennemi; en conséquence il lui sert la soupe.
Ce discours accorde la victoire à celui qui avait décapité Paty et aux siens.
On peut bien faire tous les hommages mais en lisant ce texte, je pense à cet éditorial d’Yves Théard dans Le Figaro du 14 octobre, « La honte’. Juste un extrait où tout est dit.
À Conflans-Sainte-Honorine, le collège du Bois-d’Aulne ne portera pas le nom de Samuel Paty. Il en avait été plus ou moins question, mais, finalement, l’idée a été abandonnée. Des responsables de l’établissement au ministère de l’Éducation, en passant par la commune et le département, personne ne veut prendre l’initiative. Devant pareille lâcheté, la honte vous gagne. Un professeur d’histoire a été décapité en pleine rue, le 16 octobre 2020, à la sortie des cours, pour avoir montré des caricatures de Mahomet et, deux ans après, il faudrait continuer à baisser la tête face aux islamistes! À l’heure où de jeunes Iraniennes se font trouer la peau pour mettre à bas leur voile et recouvrer la liberté, le pays de la laïcité tremble encore devant les ennemis de la République que sont les gardiens de la charia et leurs dévoués exécutants.
Mais à quoi auront servi l’assassinat de Samuel Paty et les 271 morts du terrorisme depuis 2012 et les crimes de Mohamed Merah?
Mal nommer les choses c’est ajouter au malheur du monde. Eh oui, faire un discours pour honorer son frere, c’est tres louable, parler de la liberte d’expression, ça l’est aussi, mais ne pas nommer l’origine de tous ces malheurs qui frappent tous les jours la sociéte Française et les citoyens malheureux égorgés qui ne demandaient meme pas la liberté d’expression mais seulement vivre. Finalement ce discours n’aura servi à rien comme dans toutes les manifestations organisées par la bien pensence en l’honneur de Samuel Paty, sauf le parti reconquete qui a bien nommé l’Islam, cependant l’avocat de la famille Paty dans une interviw à la presse a fait savoir que la famille n’autorisait pas M. Zemmour a récuperer l’affaire Paty pour ses besoins electoralistes.( encore un, Vous n’aurez pas ma haine)
excusez mon texte, j’ai ecrit Samuel au lieu de Mickaëlle