Le 20 janvier 2006, un jeune homme de 24 ans, beau comme un astre, vendeur de téléphonie boulevard Voltaire, dans le 11ème arrondissement de Paris, était enlevé, séquestré dans la cité de la Pierre Plate à Bagneux (92) et torturé pendant 24 jours. Le 13 février 2006, il était découvert le long des voies ferrées du RER C, à Sainte-Geneviève-des-Bois (91).
Nu, tondu, bâillonné, menotté, défiguré, le corps brûlé en de multiples endroits, il agonisait dans le froid et décédait peu de temps après son transfert à l’hôpital. Ce jeune homme, qui avait la vie devant lui, s’appelait Ilan Jacques Élie Halimi (Zal). Il était le fils aîné d’une famille juive d’origine marocaine.
Sa malchance ? Être la cible, parce que juif, de barbares constitués en gang, avec à sa tête Youssouf Fofana. Ilan était tombé dans un guet-apens, après cinq tentatives précédentes et infructueuses du gang constitué de nombreux comparses des deux sexes et de nombreuses origines.
Pourquoi lui ? Il fallait « enlever un Juif … parce que les juifs sont bourrés de thunes », avait décrété Youssouf Fofana, avant d’ajouter « qu’ils se tiennent les coudes entre eux, ils paieront… ».
A l’époque, dans sa boutique de téléphonie, Ilan était payé 1 200 euros nets par mois et sa famille était assez modeste…
Si je parle d’Ilan Halimi en ce 11 octobre, c’est qu’il est né le 11 octobre 1982. Il aurait donc dû fêter aujourd’hui ses 40 ans… Il se serait peut-être marié, aurait peut-être eu des enfants, aurait sans doute travaillé dur pour mettre sa famille à l’abri du besoin… Au lieu de cela…
Il n’est guère de semaines où je ne pense pas à lui.
Il n’est guère de semaines où je ne me dis pas que Fofana et sa clique maudite auraient pu s’attaquer à moi ou à l’un de mes proches.
En ce 11 octobre 2022, je pense un peu plus à lui encore.
Et je pense à sa mère-courage Ruth, à ses sœurs Yaël et Anne-Laure, à son père, à sa famille et à ses amis.
Aujourd’hui, je voudrais être sûr qu’une telle atrocité ne puisse plus se reproduire en France.
Après le massacre de Sarah son homonyme, le meurtre crapuleux de Mireille Knoll, l’assassinat sordide de René Hadjadj, l’agression fatale de Jérémie Cohen et le meurtre bestial d’Eyal Haddad, je n’en suis pas certain… Malheureusement !
© Gérard Kleczewski
Gérard Kleczewski est citoyen et journaliste
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