La fête de Soukkot dure 7 jours, pendant lesquels nous devons manger dans une cabane qui ne comporte que 3 murs.
Elle est ouverte à tous les vents, en signe d’hospitalité.
Cette fête inaugure la saison des pluies à Jérusalem.
En région parisienne, la météo est rarement plus clémente.
On s’enrhume facilement à Soukkot.
C’est un Loubavitch fiévreux que j’avais vu en consultation.
Une banale rhino-pharyngite.
« Gardez votre écharpe dans la cabane », lui avais-je conseillé, en le raccompagnant dans la salle d’attente.
Rassuré, il m’avait proposé de me bénir avec le bouquet traditionnel de Soukkot : le loulav ( branche de palmier), les branches de saule et de myrte et dans l’autre main, l’étrog ( le cédrat).
J’avais acquiescé.
Je suis peu observant, mais une bénédiction ça ne peut pas faire de mal.
Le Loubavitch avait agité le loulav au dessus de ma tête et brandit le gros citron.
La salle d’attente était vide, mais sur le pas de la porte de l’autre box de consultation, mon collègue nous observait.
Le Loubavitch est parti.
Mon collègue est venu vers moi, le sourire un peu gêné.
» _ J’ai vu ce drôle de type te menacer avec une plante verte et un citron.
_ Il ne me menaçait pas. Il me bénissait…C’est la fête des Cabanes.
_ Des cabanes ?!!
_ Oui. Nous devons manger dans une cabane ouverte pendant 7 jours.
_ Tu ne manges pas chez toi en ce moment ?!!
_ Moi, si. Car je n’ai pas de jardin pour construire une cabane, et puis je ne suis pas très observant.
_ Je vois… »
…
Je ne suis pas un bon pédagogue.
Je n’ai finalement pas réussi à expliquer à mon collègue la haute valeur spirituelle de Soukkot.
Si il me lit aujourd’hui, j’espère avoir été plus explicite.
© Daniel Sarfati
« J’ai vu ce drôle de type te menacer avec une plante verte et un citron. » 😉
C’est vrai qu’en lisant ce titre : « La haute valeur spirituelle de Soukkot » on ne s’attend pas à cette phrase ni à la chute.
J’apprécie toujours l’humour de Daniel Sarfati !