J’ai lu des pages d’un livre, des mots, des phrases de cet essai non romanesque, d’un journal, en quelque sorte d’une analyse, qui m’ont touchée au plus profond de moi.
Ce n est pas le style, très simple, qui m’a atteinte, mais la vérité qui se dégage.
J’ai aimé la simplicité, la vérité, le courage de cet homme qui se livre à nu.
Et cet homme n’est pas n’importe qui: Il est un psychanalyste connu, réputé, brillant. Ses patients, impatients, comme il le dit, vont l’être de le lire.
Peu lui importe… Il est au-dessus de tout çà. Il est allé voir très loin dans lui-même, et il a vu, juste un peu… carLa psychanalyse sait qu’on ne sait pas. Seule, la part autre, qui est en nous-même, l’inconscient sait y faire, avec les morceaux d’étoffe, les fils qui nous tiennent liés à l’inconnu, au umheimlich…de nous même.
Que de travail pour faire cette découverte de l’ignorance et de la division du sujet.
Chacun de nous, psychanalyste, a connu ces émois, cette angoisse de l’identité, ces tremblements quand les pulsions manoeuvrent et se font symptômes, Mais peu ont eu ce courage, après avoir affronté les tourments et les avancées de l analyse, de les écrire et de les publier.
Il est vrai que cet homme est aussi un écrivain, et surtout un poète. Il aime le vertige des mots et du langage le plus pur selon LACAN,la poésie, Le savoir-faire avec les mots, le travail de la lettre.
Psychanalyste, il les entend les mots, il en cherche la polysémie dans son écoute, et lacanien, il connaît la valeur de l’avancée lacanienne… qui résonne dans cette phrase…
L’inconscient est structuré comme un langage.
Il sait, aussi, l’importance pour LACAN, qui fut son psychanalyste, de cette notion de la lalangue, ou langage archaïque, fondamental.
Cet homme nous a parlé dans un essai antérieur de LA POESIE QUI BRÛLE et de ce feu intérieur qu’il a ressenti, qui le BRÛLE de l’intérieur, on le sent, Je l’ai senti, ce feu, Dans ces lignes de l’intime, Dans son goût pour la poésie, Dans les pulsions violentes qui l’ont fait chercher du côté de LACAN, Dans la quête de son identité où se mêle la destinée du juif ….déjà mâle diction dirait Jacques, mais il semble que c’est encore plus difficile si on se définit comme juif athée, tel que l’auteur le fait.
Je me situe aussi comme juive athée. FREUD adopta également cette position. Il y a du double dans tout, et la division dans tout.
Et à la fin de l’analyse, qu’y a-t-il…
Il faut se laisser secouer par ce livre, accompagner ce grand de la psychanalyse, cet homme si simplement humain et vrai.
J’ai envie d’écrire que, tout au long de cette passionnante lecture, j’étais en phase, en relation de proximité, avec l’auteur. Parfois je me sentais sa psychanalyste, son amie, sa patiente. Je partageais son doute, son questionnement. J’apprenais de lui, comme si je perfectionnais ma formation d’analyste encore et toujours.
Il s’agit de GÉRARD POMMIER. MON AVENTURE AVEC LACAN
© Dominique Itzkovitch
Psychanalyste, Politologue, Dominique Itzkovitch a créé le THINK TANK DEVENIR, qui se veut un centre de réflexions interdisciplinaires sur les grands problèmes de société et de démocratie face à un monde en perte de valeurs démocratiques et en butte à des questions majeures de société.
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