Nouveau film sur Netflix : Blonde, vision plus que particulière du roman de Joyce Carol Oates, et deuxième adaptation de l’ouvrage qui laisse le spectateur plus que circonspect.
Ça commence par un feu, une ambiance d’apocalypse, une lumière orangée qui reflète l’incendie. Parti pris intéressant du réalisateur qui n’est pas sans rappeler une scène du Corbeau de Clouzot et ces phrases y trouvent écho :
Vous êtes formidable. Vous croyez que les gens sont tout bons ou tout mauvais. Vous croyez que le bien c’est la lumière, et que l’ombre, c’est le mal. Mais où est l’ombre ? Où est la lumière ? Savez-vous où est la frontière du mal ? Savez-vous si vous êtes du bon ou du mauvais côté ?
Ce film d’Andrew Dominik est une vision emplie de créativités avec une bande son des plus intéressantes.
C’est comme si on était dans la tête de Norma qui se débat pour accepter sa propre création, celle qui la consume et la tue à feu lent. Violence terrible dans ce film. Images floutées comme si le spectateur n’en était plus un mais devenait Norma pendant plus de deux heures. On est au-delà de la ressemblance physique. L’intériorité se joue de l’extériorité. Images palimpsestes et jeux d’ombre et de lumière. Reflet dans un œil d’or perdu de tant de souffrances mentales et physiques. Sans concession et de manière inexorable et irréversible,
Mais.
Un très grand mais.
Une vision stéréotypée et plus qu’éculée.
Tous ceux qui connaissent un tant soit peu la vie de Marylin Monroe savent qu’il y avait une dualité entre Norma, – la femme qu’elle était profondément -, et Marilyn, celle qu’elle avait “inventée”, et savent combien elle montrait là ses talents d’actrice mais aussi la dichotomie qui la faisait plonger dans de dangereuses dérives.
Peut-on à l’envi tout montrer ? Était-il nécessaire de mettre en scène ces images de fœtus qui parlent à Norma ? De filmer dans un gros plan qui frôle la pornographie la fellation faite à un Kennedy non nommé.
En effet, le point de vue de la dissociation est plus qu’interrogatif.
On peut, néanmoins, retenir le dernier plan du film où le cinéaste rappelle la dernière séance de photos faite avec Stern.
Saluer, également, l’extraordinaire performance de Ana de Armas qui par moment est dans sa ressemblance troublante et juste.
Film kaléidoscope où Norma, une nouvelle fois, est trahie comme elle ne l’avait jamais été.
© Felicia-France Doumayrenc
Felicia-France Doumayrenc est autrice, critique littéraire, éditrice et peintre.
Fiche technique
Pays d’origine : États-Unis
Durée : 2 h 46 min
Date de sortie (pays d’origine) : 28 septembre 2022
Date de sortie (France) : 28 septembre 2022
Réalisateur : Andrew Dominik
Scénariste : Andrew Dominik
Acteurs principaux: Ana de Armas. Rôle : Norma Jeane / Marilyn Monroe ; Julianne Nicholson. Rôle : Gladys ; Bobby Cannavale. Rôle : Joe DiMaggio ; Adrien Brody.
Producteurs : Dede Gardner, Jeremy Kleiner, Tracey Landon, Brad Pitt, Scott Robertson
Distributeur : Netflix
Bande originale : Blonde (Soundtrack From the Netflix Film)
Nominations : Lion d’or, PLUS
Son Histoire est exceptionnelle, malheureusement cette grande actrice a été parfois “Manipulée” à cause de sa Beauté hors du commun. Je pense qu’en vérité, elle a été très. malheureuse et que le clan Kennedy aurait pu mieux la soutenir moralement et psychologiquement plutôt que de l’utiliser comme une STAR DU 7ème Art. Elle méritait beaucoup mieux que le sort lui a réservé………..C’est très triste de constater la fin de sa Vie……….
C’est tentant, même si le sujet Norma /Marylin est devenu quelque peu d’une grande banalité. L’article donne envie, malgré tout.
Superbe film d’autant plus qu’il rend fou les pro-avortements. Voir la séquence dans
l’article.
https://www.bfmtv.com/people/cinema/le-planning-familial-americain-accuse-le-film-blonde-de-vehiculer-un-message-anti-avortement_AN-202210020214.html