Fabrice Halfon. Mais moi je t’aime

C est vrai que ces dernières années tu as changé. Ton caractère s’est endurci. Les gens te critiquent, te jugent, t’insultent parfois.

Mais moi je t’aime.

C’est vrai que pendant des années tu étais le refuge, l’endroit où les gens aimaient venir se ressourcer. Pendant longtemps, les gens t’adoraient, ne rêvaient que de toi, se sentaient bien chez toi.

Depuis quelque temps les choses ont changé. Aujourd’hui nombreux sont ceux qui te quittent, retournent à leur premier amour.

Mais moi je t’aime.

C’est vrai que tu es devenu presque invivable.

Mais moi je t’aime.

J’aime me sentir protégé, j’aime quand tu me prends dans tes bras et me serres fort. J aime quand les enfants vont et viennent sans se poser de question.

Mais moi je t’aime.

Alors oui les prix sont exorbitants, oui l’immobilier est totalement dérégulé, oui il faut parfois cumuler deux métiers pour s’en sortir…

Mais moi je t’aime ISRAËL. Je t aime et je souffre de voir tous ces gens qui renoncent à venir te visiter, je souffre de voir toutes ces familles te quitter alors qu’elles ont cru au rêve israélien. Je souffre d’entendre « Oui mais au prix de la semaine à Tel aviv, je pars trois semaines en Thaïlande en hôtel 5 étoiles ». Je souffre de voir le prix des billets d’avion totalement exorbitants. Je souffre d entendre même les plus fervents sionistes se poser aujourd’hui la question d’un retour en Europe ou aux USA.

Mais moi je t’aime.

Alors je ne sais pas de quoi demain sera fait mais n’oublie jamais que MOI JE T’AIME ISRAËL.

© Fabrice Halfon, amoureux d’Israël mais conscient des difficultés.