La police des mœurs des néo-féministes dont Sandrine Rousseau est devenue l’un des agents les plus zélés, traque et fustige le moindre écart de conduite des hommes occidentaux dans leurs relations avec les femmes jusque dans les alcôves et les conflits de couple. En revanche, leur silence est assourdissant sur la lutte héroïque des femmes iraniennes et afghanes contre le voile. Pas davantage ces soi-disant féministes-là ne se reconnaissent dans les combattantes kurdes ou les femmes des « quartiers » qui résistent à l’oppression islamiste comme Nadia Remadna de la « Brigade des mères ». À faire dériver la défense des droits des femmes vers le différentialisme plutôt que de la concevoir comme la revendication d’une égalité des sexes, les néo-féministes se font en effet les complices du summum de la misogynie, à savoir les préceptes de la charia concernant la soumission des femmes et la séparation des sexes.
On se souvient de la prise de position aberrante de Caroline de Haas, business woman de la « rééducation » prétendument féministe, qui proposait en 2017 d’élargir les trottoirs pour éviter les actes de harcèlement de femmes par des immigrés dans le nord de Paris. Les violences faites aux femmes par les islamistes et les musulmans traditionnalistes sont régulièrement occultées voire retournées en signe de rébellion comme lors des viols collectifs de Cologne en 2016, excusés au nom de la lutte contre la domination occidentale et l’islamophobie. En fait c’est la libération des femmes et des mœurs en général qui est réprouvée comme en témoignent les prises de position en faveur du port de vêtements affirmant la « féminité » et la soumission des femmes. Le voilement des femmes jusqu’aux sportives avec le mouvement des hijabeuses ou les mobilisations en faveur du burkini est soutenu par ces étranges féministes. Elles reconnaissent ainsi comme des leurs, les dites « féministes islamiques » en lutte contre « le féminisme occidental », et considèrent avec elles que le voile est une protection des femmes contre la concupiscence des hommes.
« Le corps des femmes devient l’étendard de leur servitude volontaire. »
Au nom de grands principes égalitaires et libertaires pervertis en injonctions despotiques, des minorités tyrannisent ainsi désormais la majorité. Au nom de la lutte contre « le privilège blanc », c’est tout l’Occident, son histoire, sa culture qui sont rejetés. Cette projection fantasmatique d’un Occident à la fois fascinant et haï est devenue une nouvelle idéologie. C’est particulièrement en effet comme principe d’émancipation individuelle que la modernité occidentale est rejetée. Ainsi, les attaques contre l’Occident s’articulent étroitement à l’affirmation d’une appartenance soumise à la communauté musulmane, soumission paradoxalement présentée et souvent vécue comme une rébellion. Le corps des femmes devient l’étendard de leur servitude volontaire. Dans cet islam, les individus ne s’appartiennent plus, tous les champs de l’activité humaine sont soumis à des règles de conduite et prescriptions strictes et tout déviant doit être débusqué et puni.
Or les idéologies du wokisme, nouvelle religion séculière, se coulent dans le même moule. Des luttes convergentes, « intersectionnelles » construisent une nouvelle radicalité politique qui fait cause commune avec l’islam politique. Indigénisme, décolonialisme, racialisme, cancel culture et conscience woke de tout poil ont débordé les discours anti-oligarchiques et dégagistes de l’extrême gauche. S’impose désormais un stricte politiquement correct de la dénonciation de la « blanchité », de la repentance occidentale, et de la « déconstruction » systématique du mâle blanc.
Les néo-féministes contribuent à une nouvelle forme d’infantilisation des femmes
En substituant le concept de genre à celui de sexe, les néo-féministes contribuent insidieusement à la promotion d’une nouvelle forme d’infantilisation des femmes qui seraient a priori des proies pour les hommes, dans les rues et au travail comme dans l’espace domestique. Au prétexte de lutter contre les stéréotypes de la virilité, on renonce à éduquer les petites filles « comme des garçons » et on leur inculque dès le plus jeune âge la peur des hommes. En promouvant la répression des hommes sans distinction et de leurs prétendus « bas instincts » comme seul moyen pour protéger les femmes, le néo-féminisme rejoint les défenseurs les plus réactionnaires de la distinction des rôles genrés et de la séparation des sexes.
« Les néo-féministes en arrivent à nier les dimensions historique et culturelle de l’oppression des femmes »
En « naturalisant » ainsi LA femme et les relations homme/femme, les néo-féministes en arrivent à nier les dimensions historique et culturelle de l’oppression des femmes et, partant, toute différence entre les situations des femmes à travers le monde et les sociétés. Elles soutiennent une position relativisante à l’égard des atteintes aux droits des femmes que sont le voilement partiel ou total de leur corps, leur réclusion domestique, la réduction de leur rôle à la reproduction, et même l’excision au nom du multiculturalisme et du respect des cultures extra-occidentales.
Par ailleurs, à rebours des luttes passées, ces pseudo-féministes préconisent volontiers le refus de la pilule au motif que ce type de contraception déresponsabiliserait les hommes, alors qu’elle fût un pivot de la libération les femmes. Elles défendent aussi souvent la contrainte de l’allaitement au motif qu’il consoliderait le lien entre la mère et l’enfant et renforcerait le rôle des femmes, au détriment des pères. Ce nouveau positionnement, que l’on peut qualifier de « féminiciste » plutôt que de féministe, s’inscrit également dans un mouvement de « retour à la nature » qui s’affirme « éco-féministe » en assimilant domination des femmes et domination de la nature par le même coupable : l’homme occidental.
Le curseur des mobilisations féministes s’est déplacé
Au fil du temps, le curseur des mobilisations féministes s’est ainsi déplacé de la revendication de la majorité électorale et juridique à l’égal des hommes puis de l’autonomie, de la libre disposition de son corps (contraception, avortement, libre sexualité) à l’égal des hommes, à la lutte pour la criminalisation du viol et des violences conjugales : deux combats absolument légitimes et tristement nécessaires, mais qui de fait a tendu à supposer une infériorité physique des femmes les mettant pour l’éternité en position de victime « systémique » des rapports homme/femme.
« Les néo-féministes moralisatrices criminalisent les hommes et rabaissent les femmes »
Refusant de prendre en compte la réduction certes trop lente, mais inconstatable, des inégalités de sexes en Occident depuis plusieurs décennies, les néo-féministes renoncent à l’égalité des droits au profit du droit à la différence. Elles retombent ainsi dans les stéréotypes les plus éculés de « l’éternel féminin ». Participant de la tyrannie des minorités, les néo-féministes moralisatrices criminalisent les hommes et rabaissent les femmes, faisant reculer ensemble le progrès de l’humanité et la cause féministe. Ce pseudo féminisme afflige les féministes égalitaristes et universalistes, héritières des suffragettes et des combats du MLF des années 70, et tous ceux qui défendent l’égalité entre les hommes et les femmes, la libre pensée et la libre disposition de son corps en tout lieu.
© Renée Fregosi
Fregosi Renée. Comment je n’ai pas fait carrière au PS. La social-démocratie empêchée. Ed. Balland. 2021.
Cette connasse aurait fait » furhër » en 1940 dans la délation !
Mais pourquoi, dans notre belle époque de tribunes de délation et de calomnie publiques sur internet, rebaptisées joliment libération de la parole, s’en tenir uniquement aux accusations de femmes visant des hommes blancs ?
Il y a tellement à faire, à dire, pourtant ! Dénoncer publiquement voisins, commerçants, amis, collègues, patrons, employés, voire sa propre famille pendant qu’on y est ? (une tribune pour chacun : balance ton voisin, balance ton boulanger, ton boucher, ta collègue, ta sœur …)
Lee espionner, comme le fait Mme Rousseau, dire tout ce qu’on sait – ou que l’on croit savoir, ce que l’on soupçonne d’eux, pour parachever la monstruosité d’une grave dérive sociétale basée sur la haine et la condamnation de son prochain ?