Pierre Saba. La laïcité, attaquée, affaiblie, estompée, et demain détruite

Constamment invoquée, la laïcité est plus ou moins respectée.

Elle est victime d’explications, de définitions différentes, de nuances, d’attaques frontales et sournoises qui visent toutes à l’affaiblir et l’estomper pour la détruire.

I- DES ORIGINES PHILOSOPHIQUES DE LA LAÏCITE

Son origine même suscite des ambiguïtés. Les Grecs anciens désignaient le peuple demos comme des laïkos

Au moyen-âge, le canon catholique s’en empare pour qualifier de laïcs les frères d’église au service des frères religieux. 

Enfin, l’usage glissa jusqu’à dénommer laïques les personnes non religieuses.  

II- DES INTERPRETATIONS DE LA LAÏCITE

L’interprétation de la laïcité diffère selon les dogmes, les morales, les Etats.

En France, la laïcité est plus qu’une interprétation. Elle est une valeur révolutionnaire, institutionnelle, constitutionnelle, réglementaire et législative. 

C’est dire combien elle constitue une valeur cardinale de la loi organique, de la loi ordinaire et de la réglementation de la vie des gens en société.

Par une articulation paradoxale, la laïcité garantit aux citoyens la liberté de cultes. Par une articulation juridique, elle impose cette liberté comme relevant exclusivement et  hermétiquement du Droit et de la sphère privée.  

III- DE LA CHRONOLOGIE SYNTHETIQUE DE LA LAÏCITE

– 1881-82: LOIS FERRY

Les lois Ferry ordonnent, en plein potentat de l’Eglise catholique, l’école publique gratuite, laïque, et obligatoire.

– 1905 (IIIème REPUBLIQUE)

La loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat stipule que la république assure la liberté de conscience et garantit le libre exercice des cultes. 

Son article 2 assure que la république ne reconnaît ni ne subventionne aucun culte à l’exception accordée à l’Eglise des aumôneries des lycées, des hospices et des prisons.

1946 : CONSTITUTION DE LA IVEME REPUBLIQUE 

Constitutive en France du régime républicain, la laïcité est inscrite dans la Constitution de 1946 (Préambule) consacrant, à la Libération, la IVème République.

1956 : CONSTITUTION DE LA VEME REPUBLIQUE

Elle précise en son article-1 que La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale (…

2004 : LOI RELATIVE A LA LAÏCITE DANS LES ETABLISSEMENTS D’ENSEIGNEMENT

Cette loi, adoptée en raison du développement des signes  confessionnels musulmans dans les écoles, prohibe le port des signes et tenues manifestant une appartenance religieuse.

2022 : LOI CONFORTANT LES PRINCIPES REPUBLICAINS

La loi prohibe le séparatisme et le qualifie en délit. Elle   recommande, notamment, la transparence des cultes, la lutte contre la haine en mode numérique, la création des contrats d’engagements anti-séparatistes pour des associations et l’encadrement de l’instruction au sein des familles.

Cette loi, qui concerne la montée de l’Islam dans les établissements publics, ne le cite pas en raison de l’interdiction de stigmatisation d’une religion particulière.

IV- DES INTERDICTIONS GENERALES RELATIVES A LA LAÏCITE

Tout prosélytisme, tous avantages confessionnels sont interdits dans le cadre géographique et temporel du service public.

Ces interdictions s’appliquent aux agents et contractuels employés à quelques strates  de service du public que ce soit.

V- DES OBLIGATIONS GENERALES RELATIVES A LA LAÏCITE

Les associations culturelles, sportives et humanitaires subventionnées par le denier public doivent appliquer les grands principes républicains, à savoir:

-Respect de l’égalité de tous devant la Loi, la liberté de conscience et la fraternité

-Soutien au caractère laïc de la République française

-Rejet de toute forme de racisme, d’antisémitisme, de sexisme, et  de toutes ségrégations de quelque ordre que ce soit.

Nul doute qu’on en est loin!

VI- DES OPPOSITIONS GENERALES A LA LAÏCITE

L’observation de la vie sociale, confessionnelle, publique, privée, communautaire, juridique et  politique, attestent de la béance qui sépare les obligations de laïcité et le respect des règles qu’elle impose à tous et à chacun!

On ne compte plus, dans les rapports de police, de justice et des media, les violations constantes, récurrentes et agressives des principes de laïcité par des groupes minoritaires se réclamant de l’Islam et qui réclament -et obtiennent la plupart du temps!- des privilèges techniques et autres accessit relatifs à la combinaison de leur confession et du service public.

VII- DES REACTIONS DE L’AUTORITE PUBLIQUE

L’Autorité publique a en charge le respect de l’application des principes organiques, réglementaires et législatifs.

La faiblesse, parfois l’inexistence des réactions publiques, administratives, judiciaires et du soutien aux forces de police, n’a d’égal que les signaux qu’elle envoie aux séparatistes et autres djihadistes qui entrent dans les espaces publics, médiatiques, etc, avec une facilité déconcertante et théâtrale.

Le dialogue médiatisé et complaisant entre le Président de la République Macron et une femme voilée se prétendant féministe (2022) contredit la réalité des régimes qui, tel l’Iran,  punissent de mort les femmes qui portent mal le voile obligatoire.

Plus récemment, en septembre 2022, à ONU, a été remarquée et regrettée une poignée de main entre le même président et le mollah qui dirige l’Iran.

Le Président ignorait-il qu’au même moment les rues iraniennes étaient ensanglantées au nom de l’Islam par les violences faites aux femmes non voilées ? Ignorait-il les pendaisons publiques d’enfants pour des vols alimentaires ? Bien sûr que non!

L’absence de condamnation des violences anti-femmes par le Président à la Tribune de l’Assemblée générale de l’ONU constitue un autre signe de soutien à ceux qui violent les droits humains à l’Extérieur et la laïcité à l’Intérieur.

Dans ces conditions d’absence de réaction, à chaud, sur le terrain diplomatique, de la part du premier magistrat du pays, il ne faut pas s’étonner de la progression du fanatisme de terroristes qui tuent et violent la laïcité en France en se réclamant de l’Islam.

Les effacements de l’Etat devant ses obligations provoquent son délitement et son intervention pernicieuse  dans les consciences confessionnelles. 

Ils favorisent les violences religieuses, la violation de la séparation du religieux et du public, l’égalité de tous devant la Loi pour finalement nuire à la liberté de pratiquer ou non un culte.

Ils soumettent l’intérêt général à l’intérêt particulier, confessionnel et communautaire.

Ils créent une catégorie de citoyens surclassés en raison de leur pratique de l’Islam dans l’espace public en le soumettant à l’espace confessionnel.

La béance se creuse progressivement et sûrement. Les obligations sont piétinées par ceux-là -même qui doivent les honorer. Ils profitent de l’inanité ou de la faiblesse des réactions des appareils de l’Administration et de la Justice chargés de les faire respecter.

VIII- PROPOSITIONS 

L’infiltration de djihadistes dans les espaces publics, privés, administratifs, médiatiques, culturels et politiques de France se constatent quotidiennement. Cette infiltration ne peut se développer que par l’abandon de ses propres charges par l’Autorité publique.

L’argument qui consiste à invoquer la passivité de l’Etat afin de préserver la quiétude publique est manifestement inopérant.  

Cet argument contredit le devoir de sécurité publique. La complaisance n’empêche ni attentat, ni massacre, ni décapitation. Elle permet le renforcement de la violence sur le Droit.  

La modification du droit des gens qu’impose par la terreur à la majorité une minorité d’agents nocifs se réclamant de l’Islam bénéficie de la complaisance objective ou subjective de l’Autorité publique. Les exemples foisonnent dans l’exercice pénal et civil que subit désormais la nation.

On ne le répétera jamais assez, rien ne résiste à la puissance publique. Rien ne survient sans l’action publique. Toutes ces violations des lois et réglements par les djihadistes se poursuivent par la tolérance coupable de l’Institution publique.

Il incombe aux responsables institutionnels français au premier rang desquels figure le Chef de l’Etat d’assumer leurs responsabilités constitutionnelles, législatives et réglementaires. 

Il n’est que temps, la situation qui parle d’elle-même est définitivement inacceptable.

© Pierre Saba

28 septembre 2022 

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3 Comments

  1. Il faut réellement se méfier de tous les adjectifs « qualificatifs » que certains accolent à la laïcité. Laïcité « ouverte » !!! Comme si elle pouvait être fermée… Laïcité « tolérante » est une grave faute de français qui s’appelle un pléonasme…. J’en passe et des meilleures… Alors oui, méfions-nous… et merci à Pierre Saba…

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