« Il a 42 ans, il n’a jamais été marié et il n’est pas entré dans les ordres ». On se pinçait, hier après-midi, en écoutant l’avocate Marie Dosé étaler la vie privée de Julien Bayou devant une forêt de micros : « Il a connu une séparation très difficile en novembre 21 ». Était-on dans un cauchemar Orwellien ? Un procès stalinien ? Une machine à remonter le temps nous avait-elle catapulté en pleine Terreur ? Le matin même, le secrétaire national d’Europe Ecologie Les Verts avait démissionné de son mandat et de la présidence du groupe écologiste à l’Assemblée, à la suite d’accusations de « violences psychologiques » par son ex-compagne.
L’ancien patron des Verts n’a pas résisté au cataclysme déclenché par Sandrine Rousseau. Le 19 septembre, la députée éco-féministe révélait sur un plateau de télé avoir reçu l’ex-compagne de Bayou. Son verdict : Bayou a eu « des comportements de nature à briser la santé morale des femmes » et pour faire bon poids, elle révélait la tentative de suicide de la jeune femme.
Qui n’a pas vécu une rupture non désirée ? C’est évidemment une violence psychologique, une souffrance parfois intense. Les écrivains en font des romans, les artistes des œuvres comme « Prenez soin de vous », de Sophie Calle, après avoir été larguée par mail. Cette liberté de tout adulte de quitter son conjoint, même cavalièrement et pire encore, en le « ghostant », comme on dit maintenant, en disparaissant du jour au lendemain, est-ce un délit ? Sandrine Rousseau l’a admis à la télé, puisque c’est là semble-t-il que se rend la justice désormais, « le problème, c’est qu’il n’y a rien de pénalement répréhensible ». Alors pourquoi en parlez-vous publiquement Madame Rousseau ? Et pourquoi est-ce « un problème »?
« C’est Kafka à l’heure des réseaux sociaux », a déclaré Bayou. C’est qu’il a demandé en vain à être entendu par la fameuse cellule d’enquête de son parti contre les violences sexuelles et sexistes. Comme Taha Bouhafs, banni par La France insoumise sans avoir pu se défendre.
Qu’on me comprenne : le mouvement #Mee Too a déclenché un mouvement planétaire de révolte des femmes contre l’impunité des auteurs de violences sexuelles et sexistes. C’est justice et c’est extrêmement libérateur. Ce qui l’est moins, ce sont les dérives de ce mouvement.
Julien Bayou en est convaincu, Sandrine Rousseau veut sa place à la tête des Verts. « L’ambition politicienne ne saurait justifier toutes les croisades », a lancé hier son avocate. On ira « step by step », avait promis, toujours à la télé, la Robespierre du féminisme, à propos de son camarade Bayou.
Pas à pas vers quoi ? Une femme, responsable politique, peut-elle être assez cynique pour instrumentaliser le combat des femmes contre les violences sexuelles à des fins politiciennes ? Le doute nous assaille. Ce ne serait une bonne nouvelle ni pour le débat démocratique, ni pour le féminisme.
© Jean-Marcel Bouguereau
Éditorial de la République des Pyrénées
Féminisme=maccarthysme.
SAUF que la Sardine Ruisseau creuse sa tombe politique.
Et celle de ses semblables.
Bref, qu’elle continue comme ça. Bon débarras.
Peut-on instrumentaliser le contenu des fosses sceptiques ? Peut-on instrumentaliser l’eau des égouts ?