À l’approche de Rosh Hashana, de Yom Kippour et du début de l’année juive, voici dix idées brèves qui pourraient vous aider à focaliser votre prière et à vous assurer de vivre une expérience significative et transformatrice.
Numéro un. La vie est courte. Pour autant que l’espérance de vie ait augmenté, nous ne pourrons pas, en une vie, réaliser tout ce que nous pourrions souhaiter. Cette vie est tout ce que nous avons. La question est donc : comment allons-nous en faire le meilleur usage ?
Numéro deux. La vie elle-même, chaque souffle que nous prenons, est un don de D.ieu. La vie n’est pas une chose que nous pouvons tenir pour acquise. Si nous le faisons, nous ne pourrons pas en tirer le meilleur. Oui, nous croyons en la vie après la mort, mais c’est dans la vie avant la mort que nous trouvons vraiment la grandeur humaine.
Numéro trois. Nous sommes libres. Le judaïsme est la religion de l’être humain libre répondant librement au D.ieu de la liberté. Nous ne sommes pas prisonniers du péché. Le fait même que nous puissions faire téchouva, que nous puissions agir différemment demain par rapport à hier, nous indique que nous sommes libres.
Numéro quatre. La vie est porteuse de signification. Nous ne sommes pas de simples accidents de la matière, générés par un univers créé sans raison et qui, un jour, ne sera plus, sans raison. Nous sommes ici parce que nous devons accomplir quelque chose. Être les partenaires de D.ieu dans l’œuvre de la Création, en rapprochant le monde de ce qu’il a vocation d’être.
Numéro cinq. La vie n’est pas facile. Le judaïsme ne voit pas le monde à travers des lentilles teintées de rose. Le monde dans lequel nous vivons n’est pas le monde tel qu’il devrait être. C’est pourquoi, en dépit de toutes les tentations, le judaïsme n’a jamais pu affirmer que l’âge messianique est arrivé, même si nous l’attendons tous les jours.
Numéro six. La vie peut être dure, mais elle peut quand même être douce. Les Juifs n’ont jamais eu besoin de la richesse pour être riches ou du pouvoir pour être forts. Être juif, c’est vivre pour des choses simples : l’amour, la famille, la communauté. La vie est douce quand elle est touchée par le Divin.
Numéro sept. Notre vie est la plus grande œuvre d’art que nous ferons jamais. Pendant les « Yamim Noraïm, [les 10 jours qui s’étendent de Rosh Hashana jusqu’à Yom Kipour] nous prenons du recul tel un artiste qui s’éloigne de sa toile, pour voir ce qu’il devait changer pour que la peinture soit achevée.
Numéro huit. Nous sommes ce que nous sommes du fait de ceux qui nous ont précédés. Nous sommes chacun une lettre dans le livre de vie de D.ieu. Nous ne partons pas de rien. Nous avons hérité de richesses, non matérielles mais spirituelles. Nous sommes les héritiers de la grandeur de nos ancêtres.
Numéro neuf. Nous sommes les héritiers d’une tout autre grandeur : la Torah et le mode de vie juif. Le judaïsme requiert de nous de grandes choses et ainsi nous grandit. Nous marchons à la hauteur des idéaux pour lesquels nous vivons et, bien que nous puissions faillir encore et encore, les Yamim Noraïm nous permettent de recommencer à zéro.
Enfin numéro dix. Le son de la prière sincère, associé au retentissement du chofar, nous dit ce qu’est la vie entière – un simple souffle – pourtant le souffle n’est rien de moins que l’esprit de D.ieu qui est en nous. Nous sommes une poussière de la terre mais en nous se trouve le souffle de D.ieu. Aussi, si vous vous souvenez de l’une de ces idées, ne fût-ce que d’une seule, j’espère que cela vous aidera à vivre une expérience encore plus significative de Rosh Hashanah et de Yom Kippour.
© Jonathan Sacks
Lord Jonathan Sacks, ancien Grand Rabbin de Grande-Bretagne, est mort en novembre 20 20
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