Valentine Arama. Procès de l’attentat de Nice : 4 minutes 17 d’horreur et de sang

Des agents de police sur la Promenade des Anglais, à côté de fleurs rendant hommage aux victimes le 17 juillet 2016. © ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP

Jeudi dernier, la Cour d’Assises spécialement composée a diffusé la vidéosurveillance de l’attentat de Nice. Un moment d’effroi absolu.

Les notes de musique font danser la Promenade des Anglais. Sur une vidéo amateur, quatre musiciens de dos, tout de blanc habillés. On les voit jouer de leurs instruments et se mouvoir sous la lumière bleutée des projecteurs. On applaudit. L’ambiance est à la fête. Ce jeudi 15 septembre, au procès de l’attentat de Nice, sont pour la première fois projetées les images de la nuit du 14 juillet 2016. Avant leur diffusion, le président Laurent Raviot a prévenu : «Les images sont terribles.» Dans la salle d’audience de bois clair règne un silence sépulcral.

Soudain les premiers cris viennent douloureusement le briser. Les musiciens s’interrompent, incrédules. Puis l’image se brouille, devient instable. Un écran noir. D’autres cris. Stridents cette fois. Mohamed Lahouaiej Bouhlel vient de surgir au volant de son 19 tonnes. D’autres images amateurs sont captées, dans le palais de la Méditerranée, où ils sont des centaines à s’être réfugiés. Et ces mots qui retentissent : «Oh mon Dieu, oh mon Dieu, ça va aller ma chérie.» La vidéo s’arrête net. Et se lancent désormais celles de la vidéosurveillance de la ville de Nice, sans son cette fois.

Un cri de douleur

Il est 22 h 32 et le camion fou vient de commencer sa chevauchée meurtrière. Des corps sont littéralement avalés et broyés sous les roues du véhicule. D’autres volent dans les airs au gré des zigzags volontairement effectués par le conducteur. Il va vite. Si vite. Trop vite. Et puis l’horreur. L’horreur absolue face à une foule compacte. La Prom’ est noire de monde et aucun chiffre n’aura jamais permis d’en prendre la mesure.

Seules les images permettent de prendre conscience de ce que représente une foule de 25.000 personnes, toutes réunies pour profiter d’un moment joyeux. Les badauds sont collés les uns aux autres. Dans quelques secondes, les groupes éclateront tragiquement dans la nuit.

Aucun mot ne suffira jamais à retranscrire le trajet mortifère, ni ce que le camion a laissé derrière lui. Des scènes d’atrocité et de désolation. Dans la salle d’audience, une première partie civile se lève dans un sanglot. Une autre, à la vue des images, lâchera un cri de douleur presque animal, avant de sortir escortée. D’autres  resteront vissées sur les bancs, le regard accroché à l’écran, serrées les unes contre les autres.

Le trajet, minute par minute

Minuit par minute, on suit ainsi le camion dans sa course folle. On le voit viser ce stand de bonbons et déchirer la jolie bâche rouge et jaune. Une multitude d’enfants attendaient ici leurs sucreries. Le chaos est total, les ombres se pressent dans la nuit, complètement erratiques, comme prises au piège. D’un seul homme, des centaines de personnes se mettent alors à courir dans le sens inverse du camion.

Une partie civile installée sur le banc se retourne et glisse : «C’est quand les policiers ont commencé à tirer, les gens ont compris.» Il y a encore ces héros improvisés, que l’on voit courir après l’immense camion blanc, taper sur sa carcasse démontée par les impacts humains. Les gestes impuissants et déchirants de ces hommes qui, à pied ou à scooter, ont tenté d’enrayer le pire, n’ayant encore aucune idée de ce qui se jouait devant eux ou, plutôt, de ce qui s’était joué derrière eux.

On imagine désormais les premiers coups de feu. Le camion est à l’arrêt, devant le palais de la Méditerranée. Les bandeaux réfléchissants «police» s’affolent. Sur l’asphalte, une large traînée de sang symbolise à elle seule la terreur. En tout, l’attaque aura duré 4 minutes 17, fait 86 morts et des centaines de blessés. Plus tard, il ne régnera plus sur la Promenade des Anglais qu’un silence de mort. Ce jeudi, le même silence s’est désormais emparé de la salle d’audience. Il faut alors rallumer les lumières. Quitter la salle de bois clair. L’audience est suspendue. Le temps, lui, l’est également.

© Valentine Arama

https://www.lepoint.fr/justice/au-proces-de-l-attentat-de-nice-4-minutes-17-d-horreur-et-de-sang-15-09-2022-2490140_2386.php

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1 Comment

  1. Le vrai proces n aura pas lieu car nous sommes en France , une republique bananiere européenne .
    D ou vient cet assassin ?
    Pourquoi etait il en France?
    Etait il surveillé ?
    Qui a interet a laisser entrer tout ces tueurs islamistes en France ?
    Que se passe t il quand un islamiste est reperé ? Est il expulsé ?
    Quelles sont les exigences françaises envers les pays d origine ?
    Enfin la derniere : pourquoi la presque totalité de l immigration en France est elle musulmane ?

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