Haïm Musicant – Godard : L’homme qui aimait l’antisémitisme

C’est inévitable. Quand quelqu’un de célèbre meurt, chacun publie son message d’hommage standard et les obsédés des réseaux sociaux postent une photo d’eux avec le défunt comme si c’était leur meilleur ami.

Aujourd’hui, on ne parle plus de la reine Elizabeth mais de Jean-Luc Godard qui vient de décéder à l’âge de 91 ans. Il était le dernier survivant de ce courant qu’on appelle la Nouvelle Vague.

Apparue à la fin des années 1950, la Nouvelle Vague n’a duré qu’une dizaine d’années jusqu’a la fin des sixties. Il a rassemblé des réalisateurs souvent anciens critiques aux Cahiers du Cinéma. Ils ont tourné leurs premiers longs métrages presque au même moment. Depuis, ils ont fait du chemin. Il s’agit essentiellement de François TruffautEric RohmerClaude ChabrolJacques RivetteAlain ResnaisLouis MalleAgnès Varda et de  Jacques Demy.

Le premier d’entre eux, a été Jean-Luc Godard qui en 1959 a remporté un énorme succès avec ‘’ A Bout de Souffle’’ avec comme acteurs principaux Jean-Paul Belmondo et Jean Seberg. Il a connu par la suite une série de succès parmi lesquels ‘’Pierrot le Fou’, ‘’Masculin-Féminin’’, ‘Le Mépris ‘’et ‘’ La Chinoise.’’

Mais très vite Godard qui se revendiquait du maoïsme, s’est aligné sur les mouvements terroristes palestiniens. En 1970 avec sa compagne depuis 1969 Anne-Marie Mieville, Godard reçoit une commande du comité central de l’OLP présidé par Yasser Arafat . Il s’agit de faire un film de propagande dont le titre est tout un programme : ‘’ Jusqu’à la victoire.’’ Mais cette première version n’est pas satisfaisante. Il faut attendre le 15 septembre 1976 pour que sortent sur les écrans le film qui s’appelle désormais : ‘’Ici et ailleurs.’’ A part les militants gaucho-palestiniens, personne ou presque ne va voir ce film où Godard n’hésite pas à mettre côte à cote Golda Meir et Adolf Hitler.

En novembre 2010, Jean-Luc Godard reçoit un Oscar d’honneur pour l’ensemble de sa carrière. La presse américaine dénonce l’antisémitisme du cinéaste. Elle peut s’appuyer sur Alan Fleischer qui avait tourné en 2006 le film ‘’ Morceaux de conversations avec Jean-Luc Godard.’’ Entre deux prises de vue, il avait laissé échapper : Les attentats-suicides des Palestiniens pour parvenir a faire exister un Etat palestinien ressemblent en fin de compte a ce que firent les juifs en se laissant conduire comme des moutons et exterminer dans les chambres a gaz, se sacrifiant ainsi pour parvenir a faire exister l’Etat d’Israël.”

Haïm Musicant

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31 Comments

      • Mr Mamou , les juifs qui s interressent a godard me font penser aux editeurs ” bien intentionnés” qui nous bassinent sur les qualités des livres de Celine !

        Il existe des tas d oeuvres magnifiques dans la litterature française qui ne beneficient pas de l interet porté aux ecrits de Celine .
        Tout comme le cinema en general , et le cinema français en particulier reçéle des oeuvres magnifiques injustement oubliées ou volontairement ecartées , aussi j assure godard et ses films de l integralitė de mon desinteret , pour ne pas parler de mon mepris (😉)

        • Vous pouvez le dédaigner et ne pas vous intéresser à son œuvre en raison de son antisémitisme mais ça ne change pas ses qualités . C’est très regrettable mais c’est ainsi! Alors oui le blacklister est concevable .

        • @T.Amouyal D’accord sur le principe, mais dans ce cas-là il faut aussi boycotter au moins 50% des réalisateurs, réalisatrices, actrices et acteurs du cinéma contemporain. C’est d’ailleurs ce que je fais de plus en plus…

          • Judith
            Les outrances de Godard ne sont pas de même nature que les éventuelles prises de position pro palestinienne de tel ou tel , d autant qu au vu de la pression propagandiste antisioniste en France, on peut imaginer qu une personne mal informée marche avec le courant.
            Godard avait une toute autre attitude, il était un vrai antijuif, et , peut-être que le milieu du cinéma qui compte beaucoup de juifs était aussi a la base de sa haine.

      • Oui, A bout de souffle est un film remarquable, j’ignorais que Jean Luc Godard était un antisémite de la pire espéce ,la derniere phrase de son interview entre guillemets et en italique représente l’abomination de ce personnage; il reste toutefois un grand cineaste.

        • je pense que l’homme de “A bout de souffle” n’était pas celui amer et désabusé qui clama son antisémitisme beaucoup plus tard… l’homme jeune , génial , éclairé qu’il fût , n’était plus. sans doute a t’il été enfin clairvoyant en choisissant le suicide assisté !

    • Pas trop renseignée sur ce cinéaste, j’ignorais qu’il était antisémite.
      Plutôt tordu, le gars, pour faire des comparaisons aussi ineptes !
      Très moyennement captivée par ses films, je lui préfère de très loin Claude Sautet.
      Qu’il aille au diable, tel est mon hommage !

      • Micmacher L Israel qui a sauvé sa peau face aux fascistes arabes du coin et de l urss ? Effectivement , quelle faute terrible pour un juif de se defendre victorieusement 😩

      • Micmacher, ça ne vous gêne pas trop que Godard ait osé comparer les malheureux qu’on envoyait à la mort et qui évidemment ne s’en doutaient pas, avec des terroristes ? Et qu’il ait mis côte à côté côte Golda Meir et Adolf Hitler ? Avec ça ce s—-d n’est pas antisémite, peut-être ? .
        Quant à l’antisionisme, pour moi c’est évident, c’est de l’antisémitisme.

        • Je ne suis pas du tout d’accord. Je suis opposée farouchement au sionisme qui, non content d’avoir pillé une terre occupée par un peuple, continue à imposer ses lois d’apartheid injustes, à tuer de pauvres innocents, à humilier, à affamer… mais je n’ai rien contre le peuple juif en soi. D’ailleurs certains s’opposent au sionisme aussi. Godard était un cinéaste immense, génial, et un humaniste véritable. Et rien de ce que vous direz ne changera cela.

          • Raya. Les Juifs n’ont rien “pillé” du tout, bien au contraire en terre d’Israël. Vous ne connaissez visiblement pas le sens de ce mot que je vous rappelle à toutes fins utiles :
            “Dépouiller (une ville, un local) des biens qu’on trouve, d’une façon violente et destructive.”
            Ils ont fait l’inverse ! Ils ont embelli, fait revivre et fructifier cette terre.
            Quant à Godard, le seul fait de comparer de malheureuses victimes à des terroristes montre bien le salaud qu’il était.
            En tant que cinéaste, il a été largement surcoté. Aimer les films de Godard relève surtout du snobisme.
            Et rien de ce que vous direz ne changera cela.

  1. La presse américaine fait aujourd’hui l’apologie des indigénistes et BLM appelant de manière plus ou moins explicite au massacre des Juifs et des Blancs (le terme “privilège blanc” est déjà en soi une incitation à la haine raciale et est le prolongement du terme “privilège juif”). Whoopi Goldberg a déclaré que la Shoah n’était pas du racisme, Emma Watson soutient BLM et le Hamas etc…Je pourrais à l’occasion vous procurer un lien sur un article démontrant le racisme et l’antisémitisme de Spike Lee qui n’en a pas moins reçu les honneurs du festival de Cannes. En France la cabale contre Polanski a donné lieu aux plus bas instincts antisémites du monde du spectacle : le sketch abject de Foresti était du pur Dieudonné et a suscité les plus grands éloges des médias et du monde spectacle : et pour cause !…

    Donc Godard était un sale type…comme une grande partie des gens de son milieu.
    Sur le plan artistique je vais essayer de rester objectif. On doit à Godard deux ou trois bons films dont un touchant même au génie (“Alphaville”). “Le Mépris” contient quelques scènes d’anthologie mais est gâché par des dialogues prétentieux et pédants. Cette vacuité intellectuelle se faisant passer pour de la profondeur est d’ailleurs caractéristique de tout le Paris “intellectuel” post liberation (il faudra revenir sur les Sartre et Beauvoir…). Globalement Godard, Truffault, Chabrol et toute la Nouvelle vague sont artistiquement très surestimés : c’était un peu le vide intellectuel bobo avant la lettre… Peu d’inventivité scenaristique, une réalisation souvent académique hormis chez Godard : on peut en effet lui reconnaître plusieurs innovations techniques et quelques scènes d’anthologie du 7ème art, deux ou trois bons films voire un chef d’œuvre resté assez méconnu. Pour le reste, c’était un sale con raciste.., à l’image de la majeure partie du milieu cinématographique et des médias actuels.

    • “le sketch abject de Foresti était du pur Dieudonné et a suscité les plus grands éloges des médias et du monde spectacle : et pour cause !…”
      Je n’oublierai pas de sitôt ce César de la haine antisémite où la Foresti joua un rôle assez abject, s’acharnant avec délectation sur Polanski avec quelques autres “féministes” (Fanny Ardant fut la seule à soutenir Polanski), suivi l’année d’après d’un César de l’obscénité avec un strip-tease peu ragoûtant et totalement déplacé. Quelle déchéance pour le cinéma français !

    • Le cinéma français est globalement surestimé (avec quelques exceptions notables comme le SUBLIME “Garde à vue” de Claude Miller ou encore quelques polars pas mal comme “La Mécanique de l’ombre”) mais à l’inverse la musique pop française est la plus criminellement sous-estimée ai monde : le rock français n’a rien à envier au rock américain. Au sujet de Godard je partage globalement la plupart des avis sur ce forum, mais en effet aujourd’hui Godard serait applaudi pour ses propos antisémites. Comme Spike Lee que vous citez. Ou la nullissime et débilissime Emma Watson.

  2. François Truffaut, c’est autre chose, certainement pas un antisémite, son enfance et son adolescence ont été épouvantables, il s’en est sorti toutefois, Pour moi il surpasse les cinéastes -et de loin- de “la nouvelle vague” j’ai vu tous ses films, evidemment “les quatre cents coups” mais c’est Jules et Jim qui est son chef d’oeuvre à mon avis; jeanne Moreau qui chante le tourbillon. Godard et François Truffaut étaient fâchés à vie.

  3. Je n’ai jamais dit que Truffault était antisémite : mon propos concerne le milieu cinématographique des générations plus récentes. Et des cas comme Godard autrefois exceptionnels sont presque devenus la norme.

  4. Je n’ai jamais dit que Truffault était antisémite : mon propos et les exemples que j’ai cités concernent explicitement le monde du cinéma ACTUELS. Un raciste comme Godard constituait autrefois une exception dans le milieu du 7eme art mais des cas comme le sien ou même encore pire représentent aujourd’hui la norme : depuis 2020 tout le monde peut le constater. Si Godard avait 30 ans aujourd’hui il soutiendrait Traore, BLM et qualifierait Israël de régime d’apartheid…Comme une grande partie des célébrités de ce milieu. Au siècle ACTUEL !

  5. Si Godard était jeune aujourd’hui, il soutiendrait BLM, BDS et manifesterait contre la prétendue “islamophobie”, ce qui lui vaudrait l’admiration d’une partie du public et de presque tous les médias. Le cas Roger Waters est révélateur : ex grand musicien (personne ne peut le nier) dont quasiment plus personne n’achetait les disques et allait voir les concerts depuis son départ des Pink Floyd en 1983. A partir de la fin des années 1990 il ne sort quasiment plus de disque mais devient une figure emblématiques de BDS…En quelques années il redevient une star adulée et fait des tournées gigantesques attirant un public considérable. Le racialisme et l’antisionisme (cad le racisme et l’antisémitisme) sont le moyen pour devenir ou redevenir des stars médiatiques dans notre “monde libre et progressiste”.

  6. ravi que le monde est debarrasse de cet antisemite dont je n ai apprecie AUCUN des films que j ai vus.
    Malheureusement -comme l ecrivent d autres ici- a l heure actuelle proliferent des islamo-gauchistes antisemeites que seuls les francais qualifient d'”intellectuels” et moi de criminels a enfermer

  7. Je n arrive pas a saisir la grandeur de l oeuvre de la nouvelle vague,par rapport a celle du cinema classique d avant guerre.Ce mouvement a par ailleurs rejete l oeuvre de Louis Malle qui a laisse de veritables chefs d oeuvre,”le voleur”,”Lacombe Lucien”,”Au revoir les enfants”,peintures terribles de la jeunesse sous l Occupation.

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