Pierre Saba. RFI ou le nouvel archétype anti-israélien

Dans une entrevue que lui a accordée sur Radio-France-Internationale (RFI), le 30 août 2022 Yaël German, ambassadrice d’Israël en France, et consultable sur le site de la radio, le journaliste Nicolas Falez (NF) a déployé en intégralité la méthode de propagande.
Il a ainsi exposé son invitée à des questions relevant d’éléments idéologiques (anti-israéliens) maquillés en faits avérés et subodorés reconnus par tous.
L’ambassadrice a répondu à chaque question en commençant par rétablir la vérité des faits avérés, en contredisant ceux prétendus par le  « journaliste », bien loin de la déontologie de Denis Huismans et de son école.

Il convient d’examiner les questions posées par le piètre journaliste pour s’apercevoir de sa supercherie.

1-Examen des questions posées à l’ambassadrice

Première question. La première question traite du nucléaire iranien.
NF s’étonne de ce qu’Israël s’inquiète du nouvel accord nucléaire en préparation avec l’Iran.
Il prétend que cet accord permettrait d’empêcher l’Iran de développer le nucléaire militaire en l’astreignant au nucléaire civil.
NF ne mentionne pas que si cet accord n’est pas le premier avec l’Iran, c’est que les mollahs ont interrompu le précédent après en avoir violé la plupart des clauses, notamment celle interdidant le nucléaire militaire. 

Deuxième question. Sans tenir compte de la réponse de l’ambassadrice, NF poursuit son alambic. Il indique que c’est le Premier-ministre Netanyahu qui revendiquait en 2018 avoir convaincu le président américain Trump de retirer les USA de l’accord, et que c’est ce retrait qui aurait incité Téhéran à s’orienter vers la bombe nucléaire, reprenant ainsi la propagande islamiste iranienne.
Or, NF feint d’ignorer que Téhéran se jouait des clauses restrictives de l’accord nucléaire en interdisant les contrôles prévus sur les sites iraniens !
La simple observation de la problématique permet par conséquent à chacun sauf à NF de remarquer l’égalité de traitement du comportement nucléaire iranien avec ou sans accord… et d’invalider les arguments boiteux de NF.

Troisième question. Enumérant les déplacements diplomatiques et techniques israéliens à Washington, NF demande si ces déplacements ont pour but l’annulation ou de nouvelles modifications des termes du contrat.
Il continue de feindre d’ignorer la nocivité d’accords destinés non à empêcher le nucléaire militaire iranien, mais au contraire à le développer en se cachant derrière.

Quatrième question. NF demande si les frappes attribuées à Israël en Syrie sur des cibles iraniennes ont pour but d’assurer la sécurité d’Israël.
NF passe sous silence et ne mentionne pas le caractère extraordinairement dangereux et illégal de présence militaire iranienne en Syrie, qui ne partage aucune frontière avec l’Iran, et qui est en guerre civile et en guerre contre Israël !
Le contexte de ses interventions belliqueuses lui permet d’identifier la présence militaire iranienne en Syrie comme normale.

Cinquième question. C’était à prévoir, NF assène à nouveau sa propagande anti-israélienne. 
Il demande à l’ambassadrice si l’usage du mot « apartheid » s’agissant du comportement israélien à l’encontre des palestiniens n’est pas justifié. Il pense appuyer sa vindicte en indiquant que c’est la position de l’organisation israélienne  Btselem (sous-entendu, cet argument n’est pas anti-israélien)
La mention par NF de l’organisation israélienne Btselem a pour but de déstabiliser son interlocutrice en appuyant sa propagande par l’argument de la nationalité (Voyez ! Même des Israéliens le reconnaissent)
NF reprend la diffamation engagée par les palestiniens et l’alliance des ennemis d’Israël, contredite par l’examen social, politique, de police, de justice, et surtout à l’œil nu en Israël même !
NF ne peut prétendre qu’à l’unique organisation israélienne qui s’agrippe à des faits non avérés et diffamatoires. Cette organisation profite du laxisme juridique et judiciaire israélien qui exempte de diffamation des sujets contraires à la vérité et aux intérêts d’un Etat en guerre. Elle fait l’objet de critiques publiques de la quasi-intégralité des citoyens israéliens… toutes confessions confondues et allègrement méprisées par NF dans sa logorrhée. 

En se conformant aux intérêts qui le dirigent, NF confond propagande et liberté de la Presse. La propagande anti-israélienne est devenue en France un sport national très organisé alors qu’en Israël règne la liberté de la Presse.

Sixième question. NF revient sur l’association mensongère Israël-apartheid, très payante pour les intérêts anti-israéliens défendus par NF.
Il demande si l’usage « dans le débat politique de plusieurs pays dont la France » du terme « apartheid » est un « problème pour l’image d’Israël ».

La naïveté feinte de NF a pour but de salir à nouveau l’image d’Israël: il poursuit sa construction propagandiste comme s’il n’avait pas écouté les réponses précédentes de l’ambassadrice !
L’usage politique du terme apartheid est un facteur politique tendant à dédommager l’électorat antisémite très virulent en France.

Septième question. NF demande pourquoi Israël refuse une enquête relative à la mort de la journaliste tuée à Jenin.
Il fait comme s’il ignorait que l’enquête israélienne ne pouvait commencer sans la pièce à conviction (la balle) confisquée et retenue sur ordre du dictateur antisémite Mahmud Abbas et que l’enquête a finalement eu lieu avec un résultat contestable et incertain.
Il feint également d’ignorer et ne précise pas comme il aurait dû que parmi les innombrables décès de journalistes couvrant des conflits dans le monde, Israël est le seul Etat à faire l’objet d’enquêtes. Il n’a ni l’élégance ni l’honnêteté de le préciser, comme sa déontologie l’exige. Il se contente de propager la haine d’Israël sur la radio française à destination internationale.

Huitième et dernière question.  NF « questionne » enfin sur l’ « incarcération administrative », « c’est à dire sans jugement », précise-t-il, de Salah Hamouri, « avocat et militant des droits humains » franco-palestinien, et sur les perspectives de libération.

Tout y est ! C’est le feu d’artifice final de ce questionnaire anti-israélien. Le « militant des droits humains » incarcéré sans jugement serait donc victime du régime liberticide israélien. 
Pourtant, les accusations contre cet individu correspondent à la définition du terroriste en Droit international, en Droit français et en Droit israélien !
Il est incarcéré en Israël en détention préventive. La détention préventive-administrative existe dans la France en proie au terrorisme financé notamment par l’Iran !

En dépit du silence général qui entoure en France les méthodes de NF et consorts, la béance entre les principes constitutifs du journalisme et son comportement à l’antenne appelle inévitablement quelques points.

2-Examen de méthode générale de propagande

Mise en cause personnelle de NF et de la radio qui l’emploie.
Dans n’importe quelle démocratie journalistique, NF se verrait reprocher son comportement univoque, unilatéral, contraire à sa déontologie et à son statut de journaliste de service public

Technique de propagande de NF. Elle tient en plusieurs points bien connus des services de propagandes des dictatures- comme exemples probants l’Iran et l’Autorité palestinienne – que victimise ad nauseam NF.

Mise à l’épreuve de l’interrogée. NF sait qu’en initiant chacune de ses questions d’allégations diffamatoires et non avérées, il oblige son interlocutrice à dépenser son énergie à l’antenne entre deux options:
Soit choisir entre ignorer les allégations et donc les légitimer auprès de l’auditoire,
Soit réagir en défense avant de répondre à la question.
Dans les deux cas, l’interrogée doit perdre une partie de son attention et de son énergie à nettoyer la question de l’empreinte de propagande. 
Cette technique de propagande est archi connue. Elle est utilisée dans les dictatures comme L’Iran et l’AP. Elle vise à déstabiliser et à déconcentrer l’interrogée.

Effacement de la personne interlocutrice. La propagande de NF intervient à chaque question, sans tenir aucun compte ni respect des réactions de son interlocutrice.
Cette méthode est usée jusqu’à la corde dans les régimes autoritaires et manifestement dans le service public de l’audiovisuel français tel RFI.

Régime de soumission. Le journaliste tente de soumettre son interlocuteur à l’idéologie qu’il défend par l’orientation univoque de ses questions posées à l’antenne.
Par l’absence de neutralité, l’admission du parti-pris choisi comme vérité universelle et incontestable, et l’encadrement des réponses de l’interrogée par des questions qui n’en tiennent aucun compte, le journaliste privilégie sa propagande en minorant et négligeant les réponses de l’interrogée. Il soumet sa déontologie et la pratique de son exercice professionnel à l’idéologie qu’il défend à l’antenne.
Les questions posées par NF constituent une rhétorique autoritaire et inconsistante. Elle ne laisse la contraction s’exprimer qu’à la condition qu’elle soit encadrée… ici des questions de NF!

Unicité des questions à charge. Pas une question posée par NF n’est positive. Elles sont toutes à charge contre Israël. Les interventions de NF ressemblent à un mauvais réquisitoire.

RFI et auditoire. La propagande anti-israélienne, à charge ou sans contradiction, est quotidienne sur les media appartenant à l’Etat français (France 24, RFI-RFI MC DAOULA-etc.)
Elle pense former un auditoire international à la haine d’Israël et des valeurs de libertés et de démocratie journalistique par l’usage de la propagande.
Elle minore l’intelligence de son auditoire et la contradiction du débat inexistant.

Image. NF questionne dans son entretien sur l’ »image d’Israël ».
Il pourrait s’interroger sur l’image de la France qu’il véhicule personnellement par de tels entretiens et véhiculée par sa radio internationale (RFI) qui diffuse à longueur d’antennes de telles élucubrations non vérifiées ou non avérées mais toutes dans le sens honni d’Israël.

En tentant de salir l’image d’Israël, il salit la sienne propre, celle du journalisme français et celle de son pays par son alignement sur des propagandes de dictatures et autres théocraties islamistes hostiles à Israël comme à la France !
Il faut à NF comprendre que la propagande de haine ne saurait côtoyer l’image d’un pays!
L’image d’Israël est celle des yeux qui s’intéressent, s’approchent, et constatent finalement la cécité de la propagande ! Avec NF, on est décidemment loin du journalisme … 

RFI et paix. Cette propagande est belliciste. Elle nuit à la paix civile en France. Elle contribue au maintien du conflit au Proche-Orient. Elle méprise dans sa solitude les modifications pacifiques de relations israélo-arabes. Elle légitimise les régimes autoritaires, de guerre, de haine, qui oppriment leurs propres peuples (Iran, AP, etc) et sans qui la paix serait une réalité qui rendrait bien seuls NF et sa radio RFI.

Propagande et information. Contrairement à l’Information, la propagande de NF (comme toutes les autres) se déconstruit pan par pan avec méthode et patience.

RFI et neutralité du service public. La mise à niveau de l’information par NF et consorts au niveau de la propagande grossière n’a d’égale que le mépris de l’obligation de neutralité de l’Information.
La plupart des sources relèvent des parties hostiles à l’existence d’Israël ou de l’AFP (agence française d’Etat) qui ne s’intéresse guère aux sources israéliennes.

RFI et fonds publics. L’utilisation de fonds publics pour servir la propagande et les intérêts de dictatures islamistes telles l’Iran est inacceptable en termes de fonds publics comme en termes d’intérêts nationaux français.

Impunités. L’absence de réactions pénales, gouvernementales, parlementaires et administratives est incompréhensible.

3-Eliminer la propagande de l’exercice de journalistes

Des solutions existent. L’éradication de la propagande dans l’exercice de journalisme est possible.
Il convient pour cela de modifier les critères de choix des journalistes, d’exiger le respect des statuts des media qui les emploient, de se conformer à la probité de l’utilisation des fonds publics, d’actionner les organismes de contre-pouvoir et de ne traiter les sujets qu’au travers de débats contradictoires.
© Pierre Saba. Dimanche 10 septembre 2022

Les publications de Tribune juive doivent, pour être « partagées », porter mention de la source via le lien accolé à la publication