Paris était autrefois la ville de toutes les joies. Il était bon de se réveiller le matin avec cette certitude enivrante : y être.
Paris est maintenant une ville où on rit beaucoup, très fort, bêtement. C’est une ville triste traversée inutilement pas ces éclats inutiles. La joie n’est plus que devoir : n’observons pas le convoi funéraire qui passe.
Paris était autrefois la ville des idées. Célébrant la lumière et la liberté, l’esprit s’en abreuvait, sentant qu’ailleurs il tomberait en poussière.
Paris est aujourd’hui une ville où les crétins ont fait leur révolution et ont gagné le pouvoir parce qu’une grande, définitive fatigue a vaincu ceux qui auraient pu les en empêcher.
Paris n’est plus qu’un simulacre, des lambeaux délavés flottant autour du corps calciné de Notre Dame. La fête s’est changée en requiem.
Radu Portocala
Depuis 2019, Radu Portocala, écrivain et journaliste, publie régulièrement dans Atlantico, Causeur et Politique Magazine.
Tres juste et si bien ecrit
Malheureusement, il faut reconnaitre la triste réalité de cet exposé.
Lire « classes laborieuses,classes dangereuses » de Louis Chevallier.Par rapport au Paris des annees 1830-1840,le Paris d aujourd hui est une residence doree pour retraites nantis.
Les rares fois où je descends à Paris, c’est pour me rendre à l’aéroport afin de voyager à l’étranger. Les autochtones sont un peu sauvages et agressifs, les rues sont sales et dangereuses. Surtout la nuit. Les bobos du village parlent un étrange patois (on appelle cela la novlangue, ou encore la newspeak), ils répètent les cancans entendus à Vichy Inter et n’aiment pas trop les étrangers venus du dehors de l’île de France. Cela dit on trouve aussi dans cet endroit reculé des gens civilisés : les touristes.
Radu, en vérité, c’est toi qui vieillis mal.
De plus, tu fréquentes les mauvais quartiers, ceux qui puent le fric à la manoeuvre, l’ennui et le vague à l’âme. Quant à l’autre bizarre qui ne va à Paris que pour prendre l’avion, il n’a jamais qu’un train de retard.
« Paris n’est plus qu’un simulacre, des lambeaux délavés flottant autour du corps calciné de Notre Dame. »
C’est exact et bien formulé. Cette magnifique et célébrissime cathédrale qui a traversé les siècles, toujours respectée malgré guerres et révolutions.
Il a fallu arriver à Macron et à Hidalgo pour que survienne ce désastre inimaginable, en soi très significatif de la période de très grands troubles que nous vivons à l’heure actuelle.
@Micmacher En réalité j’ai plusieurs avions supersoniques d’avance, mais je tiens néanmoins à présenter mes excuses aux villageois parisiens que mes propos auraient pu blesser.
Cela dit la façon dont CERTAINS Parisiens parlent de la province est encore plus caricaturale…L’humour en moins et la haine (oui, la haine) visqueuse en plus. C’est l’une des formes de mépris de classe, d’autant plus ridicule que même sur le plan intellectuel et culturel (musées et architecture mis à part, evidemment) Paris ne représente absolument plus rien. Il y a bel et bien quelque chose de pourri dans le royaume de Paris (et de nombreux Parisiens sont les premiers à reconnaître)