Les 29 et 30 septembre 1941, le Sonderkommando 4a du Einsatzgruppe C, avec l’aide de deux bataillons du Régiment de Police Sud et de la Police auxiliaire ukrainienne, a abattu, sans la moindre résistance de la part de la population locale, 33 771 Juifs dans le ravin de Babi Yar, situé au nord-ouest de Kiev. Le film reconstitue le contexte historique de cette tragédie à travers des images d’archives documentant l’occupation allemande et la décennie qui a suivi. Lorsque la mémoire s’efface, lorsque le passé projette son ombre sur le futur, le cinéma est la voix qui peut exprimer la vérité.
Sergei Loznitsa, la caméra contre l’oubli
1 923 vues 21 janv. 2022 Le réalisateur ukrainien Sergei Loznitsa présente « Babi Yar – Contexte », un documentaire sur le massacre de 33 771 juifs de Kiev, dans l’Ukraine occupée par les nazis, en septembre 1941. Un témoignage fort sur une histoire qui nous est encore redoutablement proche. De l’arrivée des troupes allemandes à Kiev au glissement de terrain qui fit remonter à la surface la mémoire du massacre qu’on avait tenté d’engloutir, il retrace l’avant et l’après de cet événement terrible. Un documentaire entièrement monté à partir d’images d’archives restaurées, interrogeant les limites entre l’art et le devoir de mémoire… Serguei Loznitsa raconte que sa première idée était de faire un film de fiction, et que la commande du Centre de mémoire de l’Holocauste à Kiev l’a décidé à se lancer plutôt dans un documentaire. Réalisé d’abord par « chapitres » de cinq minutes, le documentaire est apparu peu à peu dans son ensemble comme un tout : « j’ai compris à la fin que j’avais un film entre les mains ! », explique Sergei Loznitsa. Le réalisateur ukrainien, en utilisant les images d’archives, a voulu toucher sans traumatiser, car pour lui le choc exclut l’empathie : « C’est la raison pour la quelle ce film est délicatement construit. Toutes les images qui vous heurtent un peu sont précédées par toutes sortes d’images qui vous y préparent. » Olivia Gesbert invite à sa table le réalisateur Serguei Loznitsa pour nous raconter ce documentaire historique.
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